Soutenir l'innovation
Le ministère veille à accompagner et accélérer la diffusion d’innovations et de modèles économiques pour les acteurs culturels, en veillant aux impacts environnementaux, au juste partage de la valeur et en mutualisant les investissements. Cet accompagnement passe également par le soutien à l’innovation et à la recherche portées par les acteurs culturels dans les domaines d’avenir, tout en créant les conditions d’une économie de la donnée culturelle équitable et performante.
Soutenir et accélérer le potentiel d’innovation
Les innovations engendrées par les technologies numériques (big data, intelligence artificielle, internet des objets et connectivité, etc.) ouvrent d’immenses perspectives pour le secteur culturel. Elles bénéficient aux publics, en facilitant par exemple la découverte d’information et l’accès à la connaissance avec la traduction, l’interrogation en langage naturel, le sous-titrage et sur-titrage en temps réel, ou en enrichissant leurs expériences grâce aux technologies immersives virtuelles et sonores.
Elles profitent également aux professionnels de la culture. L'exploitation des données permet la connaissance et le développement des publics. La 3D promet des avancées en termes de conservation et de restauration du patrimoine. La maquette numérique (BIM) accompagne la réalisation et la gestion des ouvrages. La chaîne de blocs (blockchain) favorise la sécurisation et la traçabilité des droits avec la chaîne de blocs (blockchain). La reconnaissance automatique d'images et de caractères manuscrits peut se mettre au service de la lutte contre le trafic illicite des biens culturels,...
Le projet SIMARA (Saisie d'Inventaires Manuscrits Assistée par Reconnaissance Automatique), soutenu dans le cadre du volet «Développer l’utilisation de la donnée dans votre administration» de France Relance, est un exemple de l’intérêt des nouvelles technologies pour les professionnels du patrimoine.
A travers la stratégie pour les industries culturelles et créatives et le volet culture de France 2030 déployant un effort d’1 milliards d’euros pour structurer, renforcer et transformer la filière, ou avec le dispositif Services Numériques Innovants, le ministère continue d’accompagner le secteur culturel à investir dans l’innovation. Ces dispositifs doivent donner les moyens d’expérimenter, en recherchant là où c’est pertinent la mise en commun et la mutualisation de solutions éprouvées.
Retrouvez le panorama des modalités d’accompagnement en la matière.
Recherche et développement
Le ministère soutient particulièrement les efforts de Recherche & Développement dans le secteur culturel, en développant la collaboration entre le secteur culturel et le monde de la recherche.
Ainsi, une convention entre le Ministère de la Culture et l’Institut National de recherche en informatique et en automatique (Inria) permet d’accélérer et de simplifier le montage des projets de R&D entre le ministère et son réseau d’établissements sous tutelle. L'objectif est de faciliter la levée de verrous technologiques dans tous les domaines du numérique culturel.
Un des axes prioritaires de recherche en sciences du patrimoine portés par le Ministère concerne le numérique appliqué au patrimoine. Dans ce secteur, des avancées significatives favorisent la conservation et la restauration du patrimoine.
Le chantier de restauration de Notre-Dame-de-Paris est également l’occasion d’innovations particulièrement fortes en la matière. Ainsi, la réalisation d’un jumeau numérique de l’édifice permet d’agréger les archives et les connaissances acquises pendant le chantier.
Les efforts d’innovation et de R&D entrepris par le secteur des Industries Culturelles et Créatives doivent également être soutenus, notamment sur les thématiques cruciales et les briques technologiques qui seront au cœur des expériences cultuelles de demain. Les efforts doivent ainsi porter sur les technologies immersives, la réalité virtuelle ou augmentée, la reconnaissance automatiques d’images et de caractères manuscrits, la production en temps réel, la modélisation de variantes…
La recherche doit également concerner les services proposés aux publics comme aux professionnels, en termes d'algorithmes de recommandations, de billetterie intégrée, de techniques de conservation et de restauration, ...
La maîtrise des impacts environnementaux doit systématiquement être prise en compte dans ce cadre.
La donnée au cœur des innovations
Parmi ces enjeux, la maîtrise des données et métadonnées constitue un élément-clé pour les modèles économiques. Elles apportent en effet des réponses à des problématiques actuelles : connaissance et conquête des publics, optimisation des processus de production, suivi de l’exploitation des œuvres, etc. Leur exploitation mutualisée est un enjeu critique pour le secteur.
Dans cette perspective, la stratégie d'accélération des Industries Culturelles et Créatives intègre un AMI Création d’infrastructures communes de partage de données culturelles. Il doit permettre de soutenir un ou plusieurs projets de création d’infrastructure commune de partage des données relatives à l’utilisation des contenus culturels, à la fréquentation et aux usages, ainsi que des métadonnées relatives au contenu des œuvres.
Les acteurs publics ont un rôle clé dans la structuration de cet écosystème de la donnée culturelle en mettant à disposition des données de référence et de qualité. En effet, certains acteurs extra-communautaires conservent une position dominante sur le sujet. De plus, différents freins ont été identifiés, notamment le déficit de données de qualité. La filière doit donc être soutenue pour être en capacité d’exploiter et de valoriser pleinement les données, sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la production à la diffusion des contenus culturels, sans oublier leur conservation.
L’innovation dans les modèles économiques
La crise sanitaire a vu exploser le nombre d’expériences et de contenus culturels proposés en ligne. Deux modèles principaux de consommation se dégagent : les modèles gratuits, financés par la publicité ou la valorisation des données des utilisateurs, et les modèles par abonnement. Cette polarisation interroge aussi bien les modalités de partage des revenus au sein de la chaîne de valeur, que le niveau de rémunération des acteurs culturels.
Le numérique a fait émerger des acteurs mondiaux puissants, dont la taille leur permet de dégager des capacités d’investissement considérables. Cela constitue désormais un enjeu de compétitivité pour la culture et un enjeu de souveraineté pour la France. Dans le même temps, le numérique a entraîné l’effondrement en valeur de certains marchés, fragilisant des maillons essentiels du financement de la création.
Ce constat pose des enjeux structurants pour l’ensemble des secteurs culturels nécessitant d’accompagner au plus près ces mutations et de les documenter dans la poursuite d’objectifs d’intérêt général correspondant à une politique culturelle ambitieuse. C’est ce que fait par exemple le Centre National de la Musique (CNM) en publiant son étude sur l’impact pour les ayants droit d’un passage du modèle de rémunération par les plateformes musicales de streaming dit Market Centric Payment System (MCPS) au User Centric Payment System (UCPS). De nouveaux modèles d’affaires apparaissent également en associant des offres culturelles à d’autres types d’objets, ou en proposant des contenus ou des expériences numériques non reproductibles.
Le marché national étant souvent trop limité pour construire des modèles économiquement viables, ces écosystèmes doivent par ailleurs être accompagnés dans leur développement international (faciliter les co-créations et coproductions internationales, répertorier et valoriser ces créations, encourager la présence française sur les événements prescripteurs internationaux etc.). Dans cette logique, le programme de soutien des projets de coopérations européens d’Europe Créative et le volet export de la stratégie d’accélération des industries culturelles et créatives constituent des opportunités de développement et de partenariat en dehors de l’hexagone.
Partager la page