AGLAÉ est installé au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2MRF). C’est un appareil d'analyse chimique destiné à l'étude des œuvres d'art et d'archéologie. Il analyse la composition chimique d’objets du patrimoine pour tous les musées de France.
Les méthodes d’analyse d’Aglaé sont non seulement très performantes, mais surtout non invasives ce qui est capital étant donné le caractère précieux et souvent unique des œuvres. Elles permettent d’analyser des objets de toutes tailles et formes – même sur une zone réduite (20 µm) – et des objets fragiles qui pourraient souffrir d’une mise sous vide. En outre, le risque de modifications d’état par irradiation est réduit significativement. Le faisceau issu de l’accélérateur de particules excite les atomes de la cible tandis que des détecteurs analysent les émissions ainsi produites, qui sont caractéristiques d’un élément chimique, ce qui permet de les identifier.
Le C2MRF ainsi découvert, il y a quelques années, avec les analyses menées par Aglaé, que les verres bleus de la Tête égyptienne conservée dans les collections du musée du Louvre contenaient du plomb et de l’arsenic. Or, ces deux composants sont caractéristiques des verres modernes. La tête en verre bleu achetée en 1923 par le musée ne peut être attribuée au Nouvel Empire égyptien.
Le tout récent projet du Nouvel AGLAÉ permet d’améliorer et d’enrichir l’instrument :
- en automatisant la ligne de faisceau pour rendre ainsi possible l'analyse jour et nuit et augmenter le nombre d’échantillons traités
- en stabilisant le faisceau à l’aide de quatre aimants faisant faire une boucle à la ligne 90°/45°/45°/90°
- en concevant et réalisant un multi-détecteur capable d'effectuer de l'imagerie systématique à l’échelle micrométrique.
Le projet a été développé en collaboration avec le CNRS, dans le cadre d’un Equipex avec le concours du ministère de la culture, des investissements d’avenir et de la ville de Paris.
Un colloque scientifique organisé pour l’inauguration du Nouvel AGLAÉ a eu lieu à l’auditorium du musée du Louvre le 30 novembre avec des interventions de conservateurs, restaurateurs et archéologues, de physiciens, chimistes ou géologues sur l’apport des nouvelles performances d’AGLAÉ aux problématiques patrimoniales européennes, notamment au projet E-RIHS.
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