Pour Junior Kamsap 25 ans, résident à Colombes, cette formation « Prenez la parole ! », lancée par le ministère de la Culture, est arrivée à point nommé : « Ce qui m’a motivé à participer à la formation à l’éloquence est la volonté d’améliorer mes compétences humaines, notamment à la perspective des entretiens d’embauche. Je voulais aussi gagner en aisance à l’oral. »
« Bien plus qu'un programme de formation, il s’agit de rencontres avec des professionnels de la culture et d’immersions dans des établissements culturels. Nous offrons à ces jeunes l'opportunité de découvrir les métiers de la culture et ce programme donnera aussi, je l'espère, l'envie d'en faire leur métier », exprimait Rachida Dati en mars 2025 pour présenter le parcours, à l’occasion de la Semaine de la Langue française et de la Francophonie.
L’ambition de cette initiative originale centrée sur l’acquisition de la prise de parole est à la fois spécifique et multiple : favoriser leur professionnalisation et aider leur insertion à travers la formation à la prise de parole d’une part, et la découverte de secteurs culturels d’autre part.
S’emparer du pouvoir de la parole
« La pédagogie de l’Ecole de l’Eloquence, partenaire du projet, se fonde sur une conviction forte : nous sommes tous capables de bien nous exprimer. La parole n’est pas un don aléatoire», exprime Marie Brault, formatrice à l’Ecole de l’Eloquence, partenaire du programme. « Nous bénéficions certes d’un contexte familial et culturel plus ou moins favorable au partage d’idées, mais dans le cadre du projet « Prenez la parole ! », il s’agit de donner aux jeunes des outils concrets pour qu’ils puissent tous s’emparer du pouvoir de la parole, en mesurant l’importance de cette compétence.
Pour la formatrice, une formation réussie est évaluée à l’étude des conséquences qu’elle a pour le jeune dans la vie réelle. « J’accorde de l’importance au fait de demander à la personne ce qu’elle a appris, et si le travail effectué a modifié quelque chose dans son fonctionnement. Dans un travail sur la prise de parole, la personne arrive avec tous ses sacs. C’est la relation de confiance qui permet d’avancer dans la progression de personne à personne. En tant que formatrice, j’ai besoin que les jeunes que j’accompagne me fassent confiance, et de pouvoir leur faire confiance. Il arrive que nous nous rendions compte de parcours de vie particulièrement difficiles. J’ai parfois l’impression qu’il faudrait plusieurs corps de métiers pour accompagner au mieux ces jeunes», poursuit-elle. Et Antoine Daligaux, également formateur à l’Ecole de l’Eloquence, d’ajouter : « Chaque apprenant est un nouveau défi. Nous devons toujours chercher comment nous améliorer, et répondre aux attentes de l’élève. En tant que formateur, j’apprends autant que l’élève. »
Un enjeu pour leur avenir
Développer une communication efficace et sa capacité de prise de parole en public nécessite d’acquérir une présence scénique, d’apprendre à structurer un discours clair et impactant tout en sachant l’adapter à son public. Pour ce faire, construire sa confiance en soi et gérer le trac, mais aussi utiliser les techniques vocales et corporelles pour captiver l’audience est nécessaire. Ce sont tous ces aspects de l’art oratoire que le ministère de la Culture entend transmettre aux jeunes, par l’intermédiaire de ce programme. Le dispositif de ce parcours se clôturera par un concours d’éloquence qui se tiendra en après-midi le 27 janvier au théâtre de l’Alliance Française.
Six établissements partenaires se sont engagés à soutenir le projet, et à recevoir un groupe dans leurs locaux pour le parcours de formation : le château de Vincennes, le musée d’Orsay, la BNF, le Louvre et la basilique Saint-Denis.
L’acquisition de connaissances de base sur l’environnement artistique et culturel et la diversité des établissements culturels ouverts au public est la seconde ambition de ce parcours. Il s’agit de permettre aux jeunes de découvrir plusieurs établissements culturels, les métiers de la culture pour les premiers niveaux de qualification, et d’observer ces métiers dans un établissement culturel. Le 25 octobre, les jeunes attachés à l’établissement partenaire de la basilique Saint-Denis ont par exemple pu visiter la basilique et participer à un atelier de taille de pierre. Le parcours professionnel possible pour les jeunes intéressés ? Une formation rémunérée d’un an par l’intermédiaire de l’AFDAS.
A suivre : "Prenez la parole" - Visite en immersion culturelle à la basilique Saint Denis.
Partager la page
