Sa grande silhouette se dresse au milieu des champs, puissante et improbable. Bienvenue à La Courroie, une ancienne filature de ramie, devenue lieu de musique grâce à la passion de deux femmes.
À l’intérieur, une salle de concert de 300 places à l’acoustique parfaite, un hall où se réunir, un lieu d'enregistrement et de résidences d'artistes. Ici se jouent, plusieurs fois par mois, des chefs-d’œuvre de la musique classique, mais aussi du jazz, de la musique baroque, des musiques traditionnelles…
« La Courroie, c’est d’abord une très grande qualité des interprètes, qu’ils soient connus ou pas, à des tarifs défiant toute concurrence. C’est aussi et surtout un lieu de convivialité », s’enthousiasme Chantal de Corbiac. Avant ou après le concert, les spectateurs partagent une soupe, un verre de vin et un dessert, souvent avec les musiciens. Alice Piérot, qui se produisait la veille en tant que premier violon au théâtre des Champs-Élysées, est au bar pour assurer le service.
L’ambiance est à la fois festive et intimiste. « Nos tarifs sont inchangés depuis 15 ans : 11 euros le concert, 6 euros la collation. Notre objectif, c’est de rendre la musique accessible au plus grand nombre. »
Chostakovitch, Tchamitchian…
Et le concept séduit ! Les concerts font le plein : qu’il s’agisse d’écouter du Bach ou du Chostakovitch, d'entendre Louis Sclavis à la clarinette ou Eric Le Sage au piano ou des artistes plus confidentiels. « Nous sommes obligés de les doubler, de les tripler, voire de les quadrupler pour répondre à la demande. Et pourtant, nous ne faisons aucune publicité… ». Parmi les spectateurs, des habitants d’Entraigues-sur-la-Sorgue et des communes voisines, mais aussi des Marseillais, des Aixois… « Chez nous, pas de bling-bling, de codes culturels. Les spectateurs se sentent à l’aise, ils osent. Et, quand l'horaire du concert le permet, concluent souvent la journée par une promenade dans la campagne. »
Une ruralité omniprésente
La Sorgue coule au pied de La Courroie. « Cette semaine, nous avons dû annuler les concerts du trio de Claude Tchamitchian à cause des pluies diluviennes. Le parking de La Courroie s’était transformé en lac. C’est aussi cela vivre et travailler à la campagne », s’amuse Chantal de Corbiac.
Une ruralité pleine de vie, de talents où résonneront encore longtemps rythmes et accords, pour le plus grand bonheur des amoureux de musique.
Partager la page