Monsieur le Maire,
Monsieur le Président de La Villette,
Mesdames et Messieurs les Présidents et représentants de nos grands établissements de la culture,
Monsieur le Préfet de Région,
Messieurs les représentants du corps préfectoral,
Et surtout chers amis, qui êtes là, tous,
Je voudrais vous dire mon plaisir d’être aujourd'hui ici, à Sevran, parce que je crois que nous vivons un grand moment. Nous vivons une première mondiale, une utopie qui est devenue réalité.
Didier Fusillier en a dit un mot : il m’en avait parlé, et l’honnêteté me commande de dire qu’il m’en avait parlé alors que je n’étais pas encore ministre. Il venait présenter le projet à la Présidence de la République, où je travaillais auparavant, et c’est là, tout de suite, qu’il y a eu cet enthousiasme. Car ce projet répond, en réalité, à tout ce que nous cherchons à faire.
L’on fait beaucoup de choses en France pour la culture. Nous avons des établissements extraordinaires, des associations qui interviennent de façon engagée dans tout le pays, mais nous cherchons des façons d’être davantage présents sur le territoire, des façons de sortir de nos murs, des façons de s’adresser à la jeunesse.
Cette ouverture que nous vivons aujourd'hui est justement l’une des réponses que nous inventons, que vous avez inventée ensemble, et qui tire profit de tout ce que nous avons déjà, pour construire quelque chose de mieux, qui n’est pas la simple addition de l’existant mais bien plus, un projet en tant que tel.
Ce projet, c’est tout ce que nous avons découvert pendant cette visite extraordinaire, ne serait-ce que cet endroit, ces écrans modulables, la réalité virtuelle, les makers, le thé – très important – que l’on prend à l’entrée avec les associations de Sevran qui nous l’ont offert avec tant de chaleur.
Réunir tout ce que nous avons déjà, ces forces-là, la technologie et la French Tech, plus présente que jamais, produit quelque chose de nouveau, quelque chose de plus. J’espère que vous pourrez tous vous en emparer pour que ce soit un grand succès. Je crois que les enfants l’ont déjà fait dans l’après-midi, mais je souhaite que tout Sevran s’en empare pour que l’on puisse le développer.
Je voudrais remercier le Maire, qui n’a pas ménagé ses efforts pour accueillir cette première Micro-Folie dans sa ville. Et je voudrais associer toutes les équipes municipales, puisqu'il est vrai que jusqu’au bout nous avons eu des difficultés, et jusqu’au bout elles y ont travaillé.
Evidemment, je remercie toutes les équipes de La Villette, au-delà de Didier Fusillier, qui se sont engagées avec une volonté que je salue. Je voudrais associer à cette ouverture de la Micro-Folie la réouverture il y a quelques semaines, à Ivry, de la Manufacture des Œillets, le Centre dramatique national. C’était une façon de fêter le 70ème anniversaire de la décentralisation théâtrale, là aussi un pari inouï, à l’époque, d’emmener le théâtre au-devant du public, au plus près des gens. C’est là que Patrice Chéreau avait mis en scène Dans la solitude des champs de coton. Cette première Micro-Folie est une nouvelle page de cette aventure de la décentralisation, cette aventure de la proximité – une proximité qui est aussi un mélange.
Ce sont en effet plusieurs cultures qui se mélangent ici, c’est à la fois les antiquités préorientales du Louvre, la technologie, le graff et la création en réalité virtuelle. Ce projet, c’est surtout d’aller au-devant de tous, en faisant tomber toutes les frontières que l’on connaît et qui minent notre pays – frontières géographiques, sociales ou symboliques qui sont si difficiles à franchir.
L’enjeu, c’est aussi, bien sûr, de réduire les inégalités culturelles, parce que nous savons que les besoins sont immenses et que l’on attend beaucoup de la culture – et c’est normal, car la culture est puissante.
Nous avons, ces dernières années, intensifié notre action auprès des quartiers populaires. Nous l’avons fait avec Hélène Geoffroy, aussi, au titre du Secrétariat d’Etat à la Ville.
C’est dans le même esprit que je voudrais citer deux opérations. La première est une opération de résidence des artistes dans les écoles que nous lançons en janvier avec Najat Vallaud-Belkacem, dans des classes de CM1, CM2 et de sixième. Les artistes seront dans les écoles, dans les territoires ruraux et les quartiers populaires.
La deuxième est la Nuit de la lecture qui aura lieu ce week-end dans les bibliothèques de France, dans les librairies, partout sur le territoire, pour que le livre, qui est le symbole de la liberté et qui est le fondement de notre culture, soit accessible à tous. Cette opération, vous l’avez dit, s’inscrit aussi dans une opération plus vaste qui a été portée avec le Préfet de la Région d’Ile-de-France pour le jumelage entre des quartiers populaires et les établissements culturels – nos grands établissements que je veux vraiment remercier parce qu’ils se sont engagés très résolument, avec beaucoup d’énergie, dans cette aventure qui est nouvelle et qui vient en plus de tout ce qu’ils font déjà dans leurs murs, et parfois hors de leurs murs. Je veux les remercier une fois encore, et cela me fait très chaud au cœur d’être avec eux aujourd'hui à Sevran.
Je voudrais aussi remercier les associations qui sont présentes ce soir – celles, je le disais, qui nous préparent à boire et à manger. Je voudrais aussi remercier ceux qui font vivre la culture à Sevran –parce que la culture vit déjà beaucoup à Sevran–, notamment le Théâtre de La Poudrerie qui a coproduit un spectacle que j’ai eu le plaisir de voir, F(l)ammes d’Ahmed Madani, avec de jeunes comédiennes, dix jeunes femmes de la banlieue parisienne originaires de Sevran, de Gonesse ou d’Aulnay.
Enfin, ce projet est aussi une ambition collective pour mon ministère, une façon de nous transformer, d’aller de l’avant et de progresser.
J’espère que vous pourrez tous vous en emparer, que les artistes seront nombreux, que le public sera nombreux ici, que tous les habitants du quartier et d’au-delà iront vers ce qu’ils découvriront ici, mais en profiteront aussi pour découvrir tout ce qui est accessible, tout ce qui à nous, tout ce qui est notre patrimoine ; et surtout, que l’implantation de la Micro-Folie donne l’envie aux enfants des écoles qui sont voisins, aux enfants du collège Evariste Galois qui est à quelques mètres, de fréquenter nos écoles d’art, de théâtre, d’architecture, qui leur sont grand ouvertes et qui leur seront, j’espère, encore mieux ouvertes demain.
Merci beaucoup, et très belle vie à cette utopie !