J’ai appris avec émotion la disparition de Catherine Lachens, comédienne au talent infini dont le regard lumineux et la gouaille si singulière ont marqué des générations de Français.
Catherine Lachens s’est formée au théâtre auprès des plus grands. Après avoir suivi les cours de Jean Périmony et de Jean-Laurent Cochet, elle entre au Conservatoire national de Paris où elle travaille sous la direction de Robert Manuel et Anthony Vitez, avec pour camarades de jeu Francis Huster, Nathalie Baye et Jacques Villeret.
Très vite, Catherine Lachens sait tout faire. Comédienne aussi brillante que polyvalente, elle sort du Conservatoire en 1972 avec les Premiers prix dans les catégories classique, comédie, contemporain, et étranger.
Sa carrière sera par la suite marquée à la fois par sa collaboration avec les figures les plus emblématiques du cinéma français et par la diversité des rôles et des sentiments qu’elle a su interpréter.
Catherine Lachens fait ses débuts sur le grand écran en donnant la réplique à Brigitte Bardot et Francis Blanche dans L’Histoire très bonne et très joyeuse de Colino trousse-chemise de Nina Companeez, Isabelle Adjiani dans Ariane de Pierre Jean de Saint Bartolomé, ou encore Alain Delon et Jean-Louis Trintignant dans Flic Story de Jacques Deray.
Elle passera ensuite deux décennies prolifiques au cours desquelles elle jouera sous la direction de Georges Lautner, Yves Boisset, Philippe De Broca, Jean Yanne, Claude Zidi, Pierre Tchernia, Federico Fellini ou encore Claude Chabrol, dans des films devenus cultes tels que Flic ou Voyou, Je suis timide mais je me soigne, et Le sang des autres. En 1994, elle brille à nouveau dans Gazon maudit de Josiane Balasko.
Qu’elle fut tenancière de bar, directrice d’école ou conseillère matrimoniale, Catherine Lachens a joué tous les personnages, tantôt graves tantôt comiques, avec cet humour décalé dont elle avait le secret. Elle a transmis toutes les émotions avec une intensité et une profondeur uniques.
A travers ses apparitions au théâtre, elle a servi pendant vingt ans les plus grands auteurs, que ce soit Molière, Jean Genet, Kafka, Labiche ou Feydeau. Brillante Toinette dans Le Malade Imaginaire, elle fut aussi remarquée pour Le Genre Humain de Jean-Edern Hallier mis en scène par Henri Ronse.
Femme aux multiples talents, Catherine Lachens était aussi une grande sculptrice. En 2016, elle reçut pour l’ensemble de sa carrière le Prix Reconnaissance des cinéphiles par l’association Souvenance de Cinéphiles.
Actrice populaire, Catherine Lachens était un visage de la France et une grande artiste dont la générosité et la joie vont nous manquer.
J’adresse à sa famille et à ses proches mes plus sincères condoléances.