Excellence, Monsieur l’Ambassadeur de la République islamique d’Iran en France,
Messieurs les représentants des institutions iraniennes,
Monsieur le Vice-Président de la Région Hauts-de-France, cher François Decoster,
Chère Marie Lavandier,
Cher Jean-Luc Martinez,
Chers amis,
« Qui veut venir avec moi, voir à Ispahan la saison des roses…». C’est ainsi que s’ouvrait le carnet de voyage de Pierre Loti, parti sillonner l’Iran dans les années 1900.
Un peu plus d’un siècle plus tard, et pour quatre mois, la saison des roses s’est déplacée ici à Lens…
Elle se déploie dans l’écrin extraordinaire offert par Christian Lacroix, que je félicite et salue bien chaleureusement. C’est plus qu’une exposition, qui a pris place entre ces murs : c’est un véritable voyage.
Un voyage à travers la culture, la société, l’Histoire iraniennes. A travers sa relation au monde. Son rapport au temps. Son rapport aux arts. Son rapport aux autres.
Cette exposition raconte l’Iran. Elle raconte aussi nos liens. Elle raconte les ponts, les similitudes qui – par-delà nos différences – rapprochent nos deux pays.
La France et l’Iran ont ceci en commun qu’ils sont structurés, imprégnés, façonnés par les arts et la culture. Façonnés par nos littératures, nos architectures, nos arts de vivre, nos savoir-faire, nos langues et nos coutumes… Nous sommes deux terres de culture. Et ces deux cultures ont elles-mêmes beaucoup en commun.
Elles ont en commun leurs liens entrecroisés à la tradition et à la modernité. Elles sont riches de leur héritage, et à la fois, tendues vers le jour d’après. Nos cultures ont en commun leur ouverture.
Cette exposition suffit à dire la richesse et la complexité de la culture iranienne, carrefour de civilisations, bercée par les échanges.
Cette exposition nous rappelle aussi l’esprit universaliste qui anime la France. Ces murs rassemblent des œuvres du monde entier : d’Iran et de France bien sûr, mais aussi du Canada, des quatre coins de l’Europe et du Moyen-Orient.
Le pendant de cette ouverture – et nos deux cultures l’ont aussi en commun, je crois pouvoir le dire – c’est d’attiser les curiosités du monde entier…Y compris celle de l’autre. Il existe entre la culture iranienne et la culture française, de longue date, une forme de fascination, d’admiration réciproque.
Je n’ai pas besoin de nommer ici les auteurs et artistes qui, nombreux, comme Montesquieu en son temps, se sont servis de l’un de nos deux pays comme miroir pour l’autre. Ces miroirs nous font grandir. Grâce à l’accord de coopération signé entre le Louvre et les autorités iraniennes – je salue celles qui sont présentes aujourd’hui –, nous pouvons renforcer le dialogue qui nous lie. Je m’en réjouis.
L’accord prévoit des expositions croisées, des programmes de recherche, la reprise de fouilles archéologiques. C’est une chance pour nos deux pays.
C’est, je l’espère, une chance pour le public iranien : de découvrir ou redécouvrir la culture française. Je pense en ce moment à l’exposition « Le musée du Louvre à Téhéran ». Cet accord est une chance immense pour le public français, qui a l’opportunité de se plonger dans la culture iranienne – cette exposition en est une nouvelle occasion.
Je tiens à remercier toutes les équipes du Louvre qui ont participé à sa mise en œuvre. Je salue Gwenaëlle Fellinger, qui en est la Commissaire. Je tiens à remercier Marie Lavandier, pour la remarquable politique des publics mise en place à l’occasion de cette manifestation. Chaque projet prévu par l’accord de coopération culturelle est une invitation au voyage : pour nos peuples, pour nos artistes, nos intellectuels, nos chercheurs.
Je souhaite que ce voyage se prolonge. Je souhaite que nous puissions consolider et multiplier les ponts culturels entre nos deux pays. Les ponts entre nos artistes et nos créateurs, d’abord. Je souhaite que la France puisse accueillir des étudiants iraniens : les former, les accompagner et s’enrichir de leur regard. Je suis prête à encourager les partenariats entre nos écoles d’art.
Je souhaite aussi que nous puissions voir nos artistes circuler, comme ils l’ont toujours fait, par-delà la Méditerranée. Je propose d’encourager les résidences croisées, les échanges, les partenariats et les coproductions.
Je souhaite aussi que nous puissions développer les ponts entre nos institutions culturelles. Encourager les manifestations croisées, la circulation d’œuvres. Multiplier les expériences et les expositions comme celles-ci.
De nombreux établissements publics sont à la recherche de partenariats renforcés avec l’Iran. Le Louvre en est un formidable exemple mais je pense aussi au MUCEM, à la Philharmonie, ou encore à la Cité des sciences. Ils peuvent compter sur mon soutien. C’est-à-dire d’une part : accueillir davantage de professionnels iraniens en France, pour apprendre de vos savoir-faire et pour partager les nôtres.
Nous organisons, au ministère de la Culture, des programmes d’immersion professionnelle de 1 à 3 mois dans nos établissements publics pour les étrangers : je souhaite que les Iraniens soient nombreux à candidater.
Cette année, nous allons accueillir trois iraniens : deux au Louvre, et un à la Cité des sciences, en formation. Je m’en réjouis.
Réciproquement : de nombreux professionnels français sont prêts à coopérer avec les institutions iraniennes, pour partager l’expertise et les savoir-faire que nous développons ici. Je suis certaine que ces collaborations pourraient nourrir le dialogue de nos deux pays.
Mesdames et messieurs,
Les ponts culturels entre la France et l’Iran sont des héritages de notre Histoire, mais ils sont plus que jamais des promesses d’avenir. Nous parlons une même langue : celle des arts. Nous sommes unis par une respiration : celle des œuvres, celle des émotions qu’elles nous inspirent.
La culture est notre richesse. C’est la plus grande richesse de nos pays. Et c’est notre grande richesse partagée. Vous pouvez compter sur la France pour la cultiver.
Je vous remercie pour votre attention.