La Mission patrimoine
La Mission patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, soutient des projets de restauration de sites patrimoniaux, favorise la préservation du patrimoine religieux qu’il soit affecté ou non au culte, encourage l’artisanat local et les métiers d’art. Les projets soutenus permettent de créer des emplois, d’attirer des visiteurs et de valoriser le patrimoine culturel de la France. Des collectes de dons et de mécénats accompagnent certains projets pour mobiliser la société civile autour de la sauvegarde de ce patrimoine.
Depuis la première édition en 2018, la Mission patrimoine a aidé 762 sites pour leurs travaux de restauration, dont 108 projets emblématiques du patrimoine régional et 654 sites départementaux (un site par département métropolitain et collectivité d’outre-mer). Aujourd’hui, plus de 60 % sont d’ores et déjà sauvés ou sur le point de l’être : 230 chantiers sont terminés et 240 sont en cours.
Fiche d’identité
Édifice : pont-aqueduc romain
Région, commune : Occitanie, Pyrénées-Orientales
Propriétaire : commune
Population : 177 habitants
Territoire : vallée d’Agly, à 50 km à l’ouest de Perpignan
Protection au titre des monuments historiques : classé
Intérêt patrimonial
Le pont-aqueduc, de 170 m de long, est soutenu par 29 arches. Il est situé à 300 m au nord d’Ansignan, petit village juché sur un promontoire rocheux au cœur de l’ancien pays de Fenouillèdes. C’est l’emblème du village et le seul aqueduc rural édifié durant la période antique encore en activité en Europe. Un canal, toujours en fonction, couronne l’ouvrage tandis que la partie centrale abrite un passage pavé et voûté en berceau pour les piétons.
Son origine et son utilité première sont entourées de mystères. Il pourrait avoir été destiné à alimenter une villa romaine retrouvée à proximité ou une exploitation de minerai de fer, à l’irrigation de la vallée ou à l’alimentation du village ancien. La légende dit même que les plans de cet aqueduc auraient été ramenés de Babylone sous Hugues Capet en 980, lors des croisades. Ils seraient ceux d’un ouvrage qui alimentait, à partir de l’Euphrate, les jardins suspendus de la reine Sémiramis, fondatrice de Babylone.
L’aqueduc est classé au titre des monuments historiques depuis 1974.
Projet de valorisation
Des visites guidées en été et des visites scolaires sont organisées.
Un vaste aménagement paysager pour restaurer la visibilité de l’édifice et le valoriser est en cours. La commune a ainsi acquis en 2021 et 2022 les terrains le jouxtant pour permettre sa mise en lumière. Celle-ci est prévue en partenariat avec l’association Ansigna’Muse pour la saison touristique, à laquelle s’ajouteront spectacles, expositions artistiques et animations de découverte du site.
Un projet de production d’électricité grâce à une turbine installée à l’intérieur d’un canal souterrain existant est également en cours d’étude.
Ce projet s’inscrit en parallèle de la création du Parc naturel régional Corbières-Fenouillèdes au sein duquel le pont-aqueduc se trouvera.
État de péril
L’état de conservation de l’ouvrage a fait l’objet d’un diagnostic précis, rendu en octobre 2022, pointant divers désordres :
- L’érosion lente de l’édifice a été constatée avec altération des matériaux, érosion des joints, croissance de la végétation et fragilisation des maçonneries ;
- Des altérations sont également dues aux fuites du canal : humidité, algues, coulures et végétation ;
- Plus inquiétants encore, des déséquilibres structurels sont à noter avec des déformations, fissures et ruptures. L’érosion et les fuites fragilisent la structure de l’édifice et menacent sa stabilité. Les désordres sont particulièrement importants au niveau du pont-galerie, sur les grandes arches enjambant la rivière. Ils conduisent à des déformations et effondrements de nature à entraîner la ruine d’une partie de l’ouvrage.
- Par ailleurs, ce monument enjambant le fleuve Agly est soumis à des crues violentes pouvant amplifier ce phénomène de déstabilisation.
Nature des travaux à réaliser
Au vu du coût, la commune envisage les travaux en 6 tranches :
- Tranche 1 : restauration et reprises structurelles de l’arche 6 (enjambant la rivière) ;
- Tranche 2 : restauration et reprises structurelles de l’arche 5 (enjambant la rivière) ;
- Tranches 3 à 6 : restauration du reste de l’édifice en 6 tronçons, y compris l’intérieur de la galerie.
Démarrage des travaux : fin 2023 - début 2024
Fin des travaux : 2027
Collecte
En cours, avec la Fondation du patrimoine.
Pour en savoir plus : Mission Patrimoine
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