Déjà bien implantée autour des zones humides et des marais de la région, l’apiculture en milieu humide en Basse-Loire (Pays de la Loire) connaît un véritable essor au 19ᵉ siècle. Car des rives et îles ligériennes au marais de Brière, du lac de Grand-Lieu aux marais salants de Guérande, le territoire offre un environnement particulièrement propice à cette activité.
Une transhumance particulière
L’apiculture de zone humide se distingue par la nature des végétaux et par la transhumance particulière des ruches. En effet, au fil des saisons, les apiculteurs déplacent leurs ruches et leurs colonies en bateau, sur les îles du fleuve, dans les marais ou les zones humides pour s’adapter aux variations des niveaux d’eaux et aux floraisons. Les plantes locales telles le saule, la bourdaine ou la jussie, donnent au miel des arômes variés, et les miellées peu abondantes en font des productions très recherchées.
En parallèle de l’apiculture, un artisanat local s’est développé au 19e siècle avec l’émergence du métier de vannier-huchier. Ces derniers fabriquent les paillous, ces ruches en paille traditionnelles tressées directement à partir des ressources du marais.
Un savoir-faire perdure, un autre disparaît
L’apiculture, portée par des professionnels et de nombreux amateurs, est aujourd’hui un secteur dynamique. La profession attire d’ailleurs de nombreux nouveaux adeptes chaque année. Un nombre important d’actions de sensibilisation sont également menées par des organisations, associations ou particuliers. Plusieurs menaces pèsent cependant sur la pratique : changement climatique, arrivée d’espèces invasives, maladies de ruches ou encore pollutions agricoles…
Le métier de huchier-vannier, lui, est en revanche quasiment éteint. Avec la disparition des activités traditionnelles dans les marais (pêche, coupe de roseaux, chasse, vannerie...), ce savoir-faire exigeant et chronophage n’est aujourd’hui pratiqué que par quelques personnes âgées, en amateur. Les apiculteurs travaillent désormais avec des ruches plus modernes et faciles d’entretien.
L’apiculture de zone humide en Basse-Loire a été incluse à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel en 2021.
Au cœur des marais de Brière, Théo Belleil, apiculteur aux Ruchers du pays blanc, s'occupe de ses ruches. 3 juillet 2025.
Crédits : Sébastien Salom Gomis/MC/Sipa Press
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