« Le festival Odyssées en Yvelines est la seule manifestation de création théâtrale destinée au jeune public en France. Le concept est simple : il consiste à associer des artistes et des auteurs, puis à les accompagner dans leur démarche de production, en vue de faire émerger une création au sens large du terme, puisqu’il peut s’agir aussi bien d’une pièce, que du théâtre d’objet, des arts visuels ou de la marionnette. Second principe fort : il s’agit d’une biennale itinérante, qui irrigue tout le département des Yvelines, et notamment les établissements scolaires »,explique Cyril Le Boulaire, responsable du pôle des publics et du développement au Centre dramatique national de Sartrouville et des Yvelines, qui organise le festival tous les deux ans depuis 1997. La dernière édition a eu lieu du 15 janvier au 17 mars 2018.
La radio est un média qui intéresse beaucoup les adolescents. Ça implique un travail centré sur la voix, à un âge où le rapport au corps est parfois un peu compliqué. J’ai rarement vu un projet marcher aussi bien auprès des jeunes
Parmi la trentaine de projets organisés en marge des spectacles, deux nouvelles initiatives dans des établissements scolaires ont vu le jour cette année. La première « Carnet de voyages », conçue pour fédérer les classes autour du festival, a été menée avec des élèves qui ont accueilli un des spectacles dans leurs classes. « Nous avons demandé aux artistes et aux auteurs d’accompagner une ou plusieurs classes dans l’écriture et la réalisation d’un texte collectif sur le thème du voyage. Nous avons également mis en place un atelier illustration. Les élèves avaient le choix entre les deux activités. À la fin, les textes et les dessins ont été édités sous forme de carnet. Il y a également eu une déclinaison scénique : tous les enfants sont venus dire leur texte sur la scène du théâtre de Sartrouville ». Élèves de CE1, CM1, CM2, sixième, quatrième, seconde, scolarisés dans de nombreux d’établissements, dont certains situés en réseau d’éducation prioritaire, le public touché a été particulièrement large, et le bilan très positif : « C’est toujours un moment singulier pour les élèves d’accueillir une équipe artistique. Ils entrent dans un processus de création. Et quand ils voient le spectacle, c’est un moment magique. C’est aussi une manière pour eux de découvrir les métiers du théâtre ».
La seconde initiative, « Rumeurs radiophoniques », a donné lieu à un travail spécifique avec les équipes artistiques de « We just wanted you to love us » créée pour le collège, et « Longueur d’ondes » créée pour le lycée. « We just wanted you to love us parle du harcèlement à l’école tandis que Longueur d’ondes raconte l’histoire d’une radio libre. De là est venue l’idée de faire un atelier sur la rumeur par le biais du média radiophonique ». Il en est résulté quatre créations radiophoniques d’une quinzaine de minutes. « La radio est un média qui intéresse beaucoup les adolescents. Cela implique un travail centré sur la voix à un âge où le rapport au corps est parfois un peu compliqué. J’ai rarement vu un projet marcher aussi bien auprès des jeunes. Certains d’entre eux étaient en décrochage scolaire, pourtant la réussite a été totale. Des élèves que les professeurs n’avaient pas vus depuis deux ou trois semaines se sont totalement investis. Cela a été un tel succès que nous allons reconduire le projet l’an prochain ».
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