Avec l’arrivée de 4 nouvelles épreuves sportives aux Jeux Olympiques (le break dance, le surf, l’escalade et le skate), les lauréats se sont emparés de nouvelles sources d’inspiration, d’autres ont investi des sports imaginaires à la discipline fantasque.
L’artiste et athlète amateur, Yassine Boussaadoun présente une sélection d’œuvres vidéos et photographiques performées. Il s’est inspiré des codes existants d’émissions sportives pour inventer des sports imaginaires absurdes avec Le Tour des poètes, où l’on voit des coureurs cyclistes s’arrêter chez des habitants pour une lecture de poésie, un marathon de coucou, un championnat national d’éternuements, relais d’objets insolites ou encore une course aux échelles… Suzanne Hetzel, quant à elle, s’est inspirée de sa pratique de l’escalade pour travailler le dialogue entre le corps et la paroi rocheuse. Elle y associe la photographie et la céramique dans une installation intitulée Roche Ailée. Dans Tu cross ? Samir Laghouati-Rashwann s’intéresse à des sports interdits. Son travail a été développé à partir d’une importante recherche iconographique qui rassemble 500 images de chevaux ou de motos qui cabrent - de l’antiquité jusqu’à nos jours. À partir de ce corpus d’images, Samir a collaboré avec trois autres artistes pour recréer une forme de mythologie. Ce projet, dans une réflexion fictive et hypothétique, se détourne de l’appareil photo. Il est entièrement réalisé en 3D ou avec l’intelligence artificielle. Pour finir, Lila Neutre s’intéresse à la danse avec Twerk Nation. Depuis plusieurs années, elle lie sa pratique photographique à la recherche en sciences sociales. Sans cesse soumis au débat entre pratiquants, le twerk apparait comme un espace d’empowerment visant à accepter des corps en dehors des canons habituels. Une danse principalement centrée sur le bassin et les fesses, espace sexualisé et dont les critères de beauté évoluent avec le temps. Le paradoxe entre cette perspective féministe, voire afroféministe, et la sexualisation du corps, notamment de la femme noire, a été le cœur de réflexion du travail de Lila Neutre.
Un catalogue a été publié aux éditions Poursuite, il réunit tous les travaux des 10 artistes et est introduit par un texte d’Hélène Frappat, écrivaine et critique de cinéma. L’exposition poursuit son itinérance au Centre Photographique Marseille en octobre prochain et au Centre Claude Cahun à Nantes en février 2025.
Avec Yassine Boussaadoun, artiste plasticien — Samir Laghouati-Rashwan, artiste plasticien — Suzanne Hetzel, artiste — Lila Neutre, artiste, enseignante et chercheuse en sciences sociales.
Modération : Pascal Beausse, responsable de la collection photographie au Centre national des arts plastiques
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