La culture numérique, Internet, la cyberculture ou e-culture donnent aux innovations numériques de nouvelles dimensions, interactive et évolutives. Comment impactent-elles des disciplines scientifiques aussi différentes que l'anthropologie médicale, l'archéologie et l'histoire de l'art ?
Pour les archéologues, la réalité augmentée, superposée, le photoréalisme et l'expérience immersive de plus en plus synesthésique permettent de restituer des lieux, des monuments et des objets dans la diachronie. Des infrastructures technologiques innovantes, issues de l'ingénierie 3D permettent d'explorer les sites, les architectures, visibles ou disparues, etb les objets d'un patrimoine mondial. L'invisible devenu visible en leur restituant formes, couleurs, odeurs, textures dans leur contexte fonctionnel d'origine.
Ces nouvelles approches, interdisciplinaires et collaboratives sont un moyen de tester des hypothèses interprétatives et une nouvelle manière d'enseigner.
L'anthropologie médicale, par sa double approche anthropologique physique et médico-légale, permet dorénavant de reconstituer de façon très précise l'état de santé des populations du passé. Il sera analysé comment les nouvelles technologies ont minoré l'échantillonnage et considérablement développé la virtualisation des données stockées et des résultats scientifiques. Pour certains cas particuliers, les logiciels, de reconnaissance faciale et de biométrie, donnent un visage au passé.
En histoire de l'art, les tableaux s'animent, les collections, les musées et le patrimoine deviennent virtuels. L'industrie virtuelle se développe en créant des espaces immersifs, des films, des jeux participatifs. Les expositions se revisitent le passé à l'aune du futur. En histoire de l'art, ces nouveaux outils permettent de recréer et de repenser des chefs-d'œuvre ainsi que la médiation et la diffusion de la culture auprès d'un grand public à l'intérieur d'environnements virtuels.
Initiées à Londres en 1990 par James Hemsley, Kirk Martinez et Anthony Hamber, les conférences interdisciplinaires EVA (*Electronic information, the Visual Arts and beyond) s’intéressent aux applications possibles des technologies multimédia dans les arts visuels. Réunissant des professionnels du numérique, des sciences et de la culture, les conférences EVA croisent les savoir-faire et les disciplines afin de proposer de nouvelles perspectives sur les enjeux digitaux et culturels. La dimension internationale de ces rencontres renforce ce décloisonnement et participe au développement, au-delà des frontières, de nouveaux usages du numérique dans les arts visuels.
Les conférences se tiennent annuellement à Berlin (Allemagne), Florence (Italie), Jérusalem (Israël), Londres (Grande Bretagne) parfois suivit d’une publication et puis d’autre EVA se développe à Paris (2018 France), Athènes, Beijing, Brussels, Cambridge (UK & USA), Canberra, Copenhague, Dallas, Delhi, Edinburgh, Gifu (Japon), Glasgow, Harvard, Kiev, Laval, Madrid, Montréal, Moscow, New York, Prague, St Petersburg, São Paulo, Thessaloniki, Vienna, Varsovie.
Chaque EVA organise indépendamment sa conférence pendant 2 jours tout en faisant partie du network EVA International.
Les objectifs des nouveaux enjeux numériques
- Tenir une veille active sur les nouveaux outils numériques, leurs applications, développement web et les usages scientifiques qui promeuvent la diversité et la médiation culturelles dans une société toujours plus interactive.
- Présentation des dispositifs numériques pour revisiter et s'approprier les territoires et le patrimoine dans une dimension dynamique
- Valorisation des nouvelles pratiques culturelles, l'E-tourisme de demain et le développement durable
- Créer une plateforme d'échange autour des industries culturelles et créatives pour décloisonner les usages entre les chercheurs, les startups et les institutions scientifiques, académiques et culturelles.
- Communiquer sur les nouvelles découvertes, les rendre accessibles à tous en les valorisant auprès du grand public
- Développer une logique de réseau, un écosystème du numérique entre la recherche, les sciences et la Culture et différents partenaires régionaux, nationaux et internationaux, publics comme privés
Les différents axes d'application
- ART, ingénierie culturelle ;
- Patrimoine, musée, galerie, sites culturels et de loisirs
- La 3D permet aux expositions, galeries ou foires de communiquer
- Les expérimentations numériques créent de nouvelles narrations faisant appel à la réalité virtuelle ou augmentée. Cette interactivité digitale entre différents publics favorise une plus grande diffusion de créations artistiques et culturelles
Les enjeux sociétaux
- Médiation à usage multiple ;
- S’informer, partager, apprendre, jouer ;
- Projets innovants de transmissions (médiation culturelle, éducation artistique et culturelle, valorisation) applications, web-apps, dispositifs de réalité virtuelle et augmentée / superposée / hologrammes ;
- Toucher de nouveaux publics en tenant compte des nouveaux usages en appelant à plus d’interaction avec les publics et en favorisant l’appropriation artistique et culturelle ;
- Réinventer les musées pour co-créer et collaborer avec un lieu dans une dynamique participative.
Pour assister à la conférence
11 avril / Participez à la conférence à la Drac-Île-de-France en utilisant l’application StarLeaf / Join meeting using StarLeaf app https://meet.starleaf.com/4897318447/app (Drac-Île-de-France) 12 avril / Participez à la conférence à la Maison Jean Monnet en utilisant l’application FB Live de la page FB de la Maison Jean Monnet / Join meeting using the FB Live app on the Maison Jean Monnet FB page https://www.facebook.com/maisonjeanmonnet/ |
Programme du colloque à télécharger
Jeanette Zwingenberger, historienne de l'art, enseignante à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et commissaire d'exposition indépendante. Membre de l'AICA (International Association of Art Critics). Membre suppléant du Comité consultatif pour les œuvres d'art de l'UNESCO, Membre fondateur EVA -Paris
Bertrand Triboulot, archéologue, ingénieur d'études à la Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France. Chercheur associé au CNRS -UMR 7044 ArcHIMèdE. Chargé de cours à Paris 1 Panthéon – Sorbonne. Sociétaire de l'Académie Lorraine des sciences. Membre fondateur EVA-Paris
Philippe Charlier, Directeur du département de la recherche et de l'enseignement, musée du quai Branly-Jacques Chirac, médecin, Université de Versailles / Saint-Quentin-en-Yvelynes/EA4498 Laboratoire Dante, France
Nathalie Ginoux, professeure d'Histoire de l'art et Archéologie des mondes celtes, Sorbonne Université / Faculté des Lettres / Centre André Chastel (UMR 8150), Directrice de l'Observatoire des patrimoines de l'Alliance Sorbonne Université
Partager la page