La prise de conscience croissante des bouleversements écologiques en cours a eu pour conséquence un regain d’attention pour les espaces dits naturels, perçus à la fois comme fragiles et nécessaires à notre bien-être et à notre survie. S’ensuit une certaine anxiété pour le futur de ces espaces au fur et à mesure que les actualités décrivent incendies, maladie d’une espèce d’arbre, arrivée d’espèces exogènes bouleversant les équilibres, etc... S’ensuit également une demande de paysage, entendu comme ressource à la fois naturelle, culturelle et esthétique. Cette demande est le signe d’un besoin de ressourcement mais représente également un potentiel facteur de pression sur les écosystèmes.
Les acteurs culturels, dans leur grande diversité, ont un rôle important à jouer pour répondre à ces nouveaux enjeux. Et les politiques publiques culturelles peuvent être mobilisées, articulées avec celles menées par d’autres ministères et en partenariat avec les collectivités territoriales, pour prendre soin des paysages et de leur évolution, fortement intriquée, rappelons-le, à celle des activités humaines.
Faut-il, et comment, faire évoluer les outils de protection des sites et des paysages et les métiers en charge de ces missions ? Au-delà de la conservation des zones protégées, quelle attention porter, et quel soin, aux paysages que l’on peut considérer comme dégradés, ou en voie de l’être (érosion du trait de côte sur le littoral, déprise agricole, friche industrielle, ZAC d’entrée de ville strictement fonctionnelle, etc…) dans un objectif d’égalité des citoyens à l’accès à des ressources paysagères de qualité ? Comment promouvoir une approche inclusive et participative de la gestion des paysages en tant que biens communs ?
Comment promouvoir un tourisme culturel responsable intégrant à la fois la demande de nature et sa protection ?
Comment accompagner les acteurs qui contribuent à faire advenir une nouvelle approche des paysages et de leurs représentations, qu’il s’agisse du travail des artistes, des cartographes ou de chercheurs en sciences humaines, dont certains, d’ailleurs, remettent même ce terme en cause, en ce qu’il place l’humain comme spectateur externe, quand il est tout entier acteur et dépendant du milieu faisant paysage. Comment développer la médiation culturelle et l’éducation artistique et culturelle aux paysages ? Et comment les acteurs de la culture scientifique et technique et ceux de la médiation artistique peuvent-il collaborer autour de ces enjeux ?
RÉFÉRENT : LAETITIA MORELLET, cheffe de l'Udap de la Haute-Vienne (DRAC Nouvelle-Aquitaine)
Membres du groupe :
- Dimitri BOUTLEUX, adjoint au maire en charge de la création et des expressions culturelles, Mairie de Bordeaux
- Luc GEISMAR, député de Loire-Atlantique
- Paul GERNIGON, chargé de mission Education populaire, Solidarité, Gens du voyage, Délégation générale à la transmissions, aux territoires et à la démocratie culturelle, élu CFDT Culture au CSA administration centrale du ministère, Ministère de la Culture
- Olivier LANDES, directeur artistique, auteur, Association Art en ville, chargé d'enseignement en Master Projets Culturels en espace public
- Erika SOPHIE, directrice merchandising Rimowa, Groupe LVMH
- Sylvie VIOLAN, directrice de la Scène nationale Carré-Colonnes, directrice du Festival International des Arts de Bordeaux Métropole (FAB)
Partager la page