Un ensemble de décors peints parmi les plus beaux du département
L’histoire du château de Bioule, édifice vraisemblablement fondé au XIe siècle, est étroitement liée à la famille de Cardaillac. Originaires du Haut-Quercy, les seigneurs de Cardaillac s’établissent à Bioule au cours du XIIIe siècle, en annexant l’église paroissiale existante pour la transformer en chapelle seigneuriale à laquelle ils accolent progressivement leur résidence. En 1336, à la mort de Bertrand V de Cardaillac, la chapelle est ornée d’un décor peint et devient chapelle funéraire familiale. C’est probablement à Antoine II de Cardaillac, mort en 1542, que l’on doit la réalisation des deux autres ensembles de décors peints du château : les peintures de la salle dite des Neuf Preux, ainsi que celles d’une très grande salle, au deuxième étage de l’aile sud, ornée de griffons tenant les armoiries des Cardaillac.
Un château-école…
Le château a été acquis par la municipalité de en 1889. L’idée germe rapidement d’y installer l’école des garçons et le logement de l’instituteur. De nombreux travaux sont entrepris dès 1893 pour accueillir les élèves. Le château est toujours occupé par l’école publique de la commune dans l’ensemble du rez-de-chaussée ainsi qu’au premier étage de l’aile ouest. Des études, puis de grands travaux, ont été menés entre 2015 et 2019 pour restaurer l’aile ouest et rénover les locaux de l’école. La mairie s’est depuis engagée dans une nouvelle étude diagnostique sous la maîtrise d’œuvre de Gaëlle Duchêne, architecte du patrimoine, afin de vérifier l’état sanitaire des ensembles de décors peints dans le reste du château, et d’envisager la restauration des peintures de la chapelle et son ouverture au public.
…pour un chantier-école
Fin juin 2023, en partenariat avec la mairie de Bioule et la Drac Occitanie, le château a accueilli cinq élèves-restauratrices de l’Institut national du patrimoine (INP) pour un chantier-école. Le département des restaurateurs de l’INP forme les futurs restaurateurs du patrimoine. Dans le cadre de leur formation, les étudiants réalisent régulièrement des opérations de conservation-restauration in situ, accompagnés par un restaurateur diplômé, dans des institutions ou sites partenaires. Encadrées par leur professeure et Diane Henry-Lormelle, une des restauratrices en charge de l’étude des peintures, les élèves ont pu exercer leur œil à l’étude des peintures murales dans la salle des Neuf Preux, en réalisant notamment une étude stratigraphique des décors qui permettra d’enrichir les connaissances acquises dans le cadre de l’étude diagnostique en cours.
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