Quelle est la mission de ce collège et comment fonctionne-t-il ?
Il est composé d’une vingtaine de représentants du monde sportif, d’universitaires, de journalistes, de représentants d’institutions du monde du sport et de la langue. Sa mission est de définir et trouver des équivalents en français de termes qui n’existent que dans d’autres langues, souvent en anglais. Il est présidé par Arnaud Richard, professeur à l’Université de Toulon.
Dès 2022, nous avons donné la priorité aux mots issus des nouveaux sports olympiques que sont le « surf », l’escalade sportive, le « skateboard/planche à roulettes » et le « breaking/break ». Il y a quelques années, quand vous regardiez les épreuves de « snowboard » à la télévision, vous ne compreniez rien : les journalistes reprenaient les mots et les définitions en anglais, il n’existait aucune traduction ou définition en français. Si je vous dis aujourd’hui que le « Bboy » va faire un beau « freeze », vous ne comprenez pas ce que je dis sauf si vous faites du break. Notre objectif final, c’est le grand public, via les journalistes francophones qui vont relayer et commenter les Jeux. Le fruit de notre travail, c’est que tout ce vocabulaire entre dans le dictionnaire et ensuite dans les usages.
Pourquoi avoir choisi les sports olympiques et paralympiques ?
Parce qu’ils ont plus de visibilité. Et aussi parce que le français est, avec l’anglais, la langue officielle des Jeux olympiques, grâce à Pierre de Coubertin. Mais il y a les textes et il y a l’usage : garantir la présence du français aux Jeux est un défi quotidien. Bien sûr, le fait qu’ils soient organisés en France constitue une garantie pour la présence du français au même titre que l’anglais. Mais nous avons quand même demandé au Comité d’organisation, qui est très mobilisé sur la question, que les deux langues soient présentes à égalité dans la signalétique, sur les panneaux d’affichage, lors des conférences de presse officielles, dans les transports, etc.
Il ne s’agit pas seulement de nous seuls français : il y a aujourd’hui dans le monde 321 millions de locuteurs francophones. Il y a de très nombreux spectateurs et visiteurs qui ne connaissent pas les mots en anglais, sans parler de ceux et celles qui les utilisent sans savoir ce que cela veut dire. Par exemple, quand vous faites de la glisse urbaine, vous pratiquez le skate/planche à roulettes sur un espace en forme incurvée qu’on appelle en anglais « bowl » (traduit par « bol »). En fait, la majorité des français qui pratiquaient ce sport disaient déjà « bol » sans savoir que c’était « bowl ».
Cela va donc au-delà des Jeux de Paris et de la France ?
Dans tous les pays, quels qu’ils soient, le sport est une valeur en grand développement. C’est un domaine qui évolue beaucoup, avec de fortes demandes d’infrastructures et de très nombreux grands événements sportifs internationaux sont organisés dans les pays francophones. Tout cela participe aussi à la pratique féminine, à l’éducation des jeunes par le sport, à l’inclusion des personnes en situation de handicap. C’est très positif !
Mais le monde du sport, c’est aussi un marché économique, ce qui nous oblige à mettre en place une réelle stratégie d’influence au niveau francophone pour que nos méthodes, les valeurs que nous souhaitons défendre, puissent être portées au niveau international.
Dites plutôt…
- Danseur et danseuse de break pour Bboy ou Bgirl
- Défi au lieu de battle
- Arrêt de jeu pour time out
- Bicross au lieu de BMX
- Chelem à la place de slam
- Echange décisif pour tie-break
En savoir plus : culture.fr/franceterme
Découvrez des plaquettes « Parlez-vous glisse », « Parlez-vous rugby » ou encore « Parlez-vous escalade sportive » et testez vos connaissances sur la langue avec des quizz sur le site du collège de terminologie dans le domaine du sport.
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