La Lorraine est reconnue pour sa broderie depuis plusieurs siècles. Dès le Moyen Âge, de nombreux brodeurs s’y installent pour répondre aux commandes de l’aristocratie. Cette activité de luxe décline fortement à la Révolution française avant de renaître au début du 19e siècle grâce à un regain d’intérêt pour la broderie dans la mode. L’explosion de la demande relance la production. En 1827, 700 ouvrières travaillent dans les ateliers de Lunéville. Cherchant à imiter la dentelle, elles brodent de la tulle d’abord à l’aiguille, puis au crochet, créant ainsi le point de Lunéville.
Vers 1865, la mécanisation des broderies menace la broderie manuelle qui, pour se distinguer, intègre alors la broderie perlée et pailletée. La production de broderie au point de Lunéville diminue progressivement à la fin du 19e siècle, pour s’achever vers 1940. La broderie perlée et pailletée, elle, reste aujourd’hui particulièrement utilisée dans la mode et la haute couture.
Un point de broderie technique
Le point de Lunéville se réalise sur un tulle de coton tendu sur un métier à broder. Pour former ce que l’on appelle le point de chaînette, la brodeuse — nommée « Lunévilleuse » à l’époque — utilise une main pour manier son outil, le crochet de Lunéville, au-dessus du métier. Dans le même temps, l’autre main guide le fil de coton par-dessous. Pour réaliser une broderie perlée ou pailletée, variante de la broderie de Lunéville, des perles ou paillettes sont pré-enfilées sur le fil, puis fixées une à une à chaque boucle.
Transmettre par la formation
Grâce à son action de réappropriation et de diffusion à partir des années 2000, le Conservatoire des broderies de Lunéville François-Remy a tenu un rôle majeur pour la sauvegarde du point de Lunéville. Aujourd’hui, il est le seul établissement à proposer une formation à cette technique avec, depuis cette année, une certification professionnelle. Cette formation attire des personnes du monde entier. Il forme aussi à la broderie perlée et pailletée, comme plusieurs autres organismes dans le monde.
Ces savoir-faire peuvent être découverts au château de Lunéville où sont exposées d’anciennes pièces et des créations contemporaines de haute couture. Les techniques du point de Lunéville et de la broderie perlée et pailletée ont été incluses à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel en 2019.
Conservatoire de Lunéville, 11 juillet 2025.
Crédits : Jody Amiet/MC/Sipa Press
Chants, savoir-faire, jeux, fêtes... découvrez près de chez vous un patrimoine vivant et en perpétuel renouvellement : Vivre le patrimoine culturel immatériel.
Partager la page