Un Hollywood européen sur les bords de Marne, cela vous dit-il quelque chose ? Nous n’y sommes pas encore tout à fait, mais c’est pour bientôt ! Depuis les années 1980 les studios de Bry n’ont cessé de prendre de l’ampleur : aujourd’hui, 500 à 800 intermittents du spectacle travaillent quotidiennement, sur 30 000 m², au tournage de films, d’émissions ou de séries télévisées. C’est ici que Jacques Audiard a tourné Emilia Perez, une magnifique vitrine internationale pour le cinéma français (13 nominations cette année aux Oscars). On y a produit également Le Comte de Monte-Cristo, autre succès notable récent.
Cette dynamique se devait d’être projetée vers l’avenir. Grâce aux efforts conjugués de France 2030 (« La grande fabrique de l’image »), de la mairie de Bry, du département du Val-de-Marne, de l’INA, de l’école Georges Méliès et des studios de Bry, c’est ainsi un grand « Pôle Image et Son de l’Est parisien » qui naît progressivement sous nos yeux à Bry et Villiers-sur-Marne. A terme, un site de niveau international pour l’industrie cinématographique et audiovisuelle, la création, la production, la documentation et la formation.
Pour une terre de cinéma
« Nous sommes en train redessiner un grand territoire de cinéma sur tout l’Est parisien, a déclaré la ministre de la Culture, en visite sur le site le 3 février 2025, de Saint-Denis à Coulommiers et jusqu’à Reims, où de grands studios lauréats France 2030 verront également le jour. D’autres territoires se structurent en ce moment-même grâce à la Grande Fabrique de l’image, dans le Sud, à Marseille, à Montpellier, mais aussi dans le Nord de la France. » La France est et reste bien, dans le cœur de chacun mais aussi dans la politique du ministère de la Culture, une terre de cinéma.
Une terre de cinéma et qui entend le rester : « Parmi tous nos voisins, la France est le seul pays d’Europe où les films français attirent plus de spectateurs que les films américains, a encore précisé la ministre de la Culture. Ils séduisent aussi en dehors de nos frontières, on le voit bien avec les sélections des Oscars : 11 œuvres et 30 nominations au total. Avec nos séries qui s’exportent aussi très bien, c’est toute notre production cinéma et audiovisuelle qui rayonne. Nos créateurs et nos talents mettent la barre très haut : La Grande Fabrique de l’image leur offre l’outil de production qu’ils méritent. » Et, en effet, grâce à toutes les parties prenantes, la surface des studios de production va doubler.
De la formation à la production : la carte de l’excellence
Mais la grande force de ce pôle en train de grandir sera d’articuler désormais écoles et studios, formation et débouchés dans la production. L’INA propose des formations à des métiers qualifiés, ouvertes à tous sans condition de diplômes, tandis que l’école Méliès enseigne l’animation, les effets spéciaux et des métiers techniques : maîtrise des univers immersifs et de l’Intelligence Artificielle.
En effet, quelle place occuperons-nous à l’avenir dans l’ensemble de l’industrie mondiale des images ? Peut-être une place de choix. Certes la concurrence entre les studios du monde entier est féroce. Ici notre avantage comparatif est l’excellence : celle de nos formations, de nos talents techniques, de nos studios. C’est aussi l’attractivité de nos dispositions fiscales qui restera déterminante. De cet enjeu économique dépend tout un territoire.
Raconter nos histoires
Le développement de ce Pôle de l’Image et du Son relève aussi d’un véritable enjeu de souveraineté culturelle. Il nous faut rester en mesure de produire des récits communs, que l’internationalisation du marché fragilise. Qui dit production indépendante (une indépendance renforcée par ce projet) dit propriété intellectuelle des œuvres produites, et par là indépendance des créateurs. « Le choix que nous avons fait de l’exception culturelle, rappelle la ministre, c’est de protéger notre production propre, pour pouvoir accueillir aussi la création mondiale. »
Une nouvelle MJC au Plessis-Trévise : au plus proche des citoyens et de leur vie de tous les jours
Le 3 février 2025, la ministre de la Culture inaugurait également une nouvelle Maison des Jeunes et de la Culture, au Plessis-Trévise : « On y trouve de la culture, de la formation, de la passion. On y trouve aussi une écoute, une lutte contre tous les déterminismes. » Difficile de mieux dire, en effet, l’importance d’une telle institution de proximité, au service des habitants.
Projet lancé par la municipalité dès 2020, la nouvelle MJC a pris place dans des locaux acquis par la Ville dans l’Espace Paul Valéry. « Je dois beaucoup aux MJC, s’est confiée Rachida Dati. L’éducation populaire constitue la meilleure des médiations. Et il n’y a pas de culture sans médiateurs. Les MJC sont des acteurs culturels à part entière. »
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