Contexte
Du 12 au 14 novembre, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France a accueilli, à Paris et à Villers-Cotterêts, ses homologues du réseau des organismes francophones de politique et d’aménagement linguistiques (OPALE), dont elle assure cette année la présidence : outre la France (DGLFLF), la Fédération Wallonie-Bruxelles (Conseil de la langue française, des langues régionales endogènes et des politiques linguistiques), le Québec (Ministère de la langue française et Office québécois de la langue française), la Suisse romande (Délégation à la langue française) et le Luxembourg (Commissariat à la langue luxembourgeoise), avec l’Organisation internationale de la Francophonie en tant qu’observateur.
Dire le monde en français
À cette occasion, un colloque s’est tenu le 13 novembre à la Fondation Simone et Cino Del Duca intitulé « Quelles ressources pour dire le monde contemporain ? ». Cette rencontre a invité les partenaires du réseau OPALE à proposer une réflexion sur la capacité à « dire le monde » – à le nommer comme enjeu fondamental des politiques de souveraineté.
Dans l’espace francophone, cette question prend une dimension particulière : la diversité des contextes culturels, linguistiques et historiques offre une pluralité d’élaborations intellectuelles qui sont autant de ressources pour penser et exprimer les réalités contemporaines. Comment les collecter et les valoriser quand l’intelligence artificielle (IA) et les modèles de langues qui bouleversent l’ensemble des secteurs économiques, scientifiques et culturels apportent avec eux le risque d’une normalisation et d’une standardisation insidieuse ?
Dans l’espace francophone, cette question prend une dimension particulière : la diversité des contextes culturels, linguistiques et historiques offre une pluralité d’élaborations intellectuelles qui sont autant de ressources pour penser et exprimer les réalités contemporaines. Comment les collecter et les valoriser quand l’intelligence artificielle (IA) et les modèles de langues qui bouleversent l’ensemble des secteurs économiques, scientifiques et culturels apportent avec eux le risque d’une normalisation et d’une standardisation insidieuse ?
L’IA – sous l’action décisive d’acteurs extra-européens −, en particulier dans ses usages liés au traitement automatique des langues et à la génération de contenus, affecte profondément le monde du travail ou celui de la transmission des connaissances. Faut-il s'y résoudre ? Dans quelle mesure la puissance publique peut-elle encore réguler les usages et influencer des dispositifs du traitement numérique de nos langues, avec des chances de succès, sans brider l’initiative privée ou sans fausser le jeu de la concurrence ?
La maîtrise des ressources terminologiques, la mobilisation de contenus textuels et culturels multilingues les plus divers, dans des conditions de droit rigoureuses, la participation à des stratégies communes de découvrabilité en ligne de ces contenus, l’indépendance technologique − outils et infrastructures − deviennent des enjeux que la coopération francophone doit appréhender résolument.
Les perspectives du colloque
Le colloque a conclu sur les perspectives politiques francophones, avec la participation des membres du réseau OPALE. Il a appelé à une stratégie francophone qui concilie la rigueur scientifique, la diversité culturelle et linguistique, et l’innovation technologique. Une telle stratégie répond à la nécessité de structurer une chaîne complète de traitement, de sécurisation et de valorisation des données de langue.
S’agissant des données linguistiques afférentes aux IA génératives, il importe d’enclencher une dynamique, au service du bien commun numérique, où les acteurs francophones pourraient :
- partager des données indexées et sécurisées et des corpus pour l’entraînement de modèles de langues, tout en garantissant l’intérêt général
- mutualiser les données, corpus et ressources terminologiques de référence
- cibler la découvrabilité des contenus scientifiques
Les travaux entrepris répondent ainsi à l'Appel de Villers-Cotterêts de « contribuer au développement d’une intelligence artificielle favorisant la diversité culturelle et linguistique pour faire face au risque d’homogénéisation et d’appauvrissement de la culture et des contenus ».
Vous souhaitez assister au colloque ? Merci d'écrire à mohammed-haythem.denine@culture.gouv.fr
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