Dans la transition écologique, la culture occupe une place bien spécifique. Comme tous les autres secteurs, elle doit réinventer son fonctionnement pour réduire son empreinte environnementale mais elle est aussi source d’inspiration, d’émerveillement, de questionnement et amène les publics à envisager différemment leur rapport à la nature.
Les festivals d’art visuel proposent ainsi des programmations résolument engagées, renouvelant notre regard sur la nature, replaçant le vivant au cœur des villes ou mettant en avant notre impact sur l’environnement. Cette démarche fait écho à différentes manifestations nationales à l’image des Rendez-vous aux jardins, mais aussi à des propositions artistiques qui dans l’année témoignent du regard affuté des artistes sur l’environnement. Ainsi, au printemps 2024 l’exposition COALITION, 15 ans d’art et d’écologie à la Gaîté Lyrique, soutenue par le ministère de la Culture, a mis en lumière près de 50 artistes engagés pour une nouvelle culture de l’écologie et du vivant.
Replacer la nature au centre des villes
Plusieurs festivals d’été ont souhaité mettre en valeur la nature dans les villes, là où d’ordinaire elle semble parfois secondaire.
C’est tout le sens de la démarche du « Voyage à Nantes », festival proposant une collection permanente enrichie chaque été par des installations d’art contemporain temporaires ou définitives dans l’espace public. Il se déroule du 6 juillet au 8 septembre autour de la thématique « L’arbre dans la ville ». Les œuvres exposées mettent en valeur les arbres et leur rôle dans la ville et sont disséminées tout au long d’un parcours à travers les lieux nantais emblématiques : arbres ornés de bijoux de verre, homme de bois qui se couvrira progressivement et naturellement de mousse ou encore installation vidéo sur les feux de forêt… Ces œuvres valorisent les arbres présents dans le centre-ville tout en éveillant les consciences sur l’impact de l’être humain sur son environnement.
De même, le festival « Un été au Havre », du 22 juin au 22 septembre, a fait le choix d’œuvres contemporaines engagées dans le cadre de ses programmations estivale et permanente. L’artiste Ad Minoliti propose ainsi l’Hôtel des oiseaux, espace d’accueil pour les oiseaux et pour le public : l’installation invite ainsi à repenser le lien entre l’Homme et le vivant. Autre pièce phare de l’édition 2024 : Sur le toit, une œuvre-jardin installée au dernier étage du parking des Docks, conçue par un collectif d’architectes et de paysagistes havrais comme un lieu de rencontre entre la ville et la nature. Différents espaces accueillent les visiteurs pour se reposer, observer un environnement urbain décalé ou cuisiner.
À Rouen, la forêt comme espace d’exposition
Le festival « La Forêt monumentale », a adopté une démarche différente, avec l’ambition d’inciter le public à découvrir les forêts alentours : des œuvres monumentales imaginées par des plasticiens, paysagistes ou designers sont immergées dans ces espace naturels.
Cette mise en scène invite le public à les redécouvrir mais aussi les préserver tout en s’émerveillant devant les œuvres. La deuxième édition, en partenariat avec l’ONF, a débuté le 29 juin dans la forêt de Roumare, en proche périphérie de Rouen.
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