J’ai appris avec effroi le meurtre de Dariush Mehrjui, un des plus grands cinéastes iraniens, assassiné avec son épouse, Vahideh Mohammadifar, à leur domicile de Karaj, ville de la périphérie de Téhéran, le 14 octobre 2023.
Né à Téhéran en 1939, il avait poursuivi des études de cinéma et de réalisation de films aux Etats-Unis, avant de lancer, de retour en Iran, ses premiers projets, dont le film, La Vache (1969), reconnu comme un des films les plus importants de la nouvelle vague du cinéma iranien.
Malgré la censure qu’il a connue dès l’époque du Shah, Dariush Mehrjui n’a cessé de peindre la société iranienne entre tendresse, comme dans Le Poirier (1998), film dans lequel il offrit le premier rôle de Golshifteh Farahani, et réalisme, en mettant, par exemple, en exergue, dans Leila (1996), le tabou de la pression sociale s’exerçant sur les jeunes mariées a priori victimes d’infertilité.
Depuis les années 1980 notamment, il avait noué une relation particulière avec la France, y séjournant régulièrement, jusqu’à récemment. A travers une carrière riche de près de 50 ans de réalisation, Dariush Mehrjui laisse orphelines plusieurs générations de cinéastes et d’amateurs du monde entier. Il était demeuré fidèle à ses origines, et été assassiné à son domicile, à Karaj, à l’âge de 83 ans.
J’adresse à sa famille et à ses proches mes sincères condoléances.