Pour cette édition, ont été décernées :
La bourse de résidence à Houlgate à Camille Brasselet pour son projet Chemin creux.
La commande « Le climat dans tous ses états » à Isabelle Serro pour son projet Odyssée d'un peuple autochtone / Panama.
Bourse de résidence à Houlgate : Camille Brasselet, Chemin creux
En partant de la traduction étymologique de Houlgate comme un « chemin creux », je souhaite apporter un regard singulier sur cette ville maritime de Normandie. D’origine normande, j’ai grandi autour de ces paysages et villes de bord de mer ; ils m’ont nourri et restent pour moi un ancrage très fort. Cette nouvelle série sera une auto-fiction qui prendra la forme d’un personnage qui parcourt et erre dans la ville. La ville de Houlgate fera de nouveau résonner l'ambiguïté entre réel et fiction, par son architecture, ses couleurs, sa plage ; comme un décor fabriqué de toute pièce. Le terme de « chemin creux » évoque le paradoxe d’une errance où le personnage cherche sa place : à la fois alter ego aveugle à la connaissance de ce lieu, mais en même temps petite fille qui cherche à retrouver les traces de son passé.
Biographie : Après l’École des Beaux-Arts de Saint-Brieuc en 2015, Camille Brasselet s’installe à Lyon pour suivre des études de photographie. Son travail navigue autour du corps et du personnage, mêlant à la fois références picturales ainsi qu’une certaine forme d’étrangeté. Son travail est exposé en France, en Italie et en Russie. Elle fait partie en 2020 des trois lauréats du Fotofever Prize. En 2021, elle figure parmi les finalistes du Prix HSBC pour la photographie. Par la suite, son livre “The Sound of Silence” est publié aux Éditions Bessard. En 2022, elle obtient le Prix Le19M dans le cadre du Prix Picto de la photographie de mode. Elle est désormais représentée par l'Agence VU'.
La résidence à Houlgate, Normandie est dotée d’une enveloppe de 6000€ (couvrant les honoraires et frais durant la résidence). La photographe pourra développer son projet sur le territoire, lequel sera présenté lors de l’édition 2024 du festival.
La commande « Le climat dans tous ses états » : Isabelle Serro, Odyssée d'un peuple autochtone / Panama
Dans le paradis de l'archipel de San Blas au Panama, où l'eau azur rencontre le sable blanc, une tragédie silencieuse se déroule. Les Gunas, peuple autochtone ayant fui le Nord de la Colombie il y a plus d'un siècle et demi, se trouvent confrontés à un ennemi impitoyable : le dérèglement climatique. Au cœur de ce drame, l'île de Gardi Sugdub, autrefois un havre pour cette ethnie, est maintenant menacée d'extinction. Les inondations sont devenues de plus en plus fréquentes, les maisons sont englouties, les salles de classes inondées. Si le niveau de la mer continue de monter comme le prédisent les scientifiques, cette île et de nombreuses autres de l'archipel seront englouties d'ici 2050. Les communautés côtières du Panama tout comme d'autres régions du monde sont en première ligne. Les conséquences touchent les cultures, les économies et les identités des peuples autochtones et des habitants de ces régions.
Biographie : Reporter photographe basée en France, Isabelle Serro, se rend depuis plus de vingt ans sur des zones dites sensibles à travers le monde afin de donner de la visibilité aux conséquences qu’engendrent le manque d’accès à l’eau potable, la surpêche, ou encore les importations de textiles de seconde main, sur les populations et sur l’environnement. Autant de reportages au long cours, diffusés dans la presse internationale, exposés et primés. En 2023, son travail journalistique réalisé au Ghana est récompensé au Siena Awards (Italie) et fait d’Isabelle Serro, la lauréate de la 12e édition des photographies professionnelles de l’année (France).
La bourse intitulée cette année « Le climat dans tous ses états » destiné aux femmes photographes en milieu de carrière récompense un projet qui porte un éclairage sur le dérèglement climatique à l’international (hors Union européenne). Les répercussions directes et indirectes du dérèglement climatique se font sentir de manière croissante. Infimes ou catastrophiques, elles touchent déjà toutes les régions du globe. Certaines zones font face à des vagues de chaleur et des périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes. D’autres subissent une aggravation des phénomènes cycloniques et des inondations. Ces effets devraient s’amplifier ces prochaines décennies posant nombre de défis (accès à l’eau, perte de biodiversité, réchauffement des océans, insécurité alimentaire, transition énergétique, migration, conflit, etc.).
La lauréate bénéficie d’une dotation de 10 000 € couvrant les frais et les honoraires pour développer le projet qui sera présenté lors de la prochaine édition du festival.
Ces projets réalisés début 2024 seront exposés ou projetés lors de la prochaine édition du festival, à partir du week-end d'ouverture des 7, 8 et 9 juin 2024.
Sandrine Ayrole, Responsable du soutien à la création photographique du Département de la photographie, ministère de la Culture.
Jérôme Felin, Conseiller arts plastiques, Drac Normandie.
Victor Gassmann, Secrétaire général, PICTO.
Alain Keler, Photographe documentaire, membre de l’agence MYOP.
Delphine Lelu, Directrice adjointe, Images-Evidence / Visa pour l’Image.
Catherine Poulain, Conseillère déléguée à la Culture, Ville de Houlgate.
Camille Simon, Photo editor, L’Obs.
Béatrice Tupin (Climat) et Anne Degroux (Résidence) pour le festival.
Le festival LES FEMMES S’EXPOSENT, visible chaque année entre juin et septembre à Houlgate (Normandie), est entièrement consacré aux femmes photographes professionnelles (toutes catégories confondues : portrait, photojournalisme, photographie documentaire, etc.). Sa vocation est de montrer leur contribution croissante dans le monde de la photographie et des médias, de rendre leurs travaux visibles.
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