Je me réjouis d'être aujourd’hui parmi vous, pour ouvrir cette nouvelle page
de la très belle histoire d'Euronews.
Lorsqu’Euronews est venue s'installer dans l'agglomération lyonnaise en
mai 1992, le défi était de taille. Il s'agissait de bâtir un modèle inédit de
média européen, capable de proposer au monde un regard différent sur
l'actualité, en transcendant les visions strictement nationales, en portant
nos valeurs communes.
Près de 20 ans plus tard, force est de constater que ce qui était hier un pari
un peu fou est aujourd'hui une réussite exemplaire. Euronews s'est
imposée comme la chaîne d'information internationale préférée des
Européens, qui sont chaque jour plus de 6 millions à suivre ses
programmes sur le câble, le satellite ou par voie hertzienne. Son
rayonnement international ne cesse de s'étendre et elle est aujourd'hui
reçue dans le monde entier par plus de 344 millions de foyers, dans 155
pays.
Cette réussite incontestable, nous la devons en partie aux hommes qui
dirigent Euronews avec talent et conviction, et je pense en particulier à
Philippe Cayla, président du directoire de la chaîne, et à vous-même, cher
Michael Peters.
Ce succès est celui d'une organisation unique, composée de 800
collaborateurs dont 400 journalistes, qui représentent 25 nationalités,
oeuvrant quotidiennement pour diffuser la chaîne simultanément dans 11
langues différentes 24h sur 24h, avec une précision remarquable. Cette
diversité et cette richesse sont constitutives de l’identité européenne
d'Euronews et de la spécificité de son offre. Je veux donc ici rendre
hommage à ces équipes, avec une pensée particulière pour les
journalistes polonais et portugais qui, je le sais, sont dans l'inquiétude, et
saluer leur formidable engagement au service de la chaîne et de sa
politique éditoriale, qui donne corps à la pluralité des points de vue et à nos
objectifs européens en matière de multilinguisme.
Le multilinguisme n’est pas un poids supplémentaire qui viendrait s’ajouter
aux multiples contraintes du projet européen : il est, j’en suis persuadé,
l’élément même de notre intercompréhension, il est l’une des conditions
d’accommodement et d’adhésion, pour tous les citoyens européens, à
notre identité commune.
Si la réussite d'Euronews doit beaucoup à la qualité des femmes et des
hommes qui la constituent, elle s'explique aussi par le fait qu’ils servent
une ligne éditoriale dont la constance, la clarté et la limpidité est
exemplaire, au profit d’une information dense et impartiale, « pure », pour
reprendre votre nouvelle signature, en quête constante de justesse et de
vérité.
Cette rigueur, cette exigence de qualité, si précieuses à l'heure où la
production d'information en temps réel privilégie parfois le sensationnel à la
fiabilité, n'ont jamais empêché l'entreprise de rechercher en permanence
l'innovation et la création, sur le plan technologique comme dans la
manière même de présenter l'information.
Je pense notamment au succès planétaire de la rubrique « No comment »,
largement copiée depuis son lancement, et qui propose un regard si
radicalement différent sur l'information que je n'aurais pas été surpris d'en
retrouver des extraits projetés sur les murs de la Sucrière à l'occasion de la
biennale d'art contemporain 2011.
Cette association d'idée n'est pas innocente tant Euronews est
profondément enracinée dans la cité qui l'a vu naître. La fidélité de la
chaîne à la ville de Lyon traduit la force de ce lien et l'engagement
constant de la Région Rhône-Alpes comme du Grand Lyon à ses côtés.
En ces temps de difficultés économiques mondiales, malheureusement
propices au repli sur soi, la présence d'Euronews sur le sol français est un
formidable plaidoyer en faveur de l'idée européenne. Résultat du travail
commun de 21 chaînes publiques, elle démontre à travers sa réussite la
pertinence d'un modèle fondé sur la collaboration, à l'échelle de l'espace
européen, de services publics nationaux.
À ce titre, cher Jean-Jacques Queyranne, cher Gérard Collomb, je veux
saluer les efforts conjoints déployés par vos deux collectivités pour que la
chaîne demeure en France et poursuive son développement à Lyon. Je me
réjouis d'ailleurs que cet engagement se traduise prochainement par
l'entrée de la Région Rhône-Alpes et du Grand Lyon au capital
d'Euronews.
Dans ce contexte, il était donc logique que la chaîne s'installe au coeur
même de la cité et plus particulièrement dans le quartier de la Confluence,
un des plus vastes projets de réaménagement urbain d'Europe, qui
consacre le dynamisme économique, social et culturel de la ville de Lyon
et de la région Rhône-Alpes.
À proximité du nouvel Hôtel de la Région dessiné par Christian de
Portzamparc et du siège du Progrès, Euronews disposera bientôt d'un
bâtiment d’environ 10 000 m², conçu par les architectes Jakob &
MacFarlane, dont le dessin radicalement moderne et ouvert symbolise
autant l'identité européenne de la chaîne que ses ambitions de
développement. J'en profite pour saluer les différentes institutions qui
participent à ce projet immobilier et sans lesquelles il ne pourrait pas voir le
jour : la Caisse des dépôts et Consignations, les Voies Navigables de
France et le groupe Cardinal.
Gageons que ce nouvel écrin contribuera à étendre le rayonnement de la
chaîne en Europe et dans le monde, entre Rhône et Saône. Euronews,
cette horloge de Babel, où l’information en continu ne sacrifie jamais la
qualité sur l’autel de l’immédiateté, y a, j’en suis sûr, un très bel avenir.
Je vous remercie.