5 projets lauréats pour la recherche et la valorisation dans les écoles supérieures du spectacle vivant

Depuis sa création en 1987, l’ESNAM propose une formation initiale faisant cohabiter transmission de fondamentaux techniques (concernant les arts plastiques au service de la scène, le jeu, la manipulation etc.) et création. 
Mais qu’en est-il concrètement ? Comment la transmission impacte-t-elle la création, et réciproquement ? Dans quels espaces, dans quels temps, sous quelles formes la création est-elle présente dans le cursus de l’ESNAM ? Comment les pédagogues se positionnent-ils à ce sujet ? Quelles sont leurs pratiques ?  Et quelles sont les attentes et le vécu des étudiants et étudiantes ? Comment cet équilibre peut-il être pensé en 2025 ? La distinction entre création et transmission n’est-elle finalement qu’heuristique dans le but d’appuyer des principes/pratiques pédagogiques ?

La recherche mobilisera les étudiants et étudiantes et les artistes-pédagogues intervenant à l’ESNAM, ainsi que le Conseil pédagogique. Elle s’appuiera sur l’observation des enseignements, des entretiens et une recherche documentaire. Le dialogue avec les partenaires du projet, (département d’Arts du spectacle de l’Université de Strasbourg, Institut d’Etudes Théâtrales de l’Université Sorbonne Nouvelle, formation de marionnettistes de l’École supérieure de musique et d’art dramatique (HMDK) de Stuttgart), permettra de mettre la recherche en regard avec d’autres pratiques et d’en élargir la portée. A terme, elle viendra informer et renforcer la pédagogie proposée à l’ESNAM.

Depuis les années 1970, l’enseignement de la musique a porté un fort développement de la pratique musicale en amateur, préoccupation importante des politiques culturelles publiques.  Le Schéma National d'Orientation Pédagogique conçoit la pratique amateur comme « finalité de l’apprentissage pour la majorité des élèves ». Toutefois, le conservatoire contribue à la construction d’un amateurisme spécifique, orienté vers le modèle du musicien professionnel. La pratique en amateur est souvent peu connue des enseignants et comprise de manière univoque, les titulaires du Diplôme d’État étant eux même souvent issus de parcours où la professionnalisation est conçue comme horizon. 

Afin d’enrichir la manière dont les étudiants en DE appréhendent l’amateurisme, ce projet vise à mettre en évidence la diversité des projections des musiciens amateurs dans leurs pratiques.   Il interroge l’articulation de celles-ci avec les univers professionnels sous d’autres modalités que le passage de l’amateurisme à la professionnalisation. 

Ce projet repose sur l’analyse et la valorisation des Travaux d’Étude Personnels (TEP) du pôle Aliénor et des mémoires étudiants du PESMD. Il prévoit un soutien à la réalisation de nouveaux TEP pour qu’ils constituent une matière pertinente permettant d’approfondir la réflexion de ce projet. Il envisage la valorisation des travaux réalisés lors de temps de restitution et de réflexion proposés aux étudiants et aux équipes pédagogiques des deux pôles.

Le projet « Des voix sur un plateau », conduit par Valérie Philippin à l’école du TNBA, interroge la place de la voix dans les processus de création et d’interprétation théâtrale contemporaine. 

Artiste lyrique et pédagogue, Valérie Philippin engage les élèves de la promotion 7 dans une recherche articulant théorie, histoire et expérimentation vocale. 

À l’heure où les écritures scéniques s’émancipent du texte dramatique, la voix redevient un vecteur central d’expression, à la croisée du langage, du son et de la musique. 
Ce travail sur deux saisons vise à développer l’autonomie artistique des élèves en les incitant à explorer leur instrument vocal dans une perspective personnelle et critique, en lien avec les autres enseignements et les spectacles accueillis au TNBA. 

La recherche donnera lieu à un podcast, une table ronde publique avec des artistes et avec des étudiants de l’Université Bordeaux-Montaigne et du PESMD, ainsi qu’à la publication d’un essai signé de Valérie Philippin.

Le projet « Écrire et transmettre la danse » vise à interroger les divers modes de transmission de la danse expérimentés au PESMD : in vivo par un ou des chorégraphes ou via la notation du mouvement en Laban ou en Benesh. Ce projet interrogera également d’autres modes de transmission de la danse (archives historiques, tradition orale, réseaux sociaux…). Après une première phase d’exploration qui a permis de structurer des premiers partenariats avec le laboratoire Cultures et diffusion des savoirs de l’Université de Bordeaux, l’Université fédérale de Rio de Janeiro, la manufacture CDCN de Bordeaux / La Rochelle et le CNSMD de Paris, cette nouvelle étape permettra d’engager une réflexion plus ciblée autour des axes suivants : 

• les impacts des expériences de transmission sur le parcours de formation des étudiants et étudiantes ;
• les interactions entre la transmission et les enseignements spécialisés ;
• les diverses formes de transmission et d’écriture de la danse avec un élargissement à toutes les formes de danse.

Les partenariats avec les Universités brésiliennes de Rio et São Paulo permettent d’inscrire cette recherche dans une perspective de comparaison internationale.

Sous le pilotage d’un ingénieur d’étude dédié, ce projet de recherche pluridisciplinaire s’appuiera sur les compétences artistiques et scientifiques des étudiants en formation initiale et des enseignants au PESMD, des étudiants en master à l’Université de Bordeaux, des enseignants-chercheurs des universités partenaires, d’artistes en résidence et des notateurs spécialisés.

Ce projet de recherche s’intéresse à l'interaction en temps réel entre la musique écrite ou improvisée et les notions d'espace dans les pratiques scéniques, la spatialisation, la captation des paramètres sonores et du mouvement/geste en relation aux espaces musicaux, plastiques, scénographiques et visuels.

En partenariat avec l’Ircam, le ZKM - Karlsruhe, l’Institut de recherche en musicologie (IReMus), (CICM), l’UC Berkeley, McGill University et l’Université de Montréal, le projet sera articulé autour de plusieurs axes.

1.  Mise en place d’un lieu d'expérimentations technologiques, musicales, sonores et plastiques, complétant les ressources existantes à la HEAR et celles partagées par les institutions extérieures
2. Organisation de workshops avec les étudiants et étudiantes et le développement d'outils personnalisés de création en temps réel
3. Expérimentation par des maquettes pour tester et valider les écritures, dispositifs et discours spatiaux
4. Préparation de journées d’études autour des sujets et problématiques qui ont émergé au cours de la recherche avant publication des résultats

« Espaces sans frontières » développera profondément le département de composition et ses liens avec les classes instrumentales et les ensembles instrumentaux de la HEAR et à Strasbourg. Ce projet a vocation à élargir et consolider les connexions entre musique, arts visuels et scénographie et donnera aux étudiantes et étudiants et professeurs de nouveaux outils pour la création, ainsi la HEAR réaffirmera sa position dans le domaine de la recherche/création au niveau national et international.