Adoptée lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco, l’œuvre architecturale de Le Corbusier est un bien en série transnational, constitué de dix-sept sites, choisis parce qu’ils apportent ensemble une réponse exceptionnelle à quelques-uns des enjeux fondamentaux de l’architecture et de la société au XXe siècle. Ils ont été réalisés sur un demi-siècle, tout au long de ce que Le Corbusier a nommé lui-même une "recherche patiente".
(Argentine, Belgique, France, Allemagne, Inde, Japon, Suisse)
Sur ces 17 éléments oeuvres inscrites, 2 sont en Provence Alpes Côte d’Azur :
- Le Cabanon de Le Corbusier à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes), (1951)
Le cabanon répond à un besoin personnel de l’architecte qui aime venir y passer ses vacances.
Au-delà de ses qualités de lieu de mémoire, il témoigne surtout clairement de la capacité de Le Corbusier à faire de toute expérience, aussi modeste soit-elle, le prétexte à des investigations et des réflexions de portée plus générale. Le cabanon s’inscrit dans une recherche sur la mise au point d’un "standard", celui d’une Unité de vacances – habitat et mobilier – et plus généralement d’une cellule d’habitation minimum, standardisée et industrialisable.
Le cabanon est construit en bois ; les panneaux et le mobilier sont préfabriqués.
- L'Unité d'habitation Le Corbusier dite Cité Radieuse à Marseille (Bouches-du-Rhône), (1945)
Ouvrage fondateur du brutalisme architectural, l’unité d’habitation fut un prototype majeur d’un nouveau modèle de logement, basé sur l’équilibre entre l’individuel et le collectif et destiné à la production de masse.
Après la Seconde Guerre mondiale, les problèmes de logement en Europe étant à leur comble, Le Corbusier mit ses théories d’urbanisme en pratique avec la construction en 1945 de l’unité d’habitation, une synthèse de quatre décennies de sa réflexion sur l’habitat collectif. Haute de dix-sept étages et conçue pour abriter 1 600 personnes, l’unité englobe plusieurs types d’appartements, ainsi que des magasins et des salles communes, toutes reliées par des "rues" en hauteur.
Sylvaine Le Yondre, adjointe au conservateur régional des monuments historiques
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