Formé aux Arts et Métiers de Madrid puis à l’Ecole des Beaux-Arts de Buenos Aires, Francisco Sobrino, comme plusieurs artistes de sa génération à la même période, s’engage à la fin des années cinquante dans la voie de l’abstraction géométrique avec un vocabulaire formel épuré. Il explore les questionnements fondamentaux de la création des années soixante, que sont la perception et le mouvement. Son travail explore le rythme et les systèmes combinatoires chers à l’art concret, et s’insère de ce fait pleinement au château de Mouans-Sartoux. Véritables pièges pour l’oeil, les œuvres de Francisco Sobrino interrogent la complexité de la perception et plongent le spectateur dans une instabilité visuelle où images virtuelles et images réelles ne cessent de se confondre.
Francisco Sobrino, Structure permutationnelle, 1998/2015. Collection Famille Sobrino - Courtesy Galerie Mitterrand © photo eac. © Adagp, Paris 2020
Ainsi, les gouaches sur carton réalisées par Francisco Sobrino en 1959 utilisent de subtils jeux formels de progressions mathématiques qui donnent souvent un aspect tournoyant à la composition. Avec l’utilisation de couleurs primaires et complémentaires, relief et profondeur semblent apparaître sur les compositions bidimensionnelles. Ses assemblages muraux et sculptures réalisés en 1969 et 1970 utilisent l’aléatoire avec des mouvements nés de l’activation de ressorts ou de tiges métalliques par le visiteur. Leur relief joue de l’espace et de la lumière. Francisco Sobrino utilise les matériaux modernes, tels le plexiglas et l’acier poli, pour réaliser des structures souvent kaléïdoscopiques avec une interférence toujours accrue entre l’oeuvre, le spectateur et l’environnement. Les multiples facettes des Structures permutationnelles qu’il réalise à partir de 1964 démultiplient la réflexion de la lumière, œuvres « ouvertes » qui questionnent le champ des possibles de la relation objet / œil humain.
Francisco Sobrino, Sans titre, 1990. Collection Famille Sobrino - Courtesy Galerie Mitterrand © photo eac. © Adagp, Paris 2020
Cette expérience de l’oeuvre par le spectateur se retrouve dès les années 1960 à travers diverses actions menées au du G.R.A.V. dont il est co-fondateur. Il réalise sa première œuvre architecturale en 1965 à Sarcelles, une Structure permutationnelle en acier inoxydable. Dans le cadre d’autres projets réalisés en Europe et en Amérique, l’artiste engage une réflexion sur les sources d’énergie naturelle disponibles en extérieur. Ainsi, dès 1976, il s’intéresse à l’énergie solaire et intègre en 1981 des cellules solaires dans une première sculpture auto-énergétique.
Exposition du 7 décembre 2019 au 06 septembre 2020. Galerie du Château, Espace de l’Art Concret, Donation Albers-Honegger, Château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : 04 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.
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