C’est le fruit d’un processus participatif et inclusif de près de 125 États membres qui a débuté dès 2006 à Lisbonne et été complété en 2010 à Séoul avec, à la clé, deux documents essentiels : une Feuille de route et un Agenda fixant des objectifs au niveau mondial dans le domaine de l’éducation artistique et culturel. Mais, près de quinze ans plus tard, certaines problématiques comme le développement de l’intelligence artificielle nécessitaient une révision pour élaborer un Cadre de l'Unesco dans ce domaine. Ces points ont été discutés et le Cadre a été adopté ce jeudi 15 février lors de la conférence mondiale sur l’éducation culturelle et artistique à Abou Dabi aux Émirats arabes unis, qui a réuni des ministres de la Culture et de l’Éducation du monde entier – dont Rachida Dati.
Ce Cadre va devenir un outil essentiel pour les États membres et transformer en actions concrètes certains principes clé. Il va permettre de partager les bonnes pratiques et les idées novatrices, d’ancrer la dimension culturelle dans les systèmes éducatifs et de renforcer une alliance mondiale en faveur de l’éducation culturelle et artistique. Il s’articule autour de trois axes avec tout d’abord un programme de financement à destination des institutions éducatives culturelles et artistiques. Ensuite une stratégie ciblée sur l’Afrique avec des formations, un renforcement des capacités et le partage des connaissances. Enfin, une approche holistique de l’éducation artistique et culturelle qui va s’appuyer sur le Réseau des écoles associées de l’Unesco (réSEAU), riche de 12 000 écoles dans 182 pays. Ainsi, le lycée Louis Massignon d’Abou Dabi rejoint ce réseau en obtenant sa labellisation.
Une coopération culturelle renforcée avec les Émirats arabes unis
Ce déplacement de Rachida Dati, ministre de la Culture, aux Émirats arabes unis était également l’occasion de renforcer la coopération culturelle entre les deux pays. Symbole majeur de cette coopération : l’ouverture, en novembre 2017, du Louvre Abu Dhabi, premier musée universel dans le monde arabe, basé sur un modèle de partenariat unique avec le prêt des collections des musées nationaux pour ses collections permanentes pendant 10 ans à compter de l’ouverture du musée, et la proposition par la France d’expositions temporaires pendant 15 ans. L’accord intergouvernemental, signé en 2007 pour une durée de trente ans, a été prolongé en 2021 de dix ans, soit jusqu’en 2047.
Ce partenariat au niveau muséal se renforce avec le lancement, jeudi 15 février, de MuséoPro, un programme de formation destiné aux professionnels de musées et entités culturelles d’Abou Dabi, conçu par l’Institut National du Patrimoine et l’École du Louvre et mis en œuvre par l’Agence France Museum. Il présentera d’un côté les connaissances de base nécessaires à tout professionnel du patrimoine et de l’autre des modules plus techniques adaptés à chaque corps de métier. Il commencera au premier trimestre 2024 pour une durée de 18 mois.
Enfin la France mène d’autres projets de coopération dans les domaines de la musique et des industries culturelles et créatives, notamment le jeu vidéo avec l’implantation d’un studio de l’entreprise française Ubisoft et l’ouverture prochaine d’une école Rubika spécialisée dans les métiers du jeu vidéo, de l’animation 2D/3D et du design. La Philharmonie de Paris a quant à elle exporté deux sessions Demos en 2022 et 2023 pour 75 enfants éloignés de la pratique musicale.
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