Héros de la Seconde Guerre mondiale, l’amiral Philippe de GAULLE s’est éteint à 102 ans à l’Institution nationale des Invalides, dans ce lieu que Louis XIV avait dédié au repos des vieux soldats.
La guerre l’avait contraint à interrompre ses études en 1940, à 19 ans. Dès le 18 juin, il était arrivé sur les côtes anglaises avec sa mère et ses sœurs pour rejoindre ces Français libres qui refusaient l’armistice et ralliaient le général de GAULLE à Londres. Il s’ensuivit quatre années de combat et d’engagement en première ligne, dans l’Atlantique et dans la Manche au sein de la marine de la France libre, puis sous les ordres du général LECLERC en tant que fusiller marin. Il prit part à la Libération de Paris et continua le combat jusqu’à la toute fin de la guerre. Sans jamais se cacher derrière le nom qu’il portait, l’amiral de GAULLE fit preuve d’un courage sans faille pour servir la France, conformément à son sens de l’honneur militaire. Après-guerre, il mena une carrière exemplaire dans la Marine, jusqu’à sa promotion au grade d’amiral. Depuis 2019, une plaque rappelle son rôle personnel dans la libération du Palais Bourbon, le 25 août 1944.
En 1970, la mort du général de Gaulle le laissait héritier du droit moral sur ses œuvres et son image. Dès lors, il n’eut eu de cesse de promouvoir la mémoire de son père, par ses prises de parole publiques comme par les différents ouvrages qu’il publia. Grâce à ses Mémoires accessoires et De Gaulle, mon père, il aura permis à des milliers de lecteurs de se replonger dans l’histoire de France, leur permettant de découvrir l’homme privé derrière le grand homme.
Engagé en politique au sein du RPR puis de l’UMP, l’amiral de GAULLE fut conseiller puis sénateur de Paris de 1986 à 2004. Passionné d’art et de culture, il pratiquait avec passion le dessin, la peinture et la sculpture.
J’adresse toutes mes condoléances à sa famille et à tous les Français qui pleurent aujourd’hui la disparition de cet homme admirable, celui à qui son père avait dit : « tu fus mon premier compagnon ».
Rachida DATI,
Ministre de la Culture