2016
recueillis et présentés par Françoise Mosser, avec une préface de Maryvonne de Saint Pulgent et Jean-Pierre Bady, Comité d'histoire du ministère de la Culture, La Documentation française, 2016, 488 p.
Le 5 avril 1978, Jean-Philippe Lecat devenait le premier ministre de la Culture et de la Communication, une fonction qu’il a exercée pendant les trois dernières années du septennat de Valéry Giscard d’Estaing. Les entretiens – recueillis en 2010 – dressent un tableau vivant de son action. Jean-Philippe Lecat y décrit la vie d’un ministre au quotidien, explicite les ressorts de ses initiatives en y jetant parfois un regard distancié sans se priver de juger l’action de ses successeurs.
Jean-Philippe Lecat reste le ministre de « l’Année du patrimoine » (1980) et celui qui dès son arrivée crée la direction du patrimoine. Il a développé la politique des dations (paiement des droits de succession par le don d’œuvres d’art) qui a permis notamment l’enrichissement du musée Chagall à Nice. On lui doit l’attention du ministère aux arts du cirque, la création du deuxième Conservatoire national de musique et de danse à Lyon, et l’extension du 1 % artistique à l’ensemble des constructions publiques.
À travers cette édition annotée et complétée, on découvre l’œuvre d’un ministre et les qualités d’un homme qui dans une période de crise a réussi à maintenir l’essentiel des politiques culturelles.
Proche de Valéry Giscard d’Estaing, Jean-Philippe Lecat dresse un portrait sensible des engagements culturels du Président.
Méthodologie de la collecte
Le ministère Lecat n’ayant encore donné lieu à aucune étude de fond, la première étape de notre travail a consisté à repérer les sources les plus pertinentes pour obtenir une vue d’ensemble sur son action et identifier les grandes lignes de sa politique. Il est apparu que les périodiques diffusés, à ce moment-là, sous l’égide de la Rue de Valois : la Lettre d’information bimensuelle du ministère de la Culture et de la Communication (qui relate, de façon très précise et quasi au jour le jour, les faits intervenus) et la revue mensuelle Culture et Communication (dont le contenu constitue, en quelque sorte, un miroir de la politique conduite à l’époque) apportaient, pour ce faire, des renseignements de premier ordre. La phase initiale de la recherche a donc pris la forme d’un dépouillement systématique de ces deux publications19, qui a conduit à une véritable immersion dans la période. Cette reconnaissance a été complétée par l’exploitation d’autres types de documents20, en particulier les agendas du ministre, opportunément retrouvés, qui ont joué un rôle essentiel pour la constitution du corpus. Ainsi a été réuni un ensemble de données permettant d’acquérir une connaissance sinon exhaustive, en tout cas assez vaste, des activités de Jean-Philippe Lecat et de ses services dans leurs divers domaines de compétence et, plus largement, de leur contexte culturel. Il a été de la sorte possible de dégager les orientations de l’enquête et de constituer des dossiers documentaires qui ont servi de base à la définition du programme puis à l’organisation des entretiens.
Plutôt que de conduire une série d’interviews abordant, classiquement, les différents secteurs relevant du ministère et privilégiant ceux où ses interventions avaient été les plus significatives, l’idée s’est imposée d’élaborer un programme axé sur des thèmes transversaux, correspondant mieux – nous a-t-il semblé – à l’approche qu’un membre du gouvernement est appelé à avoir de son département, et de proposer une mise en perspective de l’action de Jean-Philippe Lecat par rapport à une politique (les grands établissements nationaux, les projets et aménagements culturels, les régions…) ou à un milieu (le gouvernement, le Parlement, le monde artistique, les médias, l’environnement économique…). On a choisi, en outre, de s’attacher à des aspects moins notoires de ses interventions, telles ses initiatives à l’international – attestées par l’analyse de ses agendas – ou ses relations inter - ministérielles : des faits restés méconnus, au point qu’il a pu dire : « Vous avez mis le doigt sur des choses oubliées et vous avez révélé des cohérences. » Ce programme, qu’il avait approuvé («D’accord pour la suite – par thèmes – que vous prévoyez », 3 juillet 2009 ; « D’accord pour le programme à venir », 17 septembre 2009), n’était évidemment pas figé. Il a évolué et a été complété, au fur et à mesure de la progression des échanges, avec l’émergence d’autres éclairages suggérés par le narrateur ou inspirés par l’approfondissement des recherches. Les champs qui n’avaient pas été évoqués dans cette première phase devaient être l’occasion d’une seconde série d’entretiens.
Pour préparer chaque entrevue ou – plus précisément – chaque sujet qu’il était convenu d’y traiter, deux types de fiches étaient établis à partir de la documentation rassemblée : une chronologie mentionnant les faits qui avaient pu être repérés sur ledit sujet, enrichie de citations destinées à les illustrer : déclarations ministérielles, documents d’archives, extraits de presse, etc. ; une note de synthèse, rédigée à partir de cette chronologie et accompagnée d’un questionnaire. Ce dossier, adressé à Jean-Philippe Lecat avant chaque rendez-vous, visait à raviver ses souvenirs, à lui permettre d’identifier les points qui lui paraissaient les plus intéressants à développer ou à commenter, l’invitait à réagir sur les interprétations suggérées. Celui-ci pouvait les utiliser à sa guise mais, la plupart du temps, il a parlé en adoptant le déroulé de ces notes-questionnaires. Il n’y a pas eu, lors de l’entretien suivant, de retour systématique sur les propos tenus la fois précédente mais, souvent, l’ancien ministre a ajouté des précisions par le biais de messages manuscrits, envoyés sans attendre une nouvelle rencontre. Il en a, cependant, repris certains aspects : par exemple lorsqu’il a souhaité préciser les caractéristiques de son ministère. Il lui est arrivé aussi – ce fut pourtant assez rare – de se saisir d’une question non « inscrite à l’ordre du jour » mais qui lui tenait à cœur : on retiendra une brève notation sur l’Année du patrimoine et, surtout, ce qu’il a dit des radios libres.
Les témoignages ont été intégralement enregistrés et retranscrits, puis ont fait l’objet, par mes soins, d’une première mise en forme qui a été transmise à leur auteur. Celui-ci les a revus très minutieusement et les a validés après deux – parfois trois – relectures. Mais s’il a beaucoup remanié ses textes dans la forme, en apportant aux versions dactylographiées successives de nombreux ajouts manuscrits (notés en marge ou au dos des feuillets), on a vu qu’il ne les avait que très rarement modifiés sur le fond. Il importe de préciser que, dès l’origine de ce travail, il avait été entendu avec lui que seules les transcriptions qu’il avait approuvées seraient diffusées et que les enregistrements n’avaient pas vocation à être communiqués, sans restriction, à des tiers.
Six entretiens ont donc pu avoir lieu, qui se sont déroulés de juin 2008 à septembre 201021. À l’exception du premier, plus court, qui fut une simple prise de contact, ils ont eu une durée moyenne de 2 heures à 2 heures 30 et représentent, au total, 12 heures 20 d’enregistrement. Ces rencontres relativement espacées s’expliquent par le temps réclamé pour l’établissement des dossiers documentaires. La première, le 12 juin 2008, a constitué une entrée en matière. Elle n’avait été précédée d’aucun préliminaire, mais Jean-Philippe Lecat, qui ignorait encore comment s’organiserait l’enquête, l’avait très précisément préparée afin d’y faire passer les messages qu’il considérait comme essentiels. Cet exposé a, d’ailleurs, largement inspiré le programme qui fut ensuite élaboré. Les cinq autres entretiens, organisés à partir de juin 2009, ont permis de traiter, sans toutefois respecter l’ordre prévu à l’origine, une part de ce programme, mais le projet n’a pu, malheureusement, être mené à son terme22.
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19 - Relevé et classement par thèmes des principales informations signalées dans la Lettre d’information ; réalisation d’une table des matières de Culture et communication (dossiers, articles de fond et notes d’actualité).
20 - Voir infra p. 49 et le chapitre « Sources et bibliographie »
21 - Ces entretiens ont eu lieu, précisément, le 12 juin 2008, les 18 juin, 16 octobre et 10 décembre 2009 et les 18 mai et 16 septembre 2010.
22 - Ces rencontres ont eu successivement pour objet : l’action internationale et les grands projets (18 juin 2009) ; les grands projets (suite) et le Centre Pompidou (16 octobre 2009) ; l’action du ministre au sein du gouvernement (10 décembre 2009) ; la suite des grandes institutions nationales (Opéra de Paris, Comédie-Française) ; un retour sur l’action internationale, après qu’on eut retrouvé les agendas qui permettaient de préciser l’emploi du temps du ministre en la matière ; les prix et distinctions, après la rédaction par Jean-Philippe Lecat d’une « note sur les décorations » (18 mai 2010) ; la politique culturelle dans les régions et la Bourgogne, après la remise du témoignage spontané sur « la circonscription » ; les industries culturelles et le mécénat sur la suggestion de Geneviève Gentil, qui travaillait à un ouvrage sur Augustin Girard (16 septembre 2010). L’entretien sur les relations avec le Parlement, pour lequel un dossier avait été préparé, n’a pu avoir lieu.
L’édition des entretiens
L’édition reproduit de façon quasi intégrale tout ce qu’a dit l’ancien ministre au cours de ces entretiens. Afin de respecter le fil de sa pensée, elle suit de très près la version d’origine, même si ce parti entraîne parfois quelques redondances. Des modifications n’ont été effectuées qu’à la marge : regroupements thématiques indispensables ou, plus rarement, refonte de certains passages quand le narrateur est revenu sur un sujet en des termes voisins, mais en donnant des détails différents. La présentation qu’il avait adoptée pour la mise en forme de la transcription (ponctuation, italiques, mots en caractères gras ou entre guillemets, tirets…) a été également strictement conservée. Cette relation a été enrichie par des interventions orales, provenant d’émissions radiophoniques ou de colloques. Ces témoignages complémentaires, qui ont l’intérêt d’apporter des précisions sur des matières dont il n’avait pas – ou peu – parlé, ont été aisément fondus dans le corps du document originel23.
Dans la mesure où nous n’avions pas rigoureusement suivi, au cours des échanges, le programme préétabli, il a été nécessaire de hiérarchiser ces interventions pour leur assurer un enchaînement logique24. Le premier chapitre, où Jean-Philippe Lecat pose un regard global sur son ministère, correspond pratiquement à l’entretien initial. Les chapitres II à VIII reprennent les points traités au cours des rencontres, en abordant successivement les politiques culturelles au niveau national (II. Gouvernement ; III. Grands établissements ; IV. Travaux et aménagements), régional (V) et international (VI), puis l’action du ministre par rapport à des milieux (VII. L’argent privé, pour le monde économique ; VIII. Prix et distinctions, forme d’approche du monde artistique). Les chapitres suivants sont constitués de fragments qui ont pu être extraits du texte général sans en modifier le sens et qui décrivent, au moins partiellement, certaines politiques sectorielles (IX. Patrimoine ; X. Musées et collections publiques ; XI. Théâtre ; XII. Cinéma ; XIII. Communication, pour le domaine radiophonique)25. Dans le chapitre XIV consacré à la Bourgogne, il a évoqué, sous une forme plus personnelle, sa région d’origine et a montré comment une expérience de terrain avait inspiré sa conduite. Enfin, ont été rassemblés au sein du dernier chapitre (XV), les commentaires qui tendent à dégager les lignes de force de son action.
Lors de la première mise en forme de la transcription, j’avais inséré, avec l’approbation de l’auteur, des titres et des sous-titres visant à mettre en relief les grandes orientations de sa politique et les thèmes qu’il avait développés. Cette pratique a été reprise pour cette édition. Chaque chapitre est, par ailleurs, précédé d’une courte synthèse qui en souligne les aspects les plus caractéristiques. On notera, enfin, que les passages faisant corps avec l’exposé mais constituant des espèces d’apartés ou de parenthèses par rapport au fil du discours (anecdotes, commentaires, allusion à des épisodes récents…) sont présentés en retrait et en italique.
Le style parlé, beaucoup plus vivant et spontané, a été conservé. Jean-Philippe Lecat s’adresse à un interlocuteur, dont les questions – que ses réponses explicitent – ont été gommées pour rendre la lecture plus fluide. Sa façon de s’exprimer – avec ses mots de prédilection – a été respectée, au risque de certaines répétitions. Une révision systématique a permis d’identifier quelques confusions portant sur des faits, des noms propres ou, parfois, sur des dates. Elles ont été rectifiées quand il s’agissait de données précises. Il ne pouvait être question, en revanche, de modifier la relation de certains événements telle qu’elle apparaît dans les propos du narrateur. Intervenant, en témoin, dans l’un des nombreux colloques auxquels il a participé, Jean-Philippe Lecat déclarait : « Il faut toujours essayer de se replacer dans l’histoire26. » C’est bien pour que ces entretiens soient replacés dans l’histoire que leur édition a été dotée d’un abondant appareil de notes. Dès le début, j’avais pris le parti d’adjoindre à la transcription quelques annotations. Il avait approuvé cette méthode – qui l’avait conduit à préciser ou à corriger certains points de son exposé –, soulignant « l’importance de l’appareil critique dont vous entourez les témoignages…» (30 janvier 2010) ou constatant : « Les textes, pourvus par vous d’un “appareil critique et chronologique” pourront, en effet, intéresser…» (5 mars 2010).
Par-delà leur usage classique (renseignements biographiques27, indications bibliographiques28, datation des faits, références des textes et citations, etc.), ces notes ont pour objet principal de compléter et d’élargir les informations délivrées et de les insérer dans leur contexte historique. Les recherches qui ont accompagné et suivi la collecte des témoignages ont apporté, sur les politiques, les institutions, les événements, les projets qui s’y trouvent évoqués, des données, pour beaucoup, inédites qui ont été ainsi synthétisées en bas de page. Ce procédé a aussi été utilisé pour confronter ces entretiens à d’autres sources (interventions et déclarations de Jean-Philippe Lecat à l’époque de son ministère, témoignages écrits ou oraux de ses contemporains, etc.) dans le but de les valider ou de faire apparaître, parfois, certaines divergences. Enfin, si les nombreuses références historiques et littéraires qui ponctuent le discours n’ont pas été systématiquement commentées, il a paru cependant nécessaire d’expliciter des faits et des œuvres moins connus ou cités de façon allusive.
La question pouvait se poser de la pertinence d’adopter pour un ouvrage de notre temps une méthode de publication qui s’applique en général à des sources plus anciennes. Les contemporains de ces événements, ceux qui ont, peut-être, côtoyé les personnages qui en ont été les acteurs se retrouveront aisément dans ces souvenirs, mais les autres…? C’est donc une double lecture que propose cette édition : les « initiés » réserveront leur attention au texte des entretiens ; ceux qui voudront « en savoir un peu plus » pourront trouver dans ces notes des réponses aux questions qu’ils se poseront sans doute.
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23 - Ces compléments, dont on trouvera le relevé au chapitre des sources, sont signalés en note.
24 - Les dates auxquelles chaque sujet a été traité n’ont pas été répétées dans l’édition. Cette information est donnée supra, note 22
25 - L’index figurant à la fin du volume signale les pages, indissociables de leur contexte, où il est question des politiques sectorielles.
26 - Jacques Duhamel. Une étape décisive de la vie culturelle. Actes du colloque Jacques Duhamel, 9 octobre 2009, Besançon, Direction régionale des affaires culturelles de Franche-Comté/Centre régional du livre de Franche-Comté, 2014, p. 41.
27 - Les informations biographiques données sur les personnages cités concernent essentiellement leur situation à l’époque du ministère Lecat. Des notices plus détaillées ont été rédigées pour les personnalités qui faisaient partie du proche entourage du ministre (membres du cabinet, directeurs, etc.) et qu’il a généralement citées à plusieurs reprises. Ces notices sont publiées lors de la première mention de leur nom dans le corps du texte.
28 - N’ont été portées en note que des informations bibliographiques ponctuelles. Une bibliographie générale figure à la fin du volume, p. 431-451.
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Françoise Mosser, diplômée de l’École nationale des chartes, conservateur général du patrimoine, a partagé son activité professionnelle entre responsabilités scientifiques (notamment aux Archives nationales) et administratives (au sein de diverses directions et établissements publics du ministère de la Culture). Elle était directeur régional des affaires culturelles à l’époque du ministère Lecat.
sous la direction de Guy Saez, avec une préface de Maryvonne de Saint Pulgent, Comité d'histoire du ministère de la culture et de la communication, La Documentation française, 2016, 192 p.
Marcel Landowski, musicien, compositeur, premier directeur de la musique du ministère de la Culture, est reconnu comme l’initiateur d’une politique musicale nationale à la fois ambitieuse, originale et durable qui laisse aujourd’hui des institutions toujours vivantes, favorisant le développement des pratiques musicales en France.
Le présent ouvrage s’attache à rappeler l’action de Marcel Landowski comme « inventeur » d’une politique musicale « démocratique », auprès d’André Malraux. Il nous fait également découvrir son combat en faveur de l’éducation musicale au sein de l’Éducation nationale puis auprès de Jacques Chirac, Premier ministre où Marcel Landowski fut l’artisan d’une loi-programme sur les enseignements artistiques, la loi du 6 janvier 1988, qui devait « permettre à tous les enfants de France d’accéder aux grandes œuvres qui ont jalonné l’histoire des hommes et surtout d’accéder à la pratique d’un art ».
Homme de conviction, grand humaniste et grand serviteur de l’État, il nous laisse, comme le dit Maryvonne de Saint Pulgent dans sa préface, un bilan que très peu de grands administrateurs peuvent revendiquer.
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Les travaux de Guy Saez s’inscrivent dans une sociologie de l’action publique, à la croisée du champ de la politique culturelle (histoire idéologique et structuration institutionnelle) et de la recomposition des systèmes territoriaux. Ils interrogent les effets de l’interaction entre les logiques socio-économiques du pluralisme culturel (interculturalité) et les logiques de recomposition des systèmes politiques dans leur double dimension globale et inter-territoriale. Ils se développent actuellement autour de trois thématiques : le tournant métropolitain de la culture, les régimes de gouvernance des frontières, l’esthétisation des rapports science-société. Il est membre du comité d'histoire du ministère de la Culture.
- SAEZ Guy (avec Hollard Michel), Politique, science et action publique. La référence à Pierre Mendès France et les débats actuels, Grenoble, PUG, 2010.
- SAEZ Guy (avec Geneviève Gentil et Michel Kneubuhler) Le fil de l'esprit Augustin Girard, un parcours entre recherche et action, Paris, La Documentation française, 2011
- SAEZ Guy, SAEZ Jean-Pierre (dir.), Les nouveaux enjeux des politiques culturelles. Dynamiques européennes, Paris, La Découverte, 2012.
2014
sous la direction de Dimitri Vezyroglou, Comité d'histoire du ministère de la Culture, La Documentation française, 2014, 288 p.
Le présent ouvrage propose un parcours à travers différents aspects des politiques publiques du cinéma en France autour de l’année 1959, moment où le Centre national de la cinématographie, créé en 1946, a été rattaché au ministère des Affaires culturelles.
Placée dès lors sous l’autorité d’André Malraux, dont l’intérêt personnel pour le cinéma était connu de longue date, l’action des pouvoirs publics envers le 7e Art allait-elle connaître des transformations radicales, comparables à celles que le ministre préparait en créant les maisons de la culture? Ou bien devait-on voir se confirmer les tendances qui se dessinaient déjà depuis l’après-guerre? Ces interrogations ont été replacées dans le contexte plus long de la période 1945-1970, au sein de laquelle le « moment 1959 » prend tout son sens.
Cet ouvrage rend compte du programme de recherche initié par le Comité d’histoire du ministère de la Culture et de la Communication sur ces questions: les auteurs s’attachent à retracer les premiers pas d’une politique de la qualité pour le cinéma français et la création de l’avance sur recettes; ils abordent également, entre autres, le développement de l’Art et essai, la place du cinéma dans les maisons de la culture, le mouvement des ciné-clubs, la question de la conservation et de la diffusion du patrimoine cinématographique.
D’autres éclairages – notamment sur la question de la censure, sur l’attitude du Parti communiste français, des catholiques ou de l’institution militaire vis-à-vis du cinéma – illustrent bien la place du cinéma dans la société française à cette époque et l’enjeu politique qu’il représente.
L’ensemble de ces réflexions est enfin complété par une analyse des données économiques du cinéma français et de la transformation des rapports entre les acteurs publics et professionnels au cours de cette période.
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Dimitri Vezyroglou est maître de conférences en histoire du cinéma à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l’équipe d’accueil Histoire culturelle et sociale de l’art (HiCSA).
Il est notamment l’auteur de le Cinéma en France à la veille du parlant. Un essai d’histoire culturelle, Paris, CNRS Éditions, 2011.
2013
Table ronde organisée en collaboration avec le Comité d'histoire le 19 décembre 2013 à l'Institut national d'histoire de l'art (75002)
A l’occasion de la sortie de l’ouvrage "1913. Genèse d’une loi sur les monuments historiques", publié à la Documentation française avec le soutien de la Direction générale des patrimoines et du Comité d'histoire du ministère de la Culture et de la Communication, une table ronde s'est tenue 19 décembre 2013 à l'INHA.
Les auteurs de l’ouvrage ont dialogué avec :
Stéphane Duroy (professeur à l’Université de Paris-Sud),
Ruth Redmond Cooper (directrice de l’Institute of Art and Law),
Maryvonne de Saint Pulgent (conseiller d’état, présidente du Comité d’histoire),
Luciano Segreto (professeur à l’Université de Florence),
Eric Gross (directeur de l'INHA) a ouvert le débat qui était animé par Guy Boyer (directeur de la rédaction de la revue Connaissance des Arts).
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- L'invitation (PDF)
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La captation audiovisuelle de cette table ronde est consultable sur rendez-vous au Comité d'histoire
par Laurent Martin, Comité d'histoire du ministère de la Culture, La Documentation française, 2013, 432 p.
Si l’on admet l’idée que l’enjeu culturel n’est pas seulement le développement de la vie artistique, mais aussi la reconstruction d’une identité culturelle pour chacun et pour la nation, condition d’un avenir, d’une civilisation nouvelle à faire émerger, il faut aider la vie culturelle telle qu’elle est vécue par la multiplicité de citoyens sur tout le territoire, et non pas telle qu’elle est conçue par l’intelligentsia parisienne. (Augustin Girard, 1986)
Le présent ouvrage s’attache à comprendre et à décrire le rôle que jouèrent Augustin Girard et le Service des études et recherches du ministère français des Affaires culturelles dans la réflexion internationale sur les enjeux, les objectifs, les méthodes, les instruments, les résultats de la politique culturelle. Une histoire méconnue, celle d’un moment et d’un domaine où l’on peut vraiment, pleinement, sans gloriole ni hyperbole, parler du «rayonnement du modèle français» bien au-delà des frontières de l’Hexagone.
L’Unesco et le Conseil de l’Europe contribuèrent très activement à cette réflexion, on trouvera donc au fil des pages une histoire de la doctrine de ces deux institutions au service du développement des politiques culturelles.
En se situant à la croisée de l’histoire politique et administrative des institutions et de l’histoire intellectuelle et conceptuelle de la socio-économie de la culture (dont le SER fut l’une des matrices), l’auteur apporte une remarquable contribution à l’histoire et à la légitimation des politiques publiques de la culture.
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Laurent Martin est professeur d’histoire contemporaine à l’université de Paris 3, enseignant à Sciences Po et à l’Ina Sup. Il est l’auteur, notamment, de Jack Lang. Une vie entre culture et politique (Éditions Complexe, 2008) et, avec François Chaubet, d’une Histoire des relations culturelles dans le monde contemporain (Armand Colin, 2011)
textes réunis et présentés par Philippe Poirrier, Comité d'histoire, La Documentation française, 2013 (nouvelle éd. enrichie)
Les vifs débats, suscités tout au long du dernier demi-siècle par les politiques culturelles mises en œuvre par l’État et par les collectivités territoriales depuis la création d’un ministère de la Culture par André Malraux au début des années 1960, méritaient d’être mieux connus, car ils sont toujours vivants, pertinents, presque «classiques».
L’introduction rédigée par Philippe Poirrier, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Bourgogne, explicite et justifie la sélection des textes rassemblés dans cet ouvrage et les replace dans une utile perspective chronologique.
Le présent livre est destiné plus spécialement à tous ceux qui, étudiants ou professionnels, souhaitent mieux connaître l’histoire des politiques culturelles.
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Philippe POIRRIER, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Bourgogne, responsable du pôle «patrimoines» de la Maison des sciences de l’homme de Dijon, a notamment publié L’État et la culture en France au XXe siècle (2000), Affaires culturelles et territoires (2000), Les Politiques culturelles en France (2002) et Pour une histoire des politiques culturelles dans le monde, 1945-2011 (2011).
par Maryvonne de Saint Pulgent, Comité d'histoire / France Culture / La Documentation française, 2013, 256 p. (coll. Travaux et documents n° 32)
En 1981, Jack Lang arrive au ministère de la Culture. Avec lui, c'est une nouvelle génération qui arrive au ministère de la Culture. Il rassemble autour de lui des hommes et des femmes animés d'un même désir de changement. Leurs initiatives furent parfois controversées et ne s'imposèrent qu'au terme de « batailles pour la culture ».
Jack Lang reste le ministre le plus populaire et son nom est attaché au doublement du budget du ministère, à la loi sur le prix unique du livre votée dans des délais exceptionnels, à la mise en place des Fonds régionaux d'art contemporains (les Frac), à la fête de la musique, à la bataille des radios libres, à l'ouverture à l'international, à l'élargissement du domaine culturel : la mode, le design, les cultures régionales, les arts de la rue font leur entrée au ministère... Mais il est aussi comme il aime à le dire le ministre des artistes. Pour lui la création est au centre de tout.
Des entretiens et des témoignages. À travers cinq entretiens avec Jack Lang et la parole de ses collaborateurs, cet ouvrage permet au lecteur de revivre ces moments exceptionnellement féconds de l'action publique au service de la culture.
Les auteurs
Maryvonne de Saint Pulgent, présidente du Comité d'histoire du ministère de la Culture et de la Communication ;
Laurent Martin, agrégé et docteur en histoire, chargé de recherche HDR au Centre d'histoire de Sciences-Po. ;
Diane Chamboduc de Saint Pulgent, agrégée d'histoire, attachée temporaire d'enseignement et de recherche à l’École normale supérieure, Ulm ;
Malcolm Théoleyre, agrégé d'histoire, doctorant à l'Institut d’Études politiques de Paris.
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Cet ouvrage a été réalisé à partir des émissions produites par Maryvonne de Saint Pulgent programmées tout au long de l'été 2011 sur France Culture dans le cadre des "Grandes traversées" diffusées à l'occasion du trentième anniversaire de l'élection de François Mitterrand en 1981 et de l'arrivée de Jack Lang.
Chacune des cinq émissions a comporté une heure d'archives sonores, une heure de documentaire, une heure de table ronde, et s'est conclue par 30 minutes d'entretien avec Jack Lang.
Les tables rondes abordent les thèmes suivants : Le ministère des créateurs, le “tout culturel”, la politique des Grands travaux, la “bataille” des industries culturelles, les relations culturelles de la France dans le monde.
Les documentaires évoquent les radios libres, l’École supérieure de l'image à Angoulême, les Fonds régionaux d'art contemporain, la Fête de la musique, le Grand Louvre.
Ces dix-sept heures et demie de programmes ont permis chaque samedi de 9 h 00 à 12 h 30 de recréer l’atmosphère de cette période, d'en dresser un bilan et de dessiner des perspectives d’avenir.
- « Les Grandes traversées : ''Batailles pour la culture'' :
> Réécouter les cinq entretiens avec Jack Lang
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L'ensemble des émissions est également consultable sur rendez-vous au Comité d'histoire.
2012
présenté par Philippe Poirrier, Comité d'histoire, La Documentation française, 2012 (rééd.), 576 p.
A l'occasion du centenaire de la naissance de Jean Vilar, le Comité d'histoire du Ministère de la culture et de la communication a jugé opportun de rééditer le présent ouvrage.
Il faut se rappeler que c'est au cours des années 1960 qu'est née la notion de politique publique de la culture en France, au niveau national comme au niveau local. Certes la vision de Malraux ainsi que la dynamique de la planification ont alors fait avancer la réflexion sur les politiques culturelles et leur mise en route. Mais de façon concomitante, en Avignon, Jean Vilar organisait durant chaque festival, de 1964 à 1970, des « Rencontres » où il invitait une quarantaine de personnalités - artistes, professionnels, élus, administrateurs et chercheurs - pour repérer les questions de fond qu'il fallait poser pour construire des politiques cohérentes: « Culture et État » en 1964, « Culture et École » en 1965, « Culture et Région » en 1966, « Culture et Ville » de 1967 à 1970.
La large introduction de Philippe Poirrier (50 p.) nous permet de mieux comprendre le caractère fondateur des Rencontres d'Avignon pour l'histoire des politiques culturelles tant au niveau de l’État que des collectivités locales.
Philippe Poirrier souligne que l'idée de ces Rencontres revient incontestablement à Jean Vilar qui souhaitait en faire un lieu « pour y confronter des expériences et des visions d'avenir ».
Tous ceux qui s'intéressent aux politiques culturelles trouveront là un ouvrage de référence.
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Philippe Poirrier, agrégé d'histoire, est professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Bourgogne. Il a notamment publié Bibliographie de l'histoire des politiques culturelles (La Documentation française, 1999), L'État et la culture en France au XXe siècle (Le Livre de Poche, 2000). Il a dirigé, avec Jean-Pierre Rioux, Affaires culturelles et territoires (La Documentation française, 2000).
par Michèle Dardy-Cretin, Comité d'histoire, La Documentation française, 2012, 248 p.
Le présent ouvrage retrace la naissance et le développement d’une des plus jeunes administrations de l’État, celle des Affaires culturelles, qui a aujourd’hui 53 ans.
C’est un panorama complet des missions et de l’organisation des grands secteurs qui composent le niveau central du ministère en 2012. Grâce à l’approche historique, on peut suivre les différentes étapes de sa construction depuis 1959.
Cet ouvrage devrait constituer en particulier, pour qui veut apprécier de manière générale l’histoire du ministère, un document de référence où retrouver les textes législatifs majeurs publiés au fil du temps, la succession des organigrammes, et les principaux titulaires qui ont assumé les différentes missions confiées à ce département ministériel.
2011
par Philippe Urfalino, Comité d'histoire, La Documentation française, 1996, 427 p. (réédité en 2011, éd. Hachette Littératures, collection Pluriel)
Ce présent ouvrage propose une histoire de la politique culturelle française d'André Malraux à Jack Lang, notamment des idées et des croyances qui ont guidé l'action du ministère chargé des Affaires culturelles.
Privilégiant la genèse, il analyse d'abord la fondation idéologique et administrative de la politique culturelle, de 1959 à 1973, à partir d'une étude minutieuse, archives et interviews à l'appui, de l'histoire de la politique des maisons de la culture, politique qu'André Malraux et son administration ont érigée en modèle de l'action culturelle de l'État. Puis, à partir de cette fondation, posée en 1959 et brisée par les événements de mai 1968, il propose une intelligibilité nouvelle des effets de l'alternance politique de 1981 et de l'action de Jack Lang.
Cette histoire, à la fois intellectuelle, administrative et politique, permet de mieux cerner la singularité de ce que nous entendons intuitivement en France par «politique culturelle». Celle-ci ne se réduit pas à une addition de politiques publiques de la culture, qui l'ont précédée et qui lui survivront. Elle suppose au moins une «philosophie d'action» prêtant un sens et quelques finalités à un ensemble de mesures. Et de fait, trois de ces «philosophies» se sont succédé rue de Valois en une trentaine d'années. Mais ce qui forme l'unité secrète de trois décennies d'Affaires culturelles à la française est ailleurs: ce qui fut «inventé» en 1959 et qui, peut-être, s'achève sous nos yeux, c'est la définition de la politique culturelle, non seulement par des idées, des missions et des modes d'action, mais par une posture, celle d'un projet social, esthétique et réformateur, opposé à l'idée d'institution.
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Directeur de recherche au CNRS, anciennement attaché au Centre de Sociologie des Organisations et membre du CERAT-IEP, Philippe Urfalino a déjà publié à La Documentation française Le jeu du catalogue: les contraintes de l'action culturelle des villes, avec Erhard Friedberg et Les politiques culturelles des villes et leurs administrateurs, avec Mario d'Angelo et Erhard Friedberg. Il est également l'auteur de Quatre voix pour un Opéra, une histoire de l'Opéra Bastille, Métailié, 1990, et de La Délégation du jugement esthétique: les fonds régionaux d'art contemporain, avec Catherine Vilkas, L'Harmattan, 1995.
sous le conseil scientifique de Guy Saez et la coordination éditoriale de Geneviève Gentil et Michel Kneubühler, Comité d'histoire / La Documentation française, 2011, 333 p. + 1 CD
Dans quelle mesure la recherche peut-elle contribuer à définir une politique publique de la culture? Telle est la question à laquelle, dès 1963, Augustin Girard s’efforce de répondre en créant, au ministère des Affaires culturelles, le Service des études et recherches.
Les écrits qui jalonnent son parcours professionnel attestent une dialectique permanente entre la recherche et l’action ainsi qu’une étonnante capacité à formaliser, de manière souvent précoce, certaines notions déterminantes dans l’histoire des politiques publiques de la culture:
– le «développement culturel » ;
– la contribution des sciences humaines à la connaissance de la vie culturelle ;
– la prise en compte de la culture par les collectivités territoriales ;
– le poids des industries culturelles ;
– la nécessité d’une coopération internationale ;
– l’apport de l’histoire à l’élaboration des politiques futures.
Dans le souci de mieux faire connaître une pensée des plus stimulantes au regard des enjeux des politiques culturelles contemporaines, le présent ouvrage rassemble :
– des textes majeurs d’Augustin Girard;
– des contributions de chercheurs ayant travaillé avec lui ou sous sa direction;
– des entretiens avec des responsables de politiques culturelles ou de « grands témoins » français ou étrangers ayant accompagné son parcours.
«L’enjeu culturel », écrivait Augustin Girard dès 1986, «n’est pas seulement le développement de la vie artistique, mais aussi la condition d’un avenir, d’un projet humain, d’une civilisation nouvelle à faire émerger». Car, ajoutait-il, «la politique culturelle n’a pas pour objet d’accoucher la société d’un monde défini comme souhaitable, mais de permettre à tous de bâtir des réponses humaines aux menaces du prévisible et de l’imprévisible».
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Cet ouvrage est disponible sur demande au Comité d'histoire.
sous la direction de Philippe Poirrier, Comité d'histoire, La Documentation française, 2011, 485 p.
La mise en œuvre de politiques publiques de la culture, communément dénommées "politiques culturelles", est étroitement liée à la construction et à la consolidation des États-nations. Aussi, n'est-il guère étonnant que leur histoire ait été prioritairement élaborée dans le cadre des historiographies nationales.
La perspective est celle d'une histoire comparée des politiques publiques de la culture. Le volume est constitué de contributions qui présentent des études de cas nationales; premier jalon indispensable à des études qui devront, à l'avenir, être plus sensibles à la question des transferts culturels d'institutionnalisation des politiques culturelles; ce qui se traduit notamment par la création dans certains pays de ministère de la Culture. Pierre-Michel Menger souligne, sous la forme d'une synthèse des dix-neuf études de cas, les grandes tendances qui participent d'une évolution que l'on peut décomposer en quatre étapes successives :
- la construction d'une politique systématique d'offre culturelle ;
- une décentralisation progressive de l'action publique ;
- une révision du champ d'intervention légitime de l'action publique ;
- une justification croissante de la politique culturelle par ses contributions à la croissance économique.
Études de cas : Allemagne, Australie, Belgique, Bulgarie, Canada, Chili, Danemark, Espagne, États-Unis, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Japon, Norvège, Royaume-Uni, Suède et Suisse.
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Philippe Poirrier est professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Bourgogne, responsable du pôle "Patrimoine et cultures" de la Maison des sciences de l'homme de Dijon, vice-président du Comité d'histoire du ministère de la Culture au sein duquel il a animé, depuis quinze ans, plusieurs programmes de recherches. Il a récemment publié l’État et la culture en France au XXe siècle (Le Livre de proche, 2009), et dirigé Politiques et pratiques de la culture (La Documentation française, 2010).
2010
Actes du colloque du cinquantenaire du ministère de la culture et de la communication des 13, 14 et 15 octobre 2009 - sous la direction de Elie Barnavi et Maryvonne de Saint Pulgent, Comité d'histoire, La Documentation française, 2010, 286 p.
À l’ occasion du cinquantenaire de sa création, le ministère de la Culture - qui fut l’un des premiers en Europe – s’interroge sur son rôle aujourd’hui. Il le fait dans une perspective comparatiste et à la lumière de l’expérience de ses homologues dans différents pays développés, compte tenu d’une société de plus en plus mondialisée, de l’ambition européenne, des bouleversements technologiques et de l’élargissement du champ patrimonial.
Placé sous la présidence d’Élie BARNAVI, historien et ancien ambassadeur d’Israël en France, le colloque du cinquantenaire a été organisé par le Comité d’histoire du ministère de la Culture. Il a souhaité faire «un exercice de mémoire active, arrimé à l’appel du présent et à l’anticipation de l’avenir».
Dans cet ouvrage, le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric MITTERRAND, livre sa vision de la politique culturelle, Antoine COMPAGNON met en question le modèle français, des tables rondes réunissent des intervenants de vingt pays sur les thèmes présentés dans les communications de Jean-François CHOUGNET, Jean-Noël JEANNENEY, Pierre-Michel MENGER, Pierre NORA, Krzysztof POMIAN et Jacques REVEL.
D'anciens ministres apportent leur contribution et leur témoignage – Renaud DONNEDIEU DE VABRES, Jack LANG, Jean-Philippe LECAT, Catherine TASCA, Jacques TOUBON et Hubert VÉDRINE.
Cet ouvrage se veut une utile contribution aux débats sur les politiques culturelles d’aujourd’hui et de demain.
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En vidéo (ouverture du colloque par le ministre Frédéric Mitterrand - 20'16'')
2009
sous la direction de Philippe Poirrier et René Rizzardo, Comité d'histoire, La Documentation française, 2009, 526 p.
Comment s'est constitué l'histoire singulière de la décentralisation culturelle à la française depuis 1959 ? c'est l'objectif du présent ouvrage.
Le paysage culturel de la France contemporaine ne serait pas ce qu'il est sans une mobilisation continue au service de cette "ambition partagée". C'est cette histoire que le lecteur trouvera dans les textes de Pierre Moulinier, de Philippe Poirrier et de Guy Saez, histoire qui se développe par domaine dans la troisième partie à travers les textes de : Alain Auclaire, Anne-Marie Bertrand, Marie-Christine Bordeaux, David Cascaro, Marion Denizot, Dominique Hervier, Xavier Laurent, Blanche Le Bihan-Youinou, Frédéric Poulard, Alice Rodelet.
"Regards croisés de partenaires" cherchent à décrire la manière dont le partenariat s'est concrètement traduit sur le terrain en recueillant des témoignages de différents acteurs au niveau territorial comme au niveau de l’État.
Puis René Rizzardo, premier directeur de l'Observatoire des politiques culturelles, propose une très belle illustration de cette histoire avec une ouverture vers l'avenir.
Il ressort de l'ensemble des textes qu'une politique culturelle ambitieuse ne peut se construire que dans un dialogue constant entre l’État, les collectivités territoriales et les acteurs culturels professionnels et associatifs dans leur diversité.
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En complément de cette publication, une bibliographie sélective téléchargeable établie par David Fouqueray (chargé d'études documentaires au Comité d'histoire) sur le thème de la décentralisation culturelle et des politiques publiques de la culture depuis 1959, rassemble plus de 900 références. On y trouvera de nombreuses notices concernant les différents domaines des politiques culturelles comme les arts plastiques, l'éducation artistique, le cinéma, le livre et la lecture publique, les musées, le patrimoine, la musique, la danse, le théâtre et le spectacle vivant. Cette sélection bibliographique détaillée est enrichie d'une quarantaine de liens utiles commentés.
2008
par Arlette Auduc, Comité d'histoire, La Documentation française, 2008, 639 p.
Le présent ouvrage retrace avec précision un siècle d’histoire du service des Monuments historiques (1830-1940). Comme l’écrit Jean-Michel Leniaud dans sa préface, il faut pour cela « savoir manier les méthodes de l’histoire institutionnelle, avec ses cortèges d’analyses législatives, réglementaires et budgétaires et celles de l’histoire administrative avec ce qu’elle suppose de connaissance des réseaux, d’appréciation des facteurs qui conduisent à la décision, de compréhension de la psychologie des acteurs, mais aussi, celles de la toute récente histoire patrimoniale, depuis la compréhension du choix des classements et des partis et méthodes de restauration, jusqu’à la connaissance intime de l’architecture française. Bref, établir l’histoire des Monuments historiques suppose des connaissances multiples et profondes ».
C’est ce qu’a fait Arlette Auduc en organisant son étude autour de quatre périodes :
- les années de fondation 1830-1880 où le service se dote progressivement des moyens de sa mission ;
- les années 1880-1890 qui voient enfin la naissance d’une loi de protection et l’affermissement de l’administration des monuments historiques ;
- la loi de 1905 et ses conséquences qui aboutissent à une première réflexion en termes de « patrimoine » et à la loi de 1913 ;
- et enfin l’entre-deux-guerres au cours duquel la législation est renforcée et la notion de patrimoine élargie.
Ce faisant, cet ouvrage « éclaire d’un jour nouveau ce qui a trait aux personnalités, au budget et aux procédures » tout en abordant des périodes particulièrement mal connues, comme l’entre-deux-guerres.
Libre au lecteur de juger l’héritage de ce siècle de lente et difficile affirmation d’une politique patrimoniale centralisée fondée sur le pouvoir régalien de l’État. Garant de l’intérêt général, il a progressivement construit un véritable service public de la protection et de la restauration des monuments historiques auxquels il avait assigné une véritable fonction idéologique dans la construction d’une histoire nationale et d’une citoyenneté commune.
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Arlette AUDUC est agrégée d’histoire et docteur de l’École pratique des hautes études.
Conservatrice du patrimoine, elle dirige le service de l’inventaire général du patrimoine culturel de la région Île-de-France. Spécialiste de l’histoire de l’architecture du XIXe siècle, elle a publié de nombreux articles sur l’histoire des monuments historiques et sur l’histoire de la protection des paysages.
sous la direction de Dominique Hervier, Comité d'histoire / éd. du Moniteur, (coll. Architextes n° 19), 2008, 295 p.
Introduction par François Loyer
On connaissait André Malraux écrivain, sensible à la peinture, à la sculpture, aux arts d’Extrême-Orient ou d’Afrique. Mais il fut également très attentif à la création architecturale française et à la protection du patrimoine. Ministre fondateur des Affaires culturelles sous le général de Gaulle, de 1959 à 1969, il contribua à donner à l’architecture et au patrimoine un élan novateur. Il mit en place les fondements de la protection du patrimoine du XXe siècle, lança l’Inventaire général, la loi sur les secteurs sauvegardés et s’intéressa à la commande publique (les préfectures des nouveaux départements de la couronne parisienne, les maisons de la culture, le projet de musée du Vingtième siècle), nouant au fil des années des rapports admiratifs ou amicaux avec des architectes contemporains : Le Corbusier bien sûr, Wogenscky, Faugeron. Il n’est pas indifférent que cet ouvrage, publié aux éditions Le Moniteur dans la collection Architextes, voit le jour quelques mois après l’ouverture de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, haut lieu de dialogue entre architectes et historiens de l’architecture.
Issu des communications présentées lors de la journée d’études organisée par le Comité d’histoire du Ministère de la Culture pour le trentième anniversaire de la mort d’André Malraux, cet ouvrage collectif, grâce à l’apport de recherches récentes et de documents inédits, éclaire la politique de l’architecture et du patrimoine des débuts de la Cinquième République.
Le livre est accompagné d’un CD-Rom au format MP3 comportant les enregistrements des deux tables rondes de la journée d’études consacrée à André Malraux et l’architecture du 23 novembre 2006 (2 heures 30 d’écoute) et réunissant de nombreux témoignages sur le rôle de l’écrivain-ministre en matière d’architecture et de patrimoine et le célèbre hommage à Le Corbusier prononcé le 1er septembre 1965.
Avec les contributions de : Dominique Amouroux, Isabelle Balsamo, Henri Godard, Dominique Hervier, Richard Klein, Michel Lantelme, Eric Lengereau, François Loyer, François de Mazières, Michaël de Saint-Cheron, Bernard Toulier.
« II s'agit, en mettant l'architecture au service de la nation, de lui rendre une part de son âme, qu'elle avait perdue. Elle y aspirait? Peut-être. […]
La limite de l'architecture moderne est d'être au service de la puissance économique ou de l'individu ; le seul admirable ensemble architectural des États-Unis, le centre Rockefeller, n'est pas élevé à la gloire d'une puissance du pétrole mais à la gloire de la solidarité humaine, de la science et de l'esprit. »
(André Malraux, discours au Brésil, 24 août 1959.)
2007
par Françoise Taliano-des Garets, Comité d'histoire, La Documentation française, 2007, 300 p.
Cet ouvrage retrace pour la première fois l'histoire des politiques culturelles des grandes villes françaises dans la deuxième moitié du XXe siècle. Six d'entre elles, Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Strasbourg et Toulouse font l'objet d'une histoire comparée qui examine l'articulation entre politiques culturelles nationales et locales sous les IVe et Ve Républiques. C'est l'occasion de constater que la prise d'initiative et le degré d'autonomie des collectivités locales relativisent quelques idées reçues, de repérer sur le terrain la mise en œuvre des grandes orientations nationales du ministère de la culture ainsi que le passage d'une décentralisation artistique à une décentralisation administrative. L'analyse du gouvernement local autour d'élus d'envergure nationale (Barre, Baudis, Chaban, Defferre, Gaudin, Herriot, Juppé, Mauroy, Noir, Pflimlin,Trautmann...) montre que la culture s'est imposée à des rythmes différents mais dans tous les cas comme un champ légitime de l'action publique. Elle est même devenue un enjeu majeur en termes d'image et de développement pour des territoires de plus en plus en concurrence qui prétendent au rang de capitales culturelles européennes. Ce livre soulève enfin le problème de la cohérence entre politiques de prestige et politiques socio-culturelles dans des métropoles où l'intercommunalité est encore en construction.
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Françoise TALIANO-DES GARETSest professeur d'histoire contemporaine à l'Institut d'Etudes Politiques de Bordeaux. Spécialisée en histoire culturelle, auteur de nombreux articles et contributions sur l'histoire des politiques culturelles et sur celle des acteurs culturels. Elle a notamment publié La vie culturelle à Bordeaux 1945-1975, PUB, 1995 et en collaboration avec Hubert Bonin et Bernard Lachaise, Adrien Marquet, Les dérives d'une ambition. Bordeaux, Paris, Vichy (1924-1955), Confluences, 2007.
par Michèle Dardy-Cretin, Comité d'histoire, La Documentation française, 2007, 319 p.
Entre le départ d’André Malraux en 1969 et l’arrivée de Jack Lang en 1981, neuf ministres ou secrétaires d’État vont se succéder à la tête du ministère de la culture : les cinq premiers sous la présidence de Georges Pompidou (1969-1974) : Edmond Michelet, André Bettencourt, Jacques Duhamel, Maurice Druon, Alain Peyreffitte ; les quatre autres, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981) : Michel Guy, Françoise Giroud, Michel d’Ornano, Jean-Philippe Lecat.
Si l’on excepte le mandat de Jacques Duhamel qui a fait l’objet d’analyses détaillées, d’un colloque et d’une publication du Comité d’histoire en 1993, le bilan des autres ministres n’a guère suscité la curiosité des chercheurs et est resté presque totalement méconnu du grand public. C’est pourquoi, poursuivant son œuvre de mémoire, le Comité d’histoire du ministère de la culture a souhaité consacrer une étude approfondie à Michel Guy, qui, bien que simple secrétaire d’État, a su nourrir, pour la politique culturelle française, une vraie ambition réformatrice.
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Michèle Dardy-Cretin est chargée d’étude au Comité d’histoire du ministère de la culture. Après avoir assuré le secrétariat scientifique du chantier de recherche sur l’histoire des directions régionales des affaires culturelles, elle a collaboré avec Jean-Luc Bodiguel à la rédaction de l’Implantation du ministère de la culture en région (2001). Elle est également corédactrice avec Bernard Beaulieu de l’Histoire administrative du ministère de la culture, 1959-2002 (2002).
2005
par Marion Denizot, Comité d'histoire, La Documentation française, 2005, 287 p.
Marion Denizot nous livre dans cet ouvrage le magnifique portrait d'une femme d'exception, Jeanne Laurent, que les centres dramatiques continuent à saluer comme leur fondatrice, comme la Mère Courage qui les a conduits à la victoire, bien qu'elle n'ait présidé à leur aventure que pendant peu d'années. […]
À travers les pages on voit se dégager la figure d'une combattante née, armée d'une volonté inébranlable, d'un esprit de décision aussi précis que rapide, passionnée et tout autant raisonnable, ne rêvant que du possible, mais acharnée à traduire en actes les pensées et les projets dès qu'elle a décidé de leur justesse et de leur légitimité. […]
Tout administrateur culturel trouvera dans cet ouvrage un mode d'emploi pour sa fonction et un vade-mecum pour guider son comportement dans la mise en œuvre de cette belle épopée que fut la décentralisation théâtrale lancée par Jeanne Laurent, et poursuivie depuis de ministre en ministre.
Extraits de la préface de Robert Abirached
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Marion DENIZOT est maître de conférences en Études théâtrales, au département des Arts du spectacle de l'université de Haute-Bretagne-Rennes II. Diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris, titulaire d'un DESS de gestion des institutions culturelles de l'université de Paris IX-Dauphine, elle a été directrice de l'Association départementale pour le développement des arts vivants dans le Morbihan (ADDAV 56). Elle a publié le catalogue de l'exposition consacrée à Jeanne Laurent, au château de Kerjean, dans le Finistère, en 1997 : Jeanne Laurent, le théâtre et les arts.
Actes de la journée d'étude du 3 juin 2004, par Loïc Vadelorge, Comité d'histoire, La Documentation française, 2005, 302 p.
L'action culturelle dans les villes nouvelles a connu plusieurs moments forts. À l'heure où les villes nouvelles rejoignent le droit commun de l'intercommunalité, il est apparu fécond de reconstituer cette histoire à travers archives et témoignages d'acteurs et de répondre à certaines interrogations :
- Qu'est-il advenu des actions expérimentales initiales ?
- Dans quelle mesure et dans quels domaines le développement de la vie culturelle doit-il relever de l'initiative communale ou de la solidarité intercommunale ?
- Quelles nouvelles configurations d'acteurs et quels partenariats se dessinent aujourd'hui dans les jeunes communautés d'agglomération ?
Le présent ouvrage - réalisé grâce au programme interministériel d'histoire et d'évaluation des villes nouvelles françaises - vise à répondre à ces questions qui intéressent les élus locaux mais aussi les animateurs et professionnels du secteur culturel et associatif ainsi que les milieux de recherche.
2004
coordonné par Dominique Jamet, sous la direction de Jean Fosseyeux et Christian Pattyn, Comité d'histoire, La Documentation française, 2004, 247 p.
Cette publication présente l'histoire de l'ensemble des établissements publics placés sous la tutelle du ministère chargé de la culture. Après une introduction qui rappelle les caractères principaux de cette forme de gestion, un historique détaillé montre comment, depuis la fin du Moyen Âge jusqu'à nos jours, ont été mises en place progressivement des structures plus ou moins autonomes pour favoriser la gestion des services publics culturels.
Une fiche par établissement précise son histoire, ses missions, son organisation. Plusieurs annexes (chronologique, financière) complètent ces documents.
Cet ouvrage prend la suite de l'Histoire administrative du ministère de la culture : les services de l'administration centrale dont la seconde édition est parue en 2002. Il constituera un instrument de travail pour les fonctionnaires, les universitaires et, plus généralement, tous ceux qui s'intéressent à l'histoire des affaires culturelles dans notre pays.
Il montre l'extrême diversité des missions accomplies par ces établissements qui jouissent de l'autonomie juridique et financière et qui contribuent de manière décisive au rayonnement culturel de notre pays.
Souvenirs d'André Holleaux, Conseiller d’État, directeur du cabinet d'André Malraux de 1962 à 1965, Comité d'histoire, La Documentation française, 2004, 187 p.
André Holleaux nous offre ici un livre de mémoire et d'histoire. Il permet de saisir sur le vif la vie quotidienne d'André Malraux dans son rôle de ministre, sa méthode de travail et de gouvernance, sa constante vision, ses réussites, mais aussi ses projets parfois, hélas ! incompris.
Ces belles pages seront appelées à construire un jour l'histoire, mais elles honorent déjà la mémoire d'une naissance, celle, dans les années soixante du XXe siècle, d'une nouvelle et véritable politique publique en France, pour la culture.
Augustin Girard
Président du Comité d'histoire(1993-2007)
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André HOLLEAUX, Conseiller d’État, a été le directeur de cabinet d'André Malraux, ministre d’État, chargé des Affaires culturelles de 1962 à 1965, puis directeur général du Centre National de la Cinématographie française jusqu'en 1969. Il est décédé le 2 juillet 1997.
2003
Philippe Poirrier et Loïc Vadelorge, Comité d'histoire, La Documentation française, 2003, 620 p.
Cet ouvrage collectif, qui a associé historiens et administrateurs du patrimoine, a pour but d’identifier les moments charnières qui ont progressivement fondé et structuré les politiques du patrimoine d’aujourd’hui.
Après un retour sur les périodes fondatrices – Constituante, Monarchie de juillet –, plusieurs communications s’attardent sur la complexité de l’action sous la IIIe puis la Ve République : tension entre l’administration des Cultes et celle des Beaux-arts, tension entre la politique patrimoniale et la politique de création artistique, tension entre le point de vue des conservateurs scientifiques, et celui des militants. De ces diverses tensions naît pourtant une institutionnalisation qui se développe par à-coups, sans oublier Vichy, qui procédant par ordonnances fait avancer la réglementation à grandes enjambées.
À la Libération, la protection du patrimoine doit se défendre contre les impératifs de la Reconstruction. Advient l’ère Malraux avec la loi sur les secteurs sauvegardés et «l’invention de l’Inventaire».
La période la plus récente se caractérise par l’expansion du champ patrimonial et l’émergence de nouveaux acteurs partenaires comme les collectivités locales ainsi qu’un mouvement associatif de plus en plus large.
Trois ans de séminaires organisés par le Comité d’histoire du ministère de la Culture ont permis de faire converser des chercheurs débutants de disciplines diverses avec de jeunes anciens à la fois érudits et généreux, ainsi qu’avec des administrateurs patentés.
De la sorte, faisant suite aux travaux fondateurs des quelques grands prédécesseurs, se complète peu à peu une histoire des politiques publiques du patrimoine comme dimension majeure de cette politique nouvelle de la culture qui s’est progressivement installée en faveur du développement de la vie culturelle des Français.
Augustin Girard
Président du Comité d’histoire
(1993-2007)
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Philippe Poirrier est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Bourgogne. Il a notamment publié l’État et la culture en France au XXe siècle (le Livre de poche, 2000) et Les politiques culturelles en France (La Documentation française, 2002). Il a codirigé les ouvrages Politiques locales et enjeux culturels (La Documentation française, 1998), Affaires culturelles et territoires (La Documentation française, 2001) et les Collectivités locales et la culture (La Documentation française, 2002).
Loïc Vadelorge est maître de conférences à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et membre du Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines. Il a notamment dirigé les Musées de province dans leur environnement (Presses universitaires de Rouen, 1996) et coordonné «La mémoire des villes nouvelles» (Revue ethnologie française, 1, janv.-mars 2003).
par Xavier Laurent, Comité d'histoire / École nationale des Chartes, La Documentation française, 2003, 384 p.
Dans le décret fixant les attributions du nouveau ministre des affaires culturelles, André Malraux écrivit : "Le ministère a pour mission d'assurer la plus vaste audience au patrimoine culturel de la France" (JO du 26 juillet 1959).
Or, aux yeux de certains historiens de l'architecture et de l'urbanisme, la période qui s'étend de 1958 à 1973 n'aurait pas bonne presse: ce serait des "années de béton", celles des "grands ensembles", celles de la "rénovation urbaine".
Comment la rue de Valois, héritière de cent trente ans de traditions administratives dans la gestion des monuments historiques, a-t-elle pu concilier son devoir de conservation avec son soutien délibéré aux avant-gardes? Dans la France des Trente Glorieuses où triomphait l'esprit de modernité, quelle attitude adopter face à l'héritage des siècles passées?
Pour répondre à ces questions, Xavier Laurent fait émerger trois axes prioritaires de découverte :
- Comment les monuments historiques, les sites et l'archéologie se sont-ils inscrits dans la vision de politique culturelle d'André Malraux?
- Comment reconstituer le lien entre urbanisme et architecture ainsi qu'entre modernité et patrimoine? Xavier Laurent examine cette difficile synthèse à la lumière d'exemples précis.
- Enfin l'auteur a choisi de mettre en lumière le fil conducteur de ce qui tend à élargir peu à peu le champ du patrimoine.
En traitant ces questions avec une grande élégance, l'auteur court à l'essentiel, mais non sans s'appuyer sur de larges fouilles à travers des archives concrètes récemment exhumées, comme il sied à un chartiste.
Augustin Girard
Président du Comité d'histoire
(1993-2007)
2002
sous la direction de Philippe Poirrier avec la collaboration de Vincent Dubois, Comité d'histoire, La Documentation française, 2002, 431 p.
La place des collectivités locales au sein des politiques publiques de la culture est aujourd'hui largement reconnue, non seulement par le ministère chargé de la culture, mais aussi par les simples citoyens. Une enquête de novembre 2000 révèle une grande satisfaction à l'égard des politiques publiques de la culture, qu'elles soient impulsées par l'État ou par les collectivités locales. Les Français considèrent même les communes comme l'échelon le mieux placé pour développer l'action culturelle. Les collectivités territoriales sont d'ailleurs devenues les premiers financeurs des politiques publiques de la culture en France.
Dès sa création, en 1993, le Comité d'histoire du ministère de la Culture souhaita éclairer cette novation girondine par un regard historique. Un premier volume, Politiques locales et enjeux culturels (1998), souligna la légitimité croissante des acteurs locaux pour construire dans le partenariat des politiques publiques de la culture. Le présent volume a l'ambition d'approfondir la réflexion en la focalisant sur quatre secteurs: le théâtre, les fêtes et commémorations, les musées et la musique.
C'est ainsi l'histoire de l'institutionnalisation de l'action culturelle par les collectivités locales aux XIXe et XXe siècles que les auteurs de l'ouvrage - historiens, musicologues, sociologues et politistes - s'efforcent de retracer.
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Philippe Poirrier, agrégé d'histoire, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université de Bourgogne. Il a notamment publié La naissance des politiques culturelles et les Rencontres d'Avignon (La Documentation française, 1997), Bibliographie de l'histoire des politiques culturelles (La Documentation française, 1999), L'État et la culture en France au XXe siècle (Le Livre de Poche, 2000). Il a dirigé, avec Jean-Pierre Rioux, Affaires culturelles et territoires (La Documentation française, 2000).
Vincent Dubois, sociologue et politiste, enseigne à l'Institut d'études politiques de Strasbourg. Il est membre du centre de sociologie européenne (CNRS-EHESS, Paris) et du Groupe de sociologie politique européenne (Strasbourg). Il a notamment publié La politique culturelle: genèse d'une catégorie d'intervention publique (Belin, 1999) et La vie au guichet. Relation administrative et traitement de la misère (Economica, 1999). Il a par ailleurs co-dirigé La question technocratique (PUS, 1999) et Politiques locales et enjeux culturels (La Documentation française, 1998).
2001
sous la direction de Philippe Poirrier et de Jean-Pierre Rioux, Comité d'histoire, La Documentation française, 2001, 330 p.
« Affaires culturelles et territoires » ou « le passage d'un État tutélaire à un État partenaire » ? C'est cette histoire - ou cette hypothèse ? - que le présent ouvrage souhaite illustrer.
Quand on voit les responsables de politiques culturelles - dans l'administration de l'État ou dans les collectivités territoriales - passer pas à pas des financements «croisés» aux «conventions de développement» jusqu'à de vrais partenariats, on a le sentiment d'assister en moins de trente ans à une mutation profonde de la gestion des pouvoirs publics, naguère si jacobine.
À travers ces pages qui reprennent les interventions des représentants de l'État, des acteurs locaux et des historiens, on voit se rejoindre la patiente déconcentration du ministère de la culture et l'impatiente montée de la décentralisation. Elles affectent peu à peu toutes les disciplines de l'art et de la culture. L'inscription progressive des diverses politiques culturelles de secteur dans des territoires qui s'identifient peu à peu - pays, communautés d'agglomération, syndicats de communes et districts, réseaux de villes, départements, régions - appelle certes un esprit de partenariat, suggère des formules juridiques nouvelles, et suppose une expérimentation en vraie grandeur avant que ne s'engage «une nouvelle étape de la décentralisation culturelle».
Le présent ouvrage tente d'apporter le concours du regard historique à cette féconde avancée.
Augustin Girard
Président du Comité d'histoire
(1993-2007)
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Philippe Poirrier, agrégé d'histoire, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université de Bourgogne. Il a notamment publié La naissance des politiques culturelles et les Rencontres d'Avignon (La Documentation française, réédité en 2012), Bibliographie de l'histoire des politiques culturelles (La Documentation française, 1999), l'État et la culture en France au XXe siècle (Le Livre de Poche, 2000) et a dirigé, avec Vincent Dubois, Politiques locales et enjeux culturels (La Documentation française, 1998).
Jean-Pierre Rioux, vice-président du Comité d'histoire du ministère de la culture, est inspecteur général de l'Éducation nationale et directeur de Vingtième Siècle. Revue d'histoire. Il a notamment publié la France de l'expansion: l'apogée Pompidou (Seuil, 1995), De Gaulle. La France à vif (Liana Levi, 2000) et a dirigé, avec Jean-François Sirinelli, Pour une histoire culturelle (Seuil, 1997), l'Histoire culturelle de la France (Seuil, 1999) et la France d'un siècle à l'autre, 1914-2000, Dictionnaire critique (Hachette, 1999).
par Jean-Luc Bodiguel, Comité d'histoire, La Documentation française, 2001, 345 p.
Le succès de l'implantation en région du jeune ministère des affaires culturelles a considérablement contribué à asseoir sa légitimité et à inscrire la politique de la culture parmi les grandes politiques publiques.
Plus personne aujourd'hui ne peut ignorer que les Directions régionales des affaires culturelles, dont l'histoire est analysée ici, sont devenues les chevilles ouvrières de l'action de l'État dans le domaine culturel. C'est concrètement et sur le terrain local qu'elles ont réussi à croiser l'action des professionnels et des artistes avec l'action globale d'animation des territoires qui est assumée par les élus. Elles sont désormais le ministère en région.
À force d'expériences passionnées, les directeurs régionaux des Affaires culturelles sont peu à peu parvenus à illustrer aujourd'hui ce qu'est un «ministère partenaire», exemple singulier en France et en Europe: un ministère qui conjugue mission et gestion.
Augustin Girard
Président du Comité d'histoire
(1993-2007)
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Jean-Luc BODIGUEL, directeur de recherche au CNRS, a publié de nombreux travaux sur l'administration et la fonction publique et notamment les Fonctions publiques dans l'Europe des Douze (Paris, LGDJ, 1994), les Magistrats, un corps sans âme? (Paris, PUF, 1991), le Fonctionnaire détrôné?, l'État au risque de la modernisation (Paris, Presses de la FNSP, 1991), avec Luc Rouban, la Haute Fonction publique sous la Ve République (Paris, PUF, 1983), avec Jean-Louis Quermonne, les Anciens Élèves de l'École nationale d'administration (Paris, Presses de la FNSP, 1978).
2000
par Anne Veitl et Noémi Duchemin, Comité d'histoire, La Documentation française, 2000, 472 p.
Maurice Fleuret, ce fut à la fois une politique nouvelle de la musique et un homme exceptionnel. C'est toujours le cas pour les grandes aventures humaines et pour les aventures culturelles singulièrement.
Le lecteur découvrira au fil des pages les nombreux chantiers qui ont vu le jour durant les années 1981-1986: de l'invention de la fête de la musique à la création des centres de formation de musiciens dans les écoles, des commissions pour les orchestres amateurs à l'élargissement des commandes aux musiques différentes, depuis les missions-commandes confiées aux jeunes compositeurs au sein d'une insertion sociale jusqu'à la restauration du Conservatoire national supérieur.
L'ouvrage comprend une étude politicologique de la mise en place de cette conception nouvelle ainsi qu'un grand nombre de textes de Maurice Fleuret, écrits aussi bien en tant que critique musical du Nouvel Observateur qu'en tant que directeur de la musique. L'ensemble permet au lecteur d'entrer dans la vision cohérente et toujours actuelle de Maurice Fleuret.
Enfin le témoignage oral de ses anciens collaborateurs enrichit l'ouvrage des deux jeunes chercheurs et fait découvrir un homme qui a su concevoir et mettre en œuvre une vraie «politique démocratique de la musique».
Augustin Girard
Président du Comité d'histoire
(1993-2007)
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Anne Veitl et Noémi Duchemin sont diplômées de l'Institut d'études politiques de Grenoble et docteurs en sciences politiques.
Cette publication est disponible sur demande (dans la limite des stocks disponibles)
1999
par Philippe Poirrier, Comité d'histoire, La Documentation française, 1999, 224 p.
Après quatre décennies de politique culturelle en France, voici déjà l'ouvrage de référence bibliographique indispensable à l'historien, à l'analyste et à tout responsable culturel. Ce large panorama a le mérite d'être non seulement complet mais aussi structuré et raisonné. C'est un inventaire scientifique, mais il reste d'un usage général: il ne cède pas au miroitement d'exhaustivité illusoire que produisent aujourd'hui les bases de données informatisées. On a plaisir à le tenir en main, comme un manuel.
Il n'y a guère, la notion récente de «politique culturelle» avait quelque chose d'évasif et de labile. La voici, grâce à Philippe Poirrier, qui s'ancre dans l'histoire, aux deux sens du mot: réalité du passé, et science de sa transmutation en mémoire.
Cette mémoire qui seule permet de comprendre le présent et de fabriquer un avenir qui soit fait pour l'homme. Le lecteur le sentira d'emblée en parcourant les deux mille titres, et surtout en étudiant la lumineuse synthèse que l'auteur a brossée en introduction.
Augustin Girard
Président du Comité d'histoire
(1993-2007)
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Philippe Poirrier, agrégé d'histoire, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université de Bourgogne. Il a notamment publié La naissance des politiques culturelles et les Rencontres d'Avignon (La Documentation française, réédité en 2012), L'État et la culture en France au XX siècle (Le Livre de Poche, 2000). Il a dirigé, avec Jean-Pierre Rioux, Affaires culturelles et territoires (La Documentation française, 2000).
1998
par Marie-Ange Rauch, Comité d'histoire, La Documentation française, 1998, 200 p.
En 1959, lorsque le Général de Gaulle confie à André Malraux la mission de créer pour la France un ministère des Affaires culturelles, il se trouve peu de fonctionnaires pour croire à sa réussite et à sa survie.
Au même moment, tout à l'inverse, une poignée d'administrateurs de la France d'outre-mer se portent volontaires pour servir au ministère. Une cinquantaine d'entre eux contribueront à construire, dans les années soixante, une nouvelle politique publique de la culture conforme à la vision de Malraux et à l'esprit de «commando» dans lequel il leur demandait de travailler. En une quinzaine d'années, ils auront transformé la vision en une institution viable, vivante, qui se révélera durable, et capable de grandir.
C'est l'aventure - historique - de ces hommes, et leur «bonheur d'entreprendre», que l'auteur de l'ouvrage fait revivre ici.
Augustin Girard
Président du Comité d'histoire
(1993-2007)
sous la direction de Vincent Dubois avec la collaboration de Philippe Poirrier, Comité d'histoire, La Documentation française, 1998, 456 p.
Depuis la fin du XIXe siècle - et jusque dans les années 1970 - il était devenu de bon ton, dans les milieux parisiens, de réduire les enjeux culturels locaux à de ridicules "querelles de clocher". Aujourd'hui, la situation est tout autre.
Le mot "hideux" de province a été réhabilité. L'irrigation culturelle du territoire est meilleure, les équipements ont été renouvelés, des bibliothèques, des musées et des écoles de musique ont été créés en grand nombre. Des objectifs culturels explicites, articulés à l'existence de moyens accrus et de professionnels expérimentés permettent désormais de parler de vraies politiques culturelles locales.
Les politiques menées par l’État s'accordent avec ces dernières par des conventions ad hoc, et les programmes culturels, ainsi devenus communs et de plus en plus déconcentrés, se traitent entre partenaires qui se complètent l'un l'autre. L’État, naguère "absolu" comme le monarque du même nom, en vient à se tourner vers les collectivités territoriales comme vers des lieux d'invention, d'innovation, et bientôt d'évaluation.
C'est l'histoire même d'une nouvelle politique publique pour les collectivités territoriales, celle de la culture, que les auteurs de l'ouvrage s'efforcent de retracer.
Augustin Girard
Président du Comité d'histoire
(1993-2007)
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Philippe Poirrier, agrégé d'histoire, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université de Bourgogne. Il a notamment publié La naissance des politiques culturelles et les Rencontres d'Avignon (La Documentation française, réédité en 2012), Bibliographie de l'histoire des politiques culturelles (La Documentation française, 1999), L'État et la culture en France au XXe siècle (Le Livre de Poche, 2000). Il a dirigé, avec Jean-Pierre Rioux, Affaires culturelles et territoires (La Documentation française, 2000).
Vincent Dubois, sociologue et politiste, enseigne à l'Institut d'études politiques de Strasbourg. Il est membre du centre de sociologie européenne (CNRS-EHESS, Paris) et du Groupe de sociologie politique européenne (Strasbourg). Il a notamment publié La politique culturelle: genèse d'une catégorie d'intervention publique (Belin, 1999) et La vie au guichet. Relation administrative et traitement de la misère (Economica, 1999). Il a par ailleurs co-dirigé La question technocratique (PUS, 1999) et Les collectivités locales et la culture. Les formes de l'institutionnalisation, XIXe-XXe siècles (La Documentation française, 2002).
1995
édité par P. Poirrier, S. Rab, S. Reneau, L. Vadelorge, Comité d'histoire, La Documentation française, 1995, 300 p.
On oublie souvent que c'est au niveau des collectivités locales - et non de l'État - que la vie culturelle de la population est la plus soutenue par les pouvoirs publics. Cette tradition ancienne, qui remonte au Moyen Age et à la Renaissance, en France et plus encore en Italie ou en Allemagne, a connu un regain à la fin du XIXe siècle, et une modernisation active à la fin du XXe siècle. Le présent ouvrage est l'un des premiers qui traite des politiques culturelles municipales en tant que telles.
Une cohorte de jeunes «thésards» et « thésés » s'est attachée à leur analyse, dans leur diversité vivante et instructive, dans leur évolution toute récente, préfigurant d'autres travaux à venir. Par leurs méthodes, par les «cas» qu'elles étudient, elles constituent un outil de travail pour les élus et les administrateurs locaux, comme pour tous ceux qui travaillent sur les rapports nécessaires entre pouvoirs publics et culture.
La bibliographie, de plus de 500 entrées, constitue un guide des références, à la fois classique et très contemporain, qui est un outil de travail indispensable.
Augustin Girard
Président du Comité d'histoire
(1993-2007)
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