La cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Clermont-Ferrand, chef-d’œuvre gothique du XIIIe siècle, s’apprête à entrer dans une nouvelle phase de son histoire. Classée monument historique depuis 1862 et propriété de l’État, elle fera l’objet, à partir de 2025, d’un vaste chantier de restauration piloté par la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes. Ce projet ambitieux, estimé à plus de 20 millions d’euros, vise à rénover ses couvertures, renforcer la sécurité incendie et préserver durablement ce patrimoine emblématique, tout en lui permettant de rester ouvert au public.
Démarrage d’un chantier d’ampleur
L’état actuel des couvertures de la cathédrale présente une usure normale, mais importante, nécessitant une intervention rapide. Les défauts d’étanchéité ont également endommagé les enduits intérieurs des voûtes, ce qui a conduit à la mise en place de mesures de conservation (pose de filets en 2019 et 2023).
Dirigé par l’architecte en chef des Monuments historiques Rémi Fromont, le projet de restauration vise à redonner aux couvertures leur rôle essentiel de protection contre les intempéries. Il concerne l’ensemble des parties hautes de l’édifice (plomb, pierre, etc.), ce qui en fait une opération exceptionnelle.
Compte tenu de son ampleur, le chantier sera réalisé en plusieurs phases, afin de maîtriser les coûts, l’organisation et les délais (études et marchés).
Trois phases opérationnelles sont identifiées. Elles concernent différentes parties de la cathédrale :
Initiée dès 2025, l’opération permettra de garantir l’étanchéité des parties hautes, ainsi que d’améliorer les conditions d’intervention des pompiers (création de plancher d’accès / installation de colonnes sèches), la sécurité incendie par l’installation de caméras thermiques ainsi que la mise en place d’une instrumentation (suivi des fissures). L’opération financée à 100% par l’État (ministère de la Culture - DRAC Auvergne-Rhône-Alpes) dans le cadre du plan de relance s’élève à8,2 millions d’euroset durera 18 mois.
L’opération de restauration de la couverture du vaisseau central de la nef devrait suivre aussitôt la première phase de travaux achevée. Cette opération démarrerait donc en début d’année 2027 et concernera la restauration des toitures de la nef, du chœur, des transepts, ainsi que des terrasses des massifs Sud et Nord et de la tour de la Bayette. Au regard de l’importance de l’opération, cette phase se déroulera sur plusieurs années.
La restauration des couvertures intermédiaires (c’est-à-dire les couvertures en pierre des bas-côtés et des chapelles) n’est pour l’instant pas programmée.
Au total c’est un projet global d’un montant estimatif de plus de 20 millions d’euros et d’une durée minimum de 6 années qui va débuter.
Le chantier du massif occidental : informations pratiques
- Ouverture de la cathédrale : le chantier qui va démarrer au 3ème trimestre 2025 concernera le massif occidental. L’intervention des entreprises s’effectuera exclusivement hors des espaces accessibles au public, permettant d’assurer l’ouverture et les usages habituels de la cathédrale.
- Installation de chantier : afin d’intervenir sur les deux tours Nord et Sud, une clôture de chantier sera mise en place sur une partie de la façade occidentale de la cathédrale. La base-vie quant à elle sera positionnée sur le parvis Nord de la cathédrale, place de la Bourse.
- Communication : la mise en place de panneaux pédagogiques installés sur la clôture de chantier est d’ores et déjà prévue. Des actualités sur l’avancée du chantier seront mis en ligne sur le site internet de la Drac.
Historique d'un projet de restauration ambitieux
La maîtrise d’ouvrage du chantier de restauration de la cathédrale est assurée par la Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes (DRAC). À la suite de l’arrivée d’un nouvel architecte en chef des monuments historiques (ACMH), Rémi Fromont, nommé pour conduire les études et les travaux, plusieurs études ont été réalisées depuis 2017. Le diagnostic structurel et notamment du clos et couvert ont permis d’établir un programme de travaux sur plusieurs années, en fonction des priorités sanitaires relevées sur l’édifice.
En 2020, des travaux de sécurisation ont été menés sur la couverture de la nef et en 2023, une baie médiévale très abîmée a été restaurée.
En parallèle, sous la maîtrise d’œuvre de l’architecte des bâtiments de France (ABF), des travaux d’entretien réguliers sont réalisés.
En septembre 2020, l’étude pour la « mise hors d’eau » de la cathédrale – identifiée comme enjeu prioritaire – est achevée. Elle prévoit une campagne de travaux ambitieuse et nécessaire, visant la réfection de l’ensemble des couvertures de la cathédrale et l’amélioration de la sécurité incendie, en plusieurs phases et en cohérence avec les nouvelles orientations du plan de sécurité des cathédrales mis en place à la suite de l’incendie de Notre-Dame de Paris des 15 et 16 avril 2019.
Depuis 2021, les autorisations de travaux nécessaires ont été déposées et la phase projet liée au démarrage des travaux de restauration s’est développée. Il convenait de définir les différents modes opératoires d’intervention et des installations de chantier. Ces études conduites avec l’architecte en chef des monuments historiques, accompagné de bureaux d’études spécialisés et d’une maitrise d’œuvre amiante et plomb, en partenariat avec le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS), l’inspection et la médecine du travail, ont permis de définir des protocoles afin d’assurer d’une part les conditions d’exercice des entreprises (protection des travailleurs) et d’autre part la sécurité des riverains en garantissant l’étanchéité du chantier.
Un diagnostic plomb réalisé en 2021 a confirmé la présence de ce matériau, inhérente à la construction et aux vitraux anciens. Afin de protéger à la fois les ouvriers et les riverains, des protocoles stricts de sécurité, validés par les autorités compétentes, seront appliqués : confinement partiel des zones de travail, surveillance continue, protections spécifiques et gestion sécurisée des matériaux.
Un monument emblématique au cœur de Clermont-Ferrand
La cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption est un édifice gothique édifié à partir de 1248. Elle a remplacé une cathédrale romane située au même emplacement qui elle-même avait était été précédée par deux autres sanctuaires chrétiens. Son patronage initial est celui de saint Vital et saint Agricol. La majeure partie de la construction actuelle date de la seconde moitié du XIIIe siècle. Toutefois, la façade occidentale et les deux travées adjacentes de la nef ont été édifiées sur le projet de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc au cours de la seconde moitié du XIXème siècle. La cathédrale est classée au titre des monuments historiques en 1862. Elle est propriété de l’Etat depuis 1905.
Les acteurs de la restauration
- La DRAC : La direction régionale des affaires culturelles sous l’autorité du Préfet de région, pilote et met en oeuvre, sur le territoire régional, les politiques du ministère de la Culture. Avec ses services, que sont la Conservation Régionale des Monuments Historiques (CRMH) et les Unités Départementales de l’Architecture et du Patrimoine (dirigées par les ABF), elle assure, depuis le site de Clermont-Ferrand (Hôtel de Chazerat) l’entretien, la restauration, la mise en valeur de la cathédrale et les conditions nécessaires à son ouverture.
- La CRMH : La conservation régionale des monuments historiques est le service de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) qui réalise la maîtrise d’ouvrage des travaux sur la cathédrale. Elle commande et finance les projets de restauration menés par l’architecte en chef des monuments historiques.
- L’ACMH : L’architecte en chef des monuments historiques est le maître d’œuvre des travaux de restauration de la cathédrale. Il conduit les études et les chantiers de restauration, sous le contrôle scientifique et technique de la CRMH.
- L’ABF : L’architecte des bâtiments de France, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), exerce la mission de conservateur de la cathédrale. A ce titre, il réalise les travaux d’entretien et de réparation et est le responsable unique de sécurité auprès des autorités publiques.
- Le clergé : Il est l’affectataire cultuel de la cathédrale. Il est le garant du bon usage de l’édifice conformément à la destination culturelle qui lui a été donnée par la loi.
Télécharger le communiqué de presse du 28 août 2025
Partager la page