Marc le Bourhis, DRAC des Pays de la Loire était présent avec les partenaires et les élus de la ville de Rezé pour la fin des travaux de restauration de l'école maternelle située dans la maison radieuse de Rezé

La maison radieuse de Rezé

La maison radieuse située à Rezé, connue sous le nom de Cité Radieuse de Le Corbusier, a été construite en 1953. Sur la terrasse haute de l’édifice, le chantier de la maternelle débute en 1954.

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Le bâtiment de l’école maternelle a été construit indépendamment de l’unité d’habitations. Son ensemble est de forme rectangulaire à toit plat. Un système de poteaux -poutres permet aux murs de façades de ne pas être porteurs. De nombreuses ouvertures ont été réalisées avec des encadrements en bétons. et créent une composition plastique, en collaboration avec Iannis Xénakis. Cette composition volontairement «aléatoire» est renforcée par une alternance des dimensions des cadres et des vitraux (blanc, couleurs, verre armé horizontale, armé hexagonal de type « grillage à poule » et verre ondulé). Ces dispositions sont la traduction et l’évolution des 5 ponts de l’architecture : plan libre, toit terrasse, façade libre, fenêtres en longueur et pilotis.

La maison radieuse est classée monument historique en 2001

Les travaux de restauration

Avant son classement monument historique, l’école maternelle a subi plusieurs modifications, suite aux travaux de réhabilitation de l’ensemble de l’unité et de son toit terrasse dans les années 1980 et 1990. Des travaux d’entretien ont été réalisés, ainsi que des réparations ponctuelles de l’étanchéité du toit terrasse ou de la peinture des façades ainsi que la pose d’un faux-plafond à l’ intérieur. Des retouches malheureuses également des bétons ont été réalisées.

La restauration de 2022 a consisté à gommer les erreurs de ces travaux et à retrouver les dispositions originelles, les matériaux et les couleurs d’origine, telles que souhaitées et réalisées par Le Corbusier, dans les années 1950.

Dans cette optique, Pierluigi Pericolo architecte du patrimoine et son équipe ont entamé d’excellentes recherches dans les fonds d’archives de la fondation Le Corbusier à Paris. Les plans ainsi que les descriptifs précis ont permis de retrouver toutes les composantes architecturales et plastiques de l’œuvre de Le Corbusier.

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C’est ainsi que les bétons ont été analysés en laboratoire pour retrouver leur composition et leur texture pour les réparations ponctuelles. La peinture glycéro apposée sur l’acrotère en béton a été complètement dégagée et des banchages (avec planches en bois) ont été réalisées pour retrouver la texture des bétons d’origine.

Les peintures des façades et des menuiseries ont été stratigraphiées pour la remise en teinte générale du bâtiment.

Toutes les ouvertures vitrées ont été inventoriées. Les vitres ont été remplacées en fonction de leur couleur ou de leur dessin.

Les plafonds des intérieurs a retrouvé la texture d’origine, façon flocage

Les menuiseries en chênes ont été ou restaurées ou changées quand leur état ne permettait pas leur restauration.

Le montant des travaux s’est élevé à 600 000 € HT et une subvention a été octroyée par l’État, ministère de la culture de 40 %, soit 240 000 € HT.

Les entreprises ayant œuvré à la renaissance de l’école :

- L’entreprise LEFEVRE Sainte-Luce-sur-Loire, pour les bétons

- l’entreprise ARTHEMA à Nantes pour les peintures, avec ateliers Eric Boucher Angers sous-traitant pour les vitrages.

- la société MAG, NANTES (menuiserie agencement général) pour les menuiseries

- la société AXIMA, BOUGUENAIS, pour l’étanchéité de la terrasse

La projet le Corbusier

Confrontés au chaos urbain résultant de la révolution industrielle du XIXe siècle, les architectes de la génération de le Corbusier cherchent des solutions à la crise du logement qui contraint les populations à s’entasser dans des centres asphyxiés par la circulation automobile ou à s’exiler dans de sinistres banlieues à proximité immédiate des industries.

Le Corbusier préconise un urbanisme en trois dimensions. Les techniques modernes du bâtiment, dont l’avenir est à la préfabrication, avec l'acier, le béton ou encore l'ascenseur autorisent désormais la construction en hauteur. C'est pour l'architecte le moyen de répondre à une double exigence : à la fois quantitative en maintenant une forte densité d'habitants au cœur même des villes ; et surtout qualitative en rendant aux hommes les joies essentielles : soleil, espace, verdure.

Ces Unités d'Habitation dites de grande hauteur sont conçues pour abriter quelque 1600 habitants, seuil qui justifie l'organisation de services communs ( commerces, école, équipements sportifs, etc,....Les cinq Unités construites à Marseille (1952), Rezé 1955), Berlin (1958), Briey ( 1961) et Firminy (1966) font ainsi figure de prototypes dans des contextes urbains très différents les uns des autres.