Il s’agit d’un institut unique en France et en Europe consacré aux trois disciplines de l’architecture, de l’urbanisme et du paysage, et qui rassemble en son sein près de 1 300 étudiants et 350 enseignants et chercheurs. Ouvert en septembre, l’Institut Méditerranéen de la Ville et des Territoires (IMVT) est inauguré ce jeudi 12 octobre par la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, à la veille des Journées nationales de l’architecture.
Il regroupe depuis la rentrée trois établissements d’enseignement supérieur en architecture, paysage et urbanisme : l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille (ENSA•M), l’École nationale supérieure de paysage Versailles-Marseille (ENSP-VM) et l’Institut d’urbanisme et d’aménagement régional d’Aix-Marseille Université (IUAR). Cet institut a été financé à hauteur de 27 millions d’euros par le ministère de la Culture.
Trois écoles, un bâtiment, des espaces communs
Bien que rassemblées dans un même lieu, les trois écoles conservent leur identité et délivrent toujours leurs propres diplômes. L’idée est donc ici plutôt de croiser les disciplines afin de répondre aux enjeux environnementaux et sociétaux contemporains. Les liens étaient déjà nombreux comme par exemple avec les ateliers interuniversitaires sur l’évolution des métropoles méditerranéennes, le travail sur les problématiques d’aménagement durable du littoral dans la région PACA ou encore les workshops interétablissements initiés sur Marseille et sa métropole. Cette implantation commune permet ainsi de mutualiser certains événements et enseignements.
Pour accueillir étudiants, enseignants et chercheurs, un bâtiment d’une surface de 12 800 m2 a été construit dans le quartier de la Porte d’Aix pour revitaliser le centre urbain de Marseille, au croisement des quartiers de Belsunce et de la Joliette et à proximité de la gare Saint-Charles et d’un campus universitaire redynamisé. Le projet de l’équipe NP2F, largement ouvert sur la place et offrant des espaces d’enseignement et d’échanges lumineux et adaptables aux évolutions pédagogiques, a été retenu.
Ce campus respecte l’identité de chaque école avec des espaces dédiés, tout en mutualisant trois pôles : celui des ateliers, de la recherche et le pôle commun composé d’un forum, des bureaux administratifs et de la bibliothèque. Ces trois pôles sont réunis par la cour d’accueil, des galeries qui distribuent les locaux et des plateformes qui permettent les rencontres et les échanges. Le troisième étage illustre cette réunion avec une plateforme qui met de plain-pied des ateliers avec une hauteur sous plafond plus haute que celle des autres niveaux, le pôle des expériences et de la recherche et la bibliothèque. Le lieu est ouvert sur le quartier et ses habitants avec son forum de 500 m2 et des amphithéâtres, lieu de partage des connaissances.
Un pôle dédié à la recherche et à l’expérimentation
La recherche et l’expérimentation sont au cœur de l’IMVT puisque cinq laboratoires, qui imaginent la ville de demain, y sont regroupés. Ils traitent plus particulièrement des problématiques contemporaines de la construction et de l’aménagement des espaces publics et privés, des transformations de la ville contemporaine, des sujets d’urbanisme et d’aménagement et de la réflexion sur les espaces de vie et le renouvellement des méthodes de leur conception, en particulier sur les problématiques méditerranéennes. Ils travaillaient déjà ensemble mais leur réunion renforce leurs liens dans le cadre d’appels à projets à l’échelle régionale, nationale et internationale, faisant de l’institut le pôle méditerranéen de recherche consacré à la prospective et l’étude des mutations des territoires, des paysages, de l’architecture face aux changements sociétaux et environnementaux. De quoi ouvrir la voie, tout en laissant aux écoles leur identité propre, à un projet collectif de recherche propre à l’IMVT…
Une École nationale supérieure d’architecture à La Réunion en 2025
Elle deviendra, d’ici deux ans, la 21e École nationale supérieure d’architecture en France et la première implantée dans un département ultra-marin. L’ENSA de La Réunion a été annoncée par la ministre de la Culture Rima Abdul Malak lors de la présentation du budget de son ministère pour l’année 2024, mercredi 27 septembre.
Cette école avait été créée il y a 35 ans avec le soutien des collectivités territoriales réunionnaises et notamment du conseil départemental de La Réunion, sous la forme d’une antenne de l’École nationale supérieure d’architecture de Montpellier. Elle s’autonomisera donc à l’horizon 2025 et emménagera l’année suivante dans de nouveaux locaux dont la construction a été confiée à l’architecte Olivier Brabant, selon une réalisation écoresponsable et exemplaire en maîtrise d’énergie. Ce projet a été mené avec le partenariat entre l’État, le conseil régional de La Réunion, la commune du Port et l’intercommunalité Territoire de la Côte Ouest.
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