En effet, en plus d’être le lieu de culte le plus important de la région, la cathédrale Saint-André est réputée le monument le plus visité de Bordeaux et un lieu de d’évènements culturels et concerts, parmi lesquels de nombreux récitals d’orgue. Toutefois, le grand orgue, outil principal de cette riche diffusion musicale, est dans un très mauvais état. Construit dans les années 1970 dans un buffet du XVIIIème siècle classé MH, l’instrument a été réalisé dans des matériaux de médiocre qualité et présente des erreurs de conception. Il est par ailleurs inadapté à l’acoustique de la cathédrale et a été affecté par l’empoussièrement lié aux travaux sur l’édifice.
Tel est le constat Jean-Baptiste Dupont en 2012, lors de sa prise de fonction d’organiste titulaire de la cathédrale. Quelques années auparavant, ce concertiste international avait importé d’Angleterre, pour son usage personnel, un orgue datant de 1897. Il le démonte et le restaure lui-même. Ce travail, qu’il effectue sur deux ans, lui permet d’approfondir ses connaissances dans le domaine de la restauration.
Fort de cette expérience passée, il effectue un état des lieux des orgues tout de suite après sa nomination et le remet à la DRAC Aquitaine. Celle-ci confie à Thierry Semenoux, technicien conseil, la réalisation d’un état sanitaire. En 2014, il en ressort que, compte tenu de l’état actuel de l’instrument, la meilleure solution serait la réfection totale de la partie instrumentale de l’orgue et la restauration du buffet historique. En concertation avec le technicien conseil, l’organiste de la cathédrale se lance alors dans la préparation d’un avant-projet global, incluant les aspects techniques, financiers, et les éventuelles contraintes. En mai 2016, l’avant-projet est achevé et remis à la DRAC. Le coût total a été estimé aux alentours de 3 millions d’euros, avec un début des travaux prévus de 2020 à 2023.
Créée en 2014 à l’initiative ses deux directeurs artistiques, Jean-Baptiste Dupont et Alexis Duffaure (maître de la chapelle de la cathédrale), Cathedra porte la recherche de mécénat pour le financement de ce projet. L’association, qui prépare une demande de reconnaissance d’utilité publique, s’adresse aux particuliers et aux entreprises. Des contreparties telle que l’accès à des concerts, des invitations, ou l’inscription du nom du mécène sur les panneaux de remerciement, sont proposées aux particuliers à partir de 50€ et aux entreprises à partir de 1000€. Une souscription a été lancée et il est possible de faire un don en ligne.
L’association Cathedra est dirigée par un conseil d’administration de 14 membres bénévoles et rassemble, en 2017, 245 adhérents. Elle est également appuyée par un comité de soutien de 19 personnalités françaises et internationales, issues des domaines musical, ecclésiastique et politique. De manière plus générale, l’association travaille au rayonnement de la musique sacrée et du patrimoine instrumental de la cathédrale Saint-André. En parallèle au projet des orgues, elle propose une saison musicale variée : des récitals d’orgue mais aussi de musique de chambre de la musique vocale ou de la musique instrumentale.
Pour Jean-Baptiste Dupont, le projet porté par Cathedra est ambitieux mais nécessaire. Il assure que l’étude menée pour l’avant-projet évitera les erreurs commises lors de la conception de l’actuel instrument et que ce nouvel orgue respectera l’acoustique de la cathédrale. Il s’agira d’un « grand orgue européen du XXIème siècle dans une synthèse esthétique nouvelle et homogène ». Une fois achevé, l’orgue sera le plus important de la région et l’un des plus important de France.
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