Numérique et conservation-restauration : apports, objectifs et enjeux, 2025
14es Journées professionnelles de la conservation-restauration, organisées par la direction générale des Patrimoines et de l'Architecture en partenariat avec l'Institut national du patrimoine, la Cité de l'architecture & du patrimoine et la Fondation des sciences du patrimoine, Paris, 17 et 18 mars 2025.
Les 17 et 18 mars 2025, les 14es Journées professionnelles de la conservation-restauration ont quitté leur localisation habituelle à l'auditorium de la Cité de l'architecture & du patrimoine pour s'installer dans l'auditorium Jacqueline Lichtenstein de l'Institut national du patrimoine. C'était en effet la première année que l'événement est devenu accessible à la fois en présence mais aussi à distance, grâce à une retransmission en direct. Pour l'occasion, la Fondation des sciences du patrimoine, acteur majeur de la recherche sur les patrimoines culturels matériels en France, est venu s'ajouter aux partenaires.
Ces nouvelles Journées professionnelles de la conservation-restauration s'étaient données pour objectif de faire un bilan et d’ouvrir des perspectives sur l’usage du numérique dans le domaine de la conservation-restauration des biens culturels pour l’étude, l’identification, le diagnostic, la documentation et la diffusion. Car si l’omniprésence du numérique au sein des professions de la conservation et de la restauration est désormais avérée, elle ne doit pas nous dispenser de réfléchir à ses apports, à ses potentiels, à ses limites ainsi qu’à ses éventuels dangers. Trente ans après l’arrivée de l’Internet en France et de l’ouverture du champ des possibles qui en a résulté, le groupe de travail Conservation-restauration des biens culturels du ministère de la Culture avait ainsi souhaité poser la question de la place du numérique dans la conservation-restauration aujourd’hui.
Qu’il s’agisse du numérique en tant que nouveau patrimoine (archives, images, etc.) ou de l’apport des technologies nouvelles, le domaine est très vaste et les problématiques nombreuses, dont celle, essentielle, de la structuration des données produites dans les différents domaines patrimoniaux, avec plusieurs enjeux de taille comme l’interopérabilité, le croisement et le partage de données hétérogènes. L’accroissement exponentiel de ce matériel numérique, qu’il soit natif ou issu de la numérisation, pose aussi la question de son stockage, de son classement, de la conservation des fichiers, de l’obsolescence des supports, mais aussi de l’impact carbone de cette activité.
Ces préoccupations rejoignent certes celles de bien d’autres domaines comme l’industrie ou l’aérospatial, mais avec des spécificités liées notamment à la dimension patrimoniale de ces données numériques. Spécificités qui demandent d’instaurer un dialogue serré avec les ingénieurs et les chercheurs en sciences du numérique.
Outils de connaissance et de documentation, les technologies du numérique, qu’elles soient mobilisées pour l’aide à la décision ou pour l’évaluation des traitements, nous obligent à penser les interfaces et les vocabulaires partagés, la structuration des données, l’interopérabilité des systèmes, toutes questions conditionnant le développement de la recherche. Par ailleurs, la mobilité des dispositifs les plus récents ouvre de grandes perspectives pour l’analyse et le travail sur le terrain : où en sommes-nous des outils actuels, qu’ils soient opérationnels ou en voie de développement ? Dans le contexte de la science ouverte, la diffusion et le partage des données numériques produites par ces outils sont un enjeu majeur. Enfin, se pose la question de l’intelligence artificielle, des perspectives qu’elle ouvre, des dangers qu’elle peut présenter.
Mêlant professionnels, formateurs, enseignants, représentants des associations professionnelles, des administrations de l’État, des collectivités territoriales, des organismes de formation ou de prévention, tables rondes et communications ont permis aux acteurs de tous les domaines des patrimoines (archives, bibliothèques, musées, archéologie, monuments historiques et patrimoine naturel) d’échanger sur ces enjeux.
Visionnez l'intégralité des communications :
Introduction
- Jean-François Hebert, directeur général des Patrimoines et de l’Architecture
- Charles Personnaz, directeur de l’Institut national du patrimoine
- Julien Bargeton, président de la Cité de l’architecture & du patrimoine
- Isabelle Pallot-Frossard, présidente de la Fondation des sciences du patrimoine
Séance inaugurale. Ceci n’est pas un BIM. Vers la production collaborative de données et d’annotations multidimensionnelles pour la conservation-restauration
Livio De Luca, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique
SESSION 1 – Gérer le patrimoine numérique natif
Présidente de séance : Anne Chaillou, ingénieure d’études, bureau du Patrimoine archéologique, sous-direction de l’Archéologie, service du Patrimoine, direction générale des Patrimoines et de l’Architecture
Préserver le numérique. Du programme interministériel d’archivage électronique Vitam à son usage aux Archives nationales : dix ans de collaboration fructueuse
- Alice Grippon, directrice adjointe, chargée de la diffusion et des partenariats du programme Vitam
- Christèle Tabusse, responsable du département de l’Administration des données à la direction du Numérique et de Conservation des Archives nationales
Préserver des archives nativement numériques : l’expérience de la BnF et du département des Manuscrits
- Alix Bruys, conservatrice des bibliothèques, responsable de la filière acquisitions et dons de documents numériques, Bibliothèque nationale de France
- Jocelyn Monchamp, conservateur des bibliothèques, chargé de collections de manuscrits modernes et contemporains, correspondant pour la filière acquisitions et dons de documents numériques, département des Manuscrits, Bibliothèque nationale de France
Du vrac numérique à la sobriété heureuse : comment rendre exploitable et pérenne le flux de production numérique à l’échelle d’un laboratoire comme le LRMH
Olivier Malavergne, chargé d’études documentaires au Laboratoire de recherche des monuments historiques
Sensibiliser à la conservation et à la restauration des technologies de l’image au sein de la formation de l’INP
- Constance Duval, responsable de la spécialité Photographie et image numérique au département des Restaurateurs de l’Institut national du patrimoine
- Alexandre Michaan, restaurateur d’œuvres audiovisuelles analogiques et numériques
- Alice Moscoso, chargée de numérisation des collections images animées au Musée national d’art moderne / Centre Pompidou
SESSION 2 – Les outils d’aide à l’évaluation et à la décision
Président de séance : Thierry Zimmer, directeur adjoint du Laboratoire de recherche des monuments historiques
Table ronde : L’imagerie numérique et l’intelligence artificielle au service de la stratégie de conservation-restauration
Modération : Emmanuelle Flament-Guelfucci, cheffe du bureau de la Conservation des monuments historiques mobiliers, sous-direction des Monuments historiques et des Sites patrimoniaux, service du Patrimoine, direction générale des Patrimoines et de l’Architecture
- Célia Cabane, cheffe du service central du département de la Conservation à la Bibliothèque nationale de France
- Jane Échinard, cheffe de service, laboratoire Arc’Antique
- Camille Simon Chane, maîtresse de conférences à l’École nationale supérieure de l’électronique et de ses applications
L’apport de l’imagerie dans l’évaluation de l’état de conservation et la formation à l’autonomie photographique en conservation-restauration
Chloé Bernard, ingénieure d’études chargée de l’imagerie scientifique, Institut national du patrimoine
Apports de la tomographie par cohérence optique (OCT) pour l’analyse et le traitement des vernis des peintures à l’huile anciennes : observations et contrôle des protocoles de nettoyage
- Laetitia Desvois, restauratrice en pratique libérale et doctorante au laboratoire Héritages, CY Paris-Universités
- Gaël Latour, enseignant-chercheur, Université Paris-Saclay et Laboratoire d’optique et biosciences (INSERM-CNRS-École polytechnique)
Table ronde : Outils de réalisation de constats d’état : retours sur expérience et perspectives
Modération : Judith Kagan, conservatrice générale du patrimoine, cheffe du bureau de l’Expertise et des Métiers, sous-direction des Monuments historiques et Sites patrimoniaux, service du Patrimoine, direction générale des Patrimoines et de l’Architecture
- Anne-Françoise Hector, architecte des bâtiments de France, cheffe adjointe de l’Unité départementale de l’architecture et du patrimoine du Maine-et-Loire
- Maxence Mosseron, conservateur en chef du patrimoine et responsable du pôle Conservation-restauration au Centre interdisciplinaire de conservation et de restauration du patrimoine
- Grazia Nicosia, conservatrice-restauratrice au service de la Conservation préventive, direction du Soutien aux collections, musée du Louvre
- Nina Robin, conservatrice-restauratrice de peintures indépendante
SESSION 3 – La 3D et les technologies de numérisation avancées
Président de séance : Olivier Zeder, conservateur général du patrimoine, directeur des Études du département des Restaurateurs à l’Institut national du patrimoine
Alliance des archives photographiques et de la numérisation 3D : la création du constat d’état historicisé
Laura Bontemps, docteure en histoire, post-doctorante au laboratoire Héritages (UMR 9022/ CY Université) et chercheure associée à l’UMR MAP
La 3D au service des monuments historiques
- Patrick Bergeot, chef de projet à la mission de la Stratégie, de la Prospective et du Numérique, directeur du programme « CMN Numérique », Centre des monuments nationaux
- Régis Martin, architecte en chef des monuments historiques et inspecteur général des patrimoines et de l’architecture
Table ronde : L’utilisation du numérique comme outil de préservation et de communication des objets
Modération : Sigrid Mirabaud, chargée de mission recherche, département de la Recherche, de la Valorisation et du Patrimoine culturel immatériel, délégation à l’Inspection, à la Recherche et à l’Innovation, direction générale des Patrimoines et de l’Architecture
- Marc Jeanson, botaniste au Muséum national d’histoire naturelle
- Paraskevi Papadopoulou, cheffe de projet de numérisation 3D à la Bibliothèque nationale de France
- Véronique Pataï, épigraphiste, département des Antiquités orientales, musée du Louvre
- Sarah Vandegeerde, cheffe du service des Opérations audiovisuelles, Institut national de l’audiovisuel
Gérer la complexité : les technologies numériques pour la restauration de la chapelle Bardi à Florence
Emanuela Daffra, surintendante de l’Opificio delle Pietre Dure (Florence)
La thermographie infrarouge : un outil d’aide au diagnostic pour la conservation des peintures murales
Jean-Marc Vallet, docteur en sciences de la Terre et ingénieur de recherche spécialisé en conservation des peintures murales et polychromies, Centre interdisciplinaire de conservation et de restauration du patrimoine
Numérisation et conservation-restauration : les résultats fructueux d’un conflit insoluble
- Ludivine Leroy-Banti, conservatrice-restauratrice arts graphiques, responsable de la préparation des documents avant numérisation à l’atelier de Reliure, Restauration et Dorure des Archives nationales
- Jean-François Moufflet, conservateur en chef du patrimoine, Archives nationales
SESSION 4 – Le traitement et le partage des données
Présidente de séance : Valérie Chanut-Humbert, cheffe adjointe du département Archives et Bibliothèque, responsable du Réseau des bibliothèques des musées nationaux, Centre de recherche et de restauration des musées de France
Comment le protocole IIIF permet-il de contribuer à la conservation et à la restauration des biens culturels ?
- Mathilde Daugas, experte qualité des données et chargée de l’intégration de IIIF pour le portail FranceArchives, Service interministériel des Archives de France
- Cécile Sajdak, ingénieure chargée du déploiement de IIIF dans les archives de France, Biblissima+, Campus Condorcet
Table ronde : Quelles infrastructures pour gérer le cycle de vie des données au service de la conservation-restauration des biens culturels ?
Modération : Gautier Poupeau, directeur de projet à la Direction du numérique des ministères chargés des Affaires sociales
- Thomas Ledoux, chef de la mission Coordination et projets au département des Systèmes d’information, coordinateur de la production numérique de la Bibliothèque nationale de France, accompagné de Yannick Grandcolas, conservateur des bibliothèques au département de la Conservation, expert de préservation numérique et chef du produit SPAR, Bibliothèque nationale de France
- Anne Michelin, chimiste, maître de conférences du Muséum national d’histoire naturelle au Centre de recherche sur la conservation
- Xavier Rodier, ingénieur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, directeur de la Maison des sciences de l’Homme Val de Loire, responsable scientifique d’ECHOES
Mettre à disposition les dossiers de restauration : cas pratique de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie
Camille Duclert, conservatrice en chef du patrimoine, directrice adjointe de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie
Conclusion
Groupe de travail « Conservation-restauration des biens culturels », direction générale des Patrimoines et de l’Architecture
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