Gabriel Garran vient de nous quitter à l’âge de 95 ans. Dans les années bouillonnantes de l’après-guerre, il a découvert, dans un même élan, militantisme et théâtre. Cet inventeur perpétuel d’une culture au service de toutes et tous a tracé des routes majeures. Celle, par exemple, d’un théâtre du service public construit avec Jack Ralite à Aubervilliers, le théâtre de la Commune – qui accueille son premier public en janvier 1961, devient centre dramatique national en 1971, et sera dirigé par Gabriel Garran jusqu’en 1985. Celle également d’une maison pour les auteurs francophones avec le Théâtre International de Langue Française (TILF), un concept itinérant puis, jusqu’en 2004, un lieu à la Villette.
Il aura eu le souci constant des auteurs contemporains, leur offrant un regard généreux et tendre. Bâtisseur de lieux, il a su reprendre la route en 2005 avec sa compagnie Le Parloir Contemporain. Il a mis en scène avec brio aussi bien Marguerite Duras que Matei Visniec ou Nancy Houston.
Il disait sous forme de boutade que « L’avenir du théâtre est à ceux qui n’y vont pas ». Roselyne Bachelot-Narquin adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.