24.3° Forum du territoire du Parc Naturel de la Narbonnaise : atelier consacré au patrimoine culturel immatériel , Bages novembre 2006
3È FORUM DU PNR Présidé par : Jean Costadau, élu à la culture de Bages, vice-président de la Commission Culture du PNR Rapporteurs : |
A/ INTRODUCTION Une quarantaine de personnes d’horizons divers (artistes, chercheurs, scientifiques, administrateurs, citoyens impliqués dans l’action culturelle …) d’origine multiple : allemand, algérien, occitan, feuillantin (ce petit village frontalier étant bien représenté, presque un quart des participants !) ont participé à cet atelier caractérisé par la diversité des regards, la qualité des débats et des interventions |
B/ THÉMATIQUE CENTRALE Contrairement au forum précédent, une thématique centrale avait été définie afin de cadrer réflexions et débats. Cette thématique sur le patrimoine immatériel a été nourrie par la production d’un rapport d’étude intitulé « La perte durable, rapport d’étude sur la notion de patrimoine immatériel » de Gaetano Ciarcia. Il s’agit d’un rapport d’étude pour la MAE (Mission à l’ethnologie du ministère de la Culture), très riche et assez complexe dans son contenu. Il pose des questions théoriques sur la notion de « Patrimoine immatériel » telle que l’a défini l’UNESCO : « Pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir faire ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés ». Il est rappelé que l’opération ADS, très soutenue financièrement par la DRAC et la Région, a été lancée il y a 5 ans, fait l’objet d’une collaboration étroite avec le G.A.R.A.E. (Groupe Audois d Recherche et d’Animation Ethnologique) et a suscité une production abondante : - Inventaires ou rapports d’étude documentaire : - Ouvrages publiés : - Films documentaires réalisés : Les réflexions de l’atelier peuvent s’ordonner autour de 3 axes : la connaissance, la transmission, la valorisation. 1° Connaissance Les recherches menées depuis plusieurs années par le P.N.R. autour du patrimoine maritime, fluvial et lagunaire, recherches impliquées avec les détenteurs de savoir, contribuent à la connaissance du patrimoine immatériel. De même pour le domaine de la micro toponymie qui définit le rapport de l’homme au territoire. Toutefois le patrimoine immatériel n’est pas réductible au seul regard des ethnologues et l’atelier a démontré la diversité des regards sur le territoire : l’approche photographique menée sur les habitants de Feuilla ou sur les vignerons du Pays Minervois Corbières éclaire ce rapport étroit des habitants au territoire. Dans cet ordre d’idée, le ressenti subjectif de l’artiste (peintre, écrivain, poète …) capte et traduit « l’esprit des lieux » qui est aussi une dimension du patrimoine immatériel même s’il peut tendre vers l’abstraction. Le thème récurrent de la cabane (la « vraie » cabane, faite en matériaux naturels, qui sert d’abri temporaire), objet matériel, sensible, semble bon à penser le patrimoine immatériel parce qu’il renvoie à l’imaginaire, à l’identité locale, aux techniques, au social, et pose le rapport nature-culture, dedans-dehors, toléré-illicite … 2° Transmission (savoir-faire et langue) La question des savoir-faire et leur place dans les contrats sociaux économiques en mutation a été posée à plusieurs reprises autour de la notion de transmission. C’est la problématique du passage du savoir-faire au « faire savoir » qui est posée là. Deux exemples du transfert de savoir faire traditionnels évoqués, un noeud de pêcheurs du Var adopté par les pêcheurs de Gruissan et la réintroduction du pastoralisme sur le P.N.R., peuvent être considérés comme des formes de réponse à la notion de transmission. La langue garante de la diversité culturelle et sa difficile 3° Valorisation En premier lieu, il faut évoquer les publications du P.N.R. : films, expos, livres … comme outils de valorisation des travaux menés sur le patrimoine immatériel : chasse, pêche, chemins de l’ancienne frontière …Les « circuits du patrimoine du Parc » apparaissant aussi comme des outils de valorisation du patrimoine culturel : 7 circuits existent (dépliant renvoyant à des plaques en lave émaillée dans les communes) et projet du GARI (Groupement Audois de Recherche Interdisciplinaire) sur le massif de Fontfroide par exemple. Les produits du terroir : vin, miel… ont été évoqués pour souligner que le savoir-faire qualitatif doit être considéré comme une forme de valorisation du patrimoine immatériel. |
C/ CONCLUSION Cette année, l’atelier a été plus théorique, il ne s’est pas contenté de lister des pratiques, des besoins, mais a initié un vrai débat de fond. Il a redéfini le patrimoine non pas comme une notion passéiste mais comme un réservoir sans cesse en requalification, résolument tourné vers le présent et l’avenir. En bref, comme l’a résumé un participant, « passé dépassé et patrimoine en devenir ». |
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