Figure discrète du cinéma français, Françoise BRION s’est éteinte à Paris le 12 décembre 2025, à l’âge de 92 ans. Elle laisse le souvenir d’une actrice exigeante et libre, qui avait traversé la Nouvelle Vague avant de s’épanouir sur les planches.
Née Françoise German de Ribon en 1933 à Paris, elle avait étudié au Conservatoire d’art dramatique avant de choisir le pseudonyme de Françoise Brion. Ses débuts au cinéma coïncidaient avec une période de pleine liberté et de création : la Nouvelle Vague, dont elle allait devenir une figure remarquée. Par son élégance naturelle et la profondeur de son jeu, elle incarnait cette modernité du cinéma français dans L’Eau à la bouche (1960), La Dénonciation (1962) ou encore Adieu poulet (1975).
C’est avec L’Eau à la bouche de Jacques Doniol-Valcroze qu’elle s’était imposée auprès de la critique, avant de marquer durablement les esprits dans L’Immortelle (1963) d’Alain Robbe-Grillet, où son interprétation d’une étrangère mystérieuse à Istanbul lui avait valu une reconnaissance critique durable.
Mais c’est au théâtre qu’elle avait trouvé sa plus grande satisfaction. Elle avait joué à Avignon, à l’Atelier, à la Colline, dans des pièces de Sagan, Pirandello ou Brecht, sous la direction de Jorge Lavelli et de Robert Hossein. À la télévision, elle avait incarné des rôles marquants dans Les Brigades du Tigre ou Les Liaisons dangereuses.
Françoise BRION laisse derrière elle le souvenir d’une artiste authentique et polyvalente, aussi discrète qu’intense dans les rôles qu’elle avait incarnés. Elle restera une figure singulière de cette génération d’actrices pour qui le jeu était avant tout une affaire de sincérité.
J’adresse mes plus sincères condoléances à ses enfants, Diane et Simon Doniol-Valcroze, à sa famille et à ses proches, ainsi qu’à tous ceux qui ont eu la chance de travailler à ses côtés.
Rachida DATI
Ministre de la Culture