Le ministère de la Culture coordonne et préside le Comité « Mémoire du Monde » dans l’accompagnement et le soutien des candidatures françaises et transnationales en lien avec la Commission nationale française pour l’UNESCO. Le Conseil exécutif de l’UNESCO a approuvé, le 18 mai 2023, l’inscription des 7 candidatures françaises, qui avaient été déposées en novembre 2021 par la France seule ou en lien avec d’autres pays, au Registre international de la « Mémoire du monde » de l’UNESCO.
Le programme « Mémoire du monde », créé par l’UNESCO en 1992, a pour objectif de protéger et permettre la diffusion du patrimoine documentaire dans toute sa diversité, afin « d’éviter l’amnésie collective et de promouvoir la conservation des collections d’archives et de bibliothèques partout dans le monde ». Il comptait jusqu’alors plus de 430 documents et collections documentaires originaires des cinq continents en formats divers : imprimé, graphique, audiovisuel, numérique. Pour cette nouvelle session, soixante-quatre candidatures avaient été retenues sur les quatre-vingt-dix-neuf propositions émanant des États membres.
Ces nouvelles inscriptions soulignent l’investissement actif de la France et de ses institutions dans la valorisation du patrimoine documentaire, notamment grâce à de précieux partenariats et collaborations nationales et internationales.
Désormais, le Registre international « Mémoire du monde » accueille donc sept nouveaux biens pour la France :
Deux biens nationaux :
- Les « Essais » de Montaigne, exemplaire de Bordeaux, 1588, présenté par la ville de Bordeaux.
- La tenture de l’Apocalypse d’Angers, candidature présentée par la ville d’Angers.
Cinq biens transnationaux :
- Les archives du Mouvement international ATD-Quart Monde, 1957-1992 conservées au Centre de mémoire et recherche Joseph Wresinski en France et à la Cour aux 100 métiers au Burkina Faso,
- « Shoah », film de Claude Lanzmann, 9h10, négatif original, restauré et masters numériques, présenté par Mme Lanzmann et le Musée juif de Berlin (avec la Commission nationale allemande).
- Le corpus des registres identifiant les personnes en esclavage dans les anciennes colonies, présenté par les Archives départementales de Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et les Archives d’Haïti, (avec la Commission nationale de Haïti).
- Les archives des Conseils internationaux de physique et de chimie Solvay (1910-1962), présenté par l’International Solvay Institutes avec le soutien du Département des Bibliothèques et de l’Information scientifique de l’Université́ libre de Bruxelles (DBIS ULB), l’École Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles (ESPCI Paris-PSL) et l’Université Paris Sciences et Lettres (PSL) (avec la Commission belge francophone et germanophone).
- Les manuscrits enluminés de l’École de la Cour de Charlemagne proposition soumise par l’Allemagne, l’Autriche, la France, l’Irlande, la Roumanie, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord conservés dans les bibliothèques de Trèves, Bucarest, Londres, Vienne, Abbeville et la Bibliothèque nationale de France (avec les Commissions nationales allemande, autrichienne, roumaine et anglaise).
Ces nouveaux éléments du patrimoine documentaire rejoignent ainsi les 14 éléments français déjà inscrits sur le Registre international « Mémoire du monde », que sont notamment la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, les archives de Louis Pasteur, le corpus des frères Lumière, les archives du Père Castor, la bibliothèque humaniste Beatus Rhenanus de Sélestat ou encore l’Appel du 18 juin 1940.