C’était un instant clé pour la ville de Nantes : après cinq ans de travaux, la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul a pu rouvrir ses portes ce samedi, à l’occasion d’un moment festif et populaire, notamment marqué par la Fanfare de la 9e brigade d’infanterie de Marine et un concert de musique baroque par l’ensemble Stradivaria. C’était un événement important pour la région Pays de la Loire mais aussi pour le patrimoine national.
Ce chantier d’envergure, l’un des plus importants menés actuellement en France, a mobilisé plus de 35 entreprises et ateliers spécialisés. Ces professionnels, forts d’expertises complexes et minutieuses, se sont illustrés à travers un ensemble d’étapes essentielles à cette réouverture : déblayer, sécuriser, dépolluer, protéger… Un hommage a ainsi été rendu à toutes les personnes mobilisées depuis la fermeture de l’édifice : sapeurs-pompiers, architectes, restaurateurs, chercheurs, compagnons, artisans, ouvriers, agents de la DRAC… Et à cette occasion, 38 agents de l'État et artisans impliqués dans la restauration de la cathédrale se sont vu remettre l'insigne des Arts et des Lettres, témoignant de cette expertise et de leur engagement.
Un chantier scientifique et patrimonial
Depuis l’incendie de 2020, l’État a engagé la totalité du financement de la restauration, à hauteur de 32 millions d'euros, en confiant la maîtrise d’ouvrage à la DRAC Pays de la Loire et la maîtrise d’œuvre à Pascal Prunet, architecte en chef des Monuments Historiques. Ces travaux, au-delà de l’investissement matériel, ont été précieux pour faire avancer la connaissance de l’histoire du lieu et du monument. Ils ont permis différentes fouilles archéologiques, témoignant de la présence d’une ancienne cathédrale romane ainsi que tout un ensemble funéraire.
Pour symboliser l’engagement des femmes et des hommes sur ce chantier d’ampleur, un ballet aérien a été organisé par la chorégraphe Fred Deb’ à l’occasion de la réouverture. Le réveil de l’orgue de chœur a également été un moment très attendu : les travaux entrepris ont en effet été conséquents. Si l’instrument avait été épargné, la console quant à elle avait été entièrement détruite par l’incendie. Les notes de musique résonnant dans l’édifice ont ainsi marqué les derniers pas de cette restauration d’ampleur.
Mais le chantier n’est pas achevé. Le tombeau en marbre de François II, dernier duc de Bretagne, et de Marguerite de Foix, fait l’objet d’une campagne de restauration exceptionnelle, qui était prévue avant l’incendie. Il sera réinstallé à la fin 2026. La façade occidentale et son revers, comprenant notamment la tribune d’orgue, sont quant à eux encore en travaux. C’est l’espace où l’incendie a été le plus destructeur. Une nouvelle verrière sera installée, objet d’un concours d’artistes en partenariat avec la Ville de Nantes. Ces travaux s’étaleront sur une durée d’un peu plus de deux ans, à l’issue de laquelle la cathédrale pourra réellement renaître de ses cendres.
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