Laurent Callonnec, directeur de Regards Satellites, pose d’emblée l’ambition du festival : "Né d’une nécessité de réinvention et d’un désir d’exploration, le festival Regards Satellites s’affirme comme un espace de résistance et de redécouverte." Cette déclaration ancre l’événement dans une dynamique de transformation, où le cinéma devient un outil critique et un territoire d’expérimentation. Héritier des Journées cinématographiques dionysiennes, le festival prolonge leur volonté d’un "cinéma engagé", tout en élargissant son horizon aux "luttes sociétales, aux cinématographies minoritaires et aux approches inclusives." Il ne s’agit pas seulement de défendre une certaine idée du cinéma, mais d’explorer des territoires inédits, où la représentation devient un enjeu politique et esthétique.
Cette troisième édition illustre avec force cette orientation et braque ses projecteurs sur les quartiers populaires brésiliens, ces territoires où le cinéma s’imprègne de réalités sociales et de résistances vibrantes, révélant une autre cartographie du pays. Le directeur du festival insiste sur la mise en avant de cinéastes qui interrogent les marges et questionnent les récits dominants : d’ "Adirley Queirós, Joana Pimenta et Lincoln Péricles à l’hommage à Sarah Maldoror, le festival célèbre les voix audacieuses qui enrichissent la diversité cinématographique." Le festival Regards Satellites ne se contente pas de donner à voir ces œuvres, il s’inscrit dans une démarche où "la mémoire des lieux croise les luttes du présent pour mieux imaginer des futurs collectifs". En établissant des ponts entre figures historiques et nouvelles voix, il façonne un espace de dialogue entre héritage et création contemporaine.
Dans un paysage cinématographique marqué par la standardisation des productions, le festival affirme une autre exigence et choisit la diversité des formes et des récits. Cette diversité se manifeste à travers une sélection audacieuse, privilégiant "les premiers longs métrages, les expérimentations hybrides" et une "compétition paritaire". Ces choix traduisent une volonté affirmée de faire du festival un "tremplin pour des cinéastes indépendants et innovants", plaçant ainsi la découverte et le renouvellement au cœur de son projet. Cette ouverture s’accompagne d’un dialogue constant avec des institutions et partenaires internationaux : "Avec des collaborations internationales et des échanges constants avec des institutions, distributeurs et festivals, il s’inscrit dans l’idée d’être un carrefour d’une vision diverse du cinéma."
Mais Regards Satellites ne se limite pas aux projections : il crée un espace de réflexion et d’échange. Comme le souligne Laurent Callonnec : "Avec des débats, des masterclasses et des rencontres, il interroge les enjeux contemporains du cinéma et de la société." Ce positionnement fait du festival un lieu où la transmission est aussi essentielle que la découverte, où l’expérience cinématographique se prolonge dans des discussions ouvertes et stimulantes.
À travers ces choix et cette philosophie, le festival ne se contente pas d’accompagner le mouvement du cinéma indépendant : il l’amplifie, lui donne une résonance et contribue à façonner les imaginaires de demain. Une ambition qui, selon son directeur, s’incarne dans un principe clair : "ouvrir des voies nouvelles et inattendues au cinéma".
Le festival Regards Satellites 2025 : une programmation audacieuse et engagée
Pour sa troisième édition, le festival met en lumière des regards cinématographiques singuliers et propose une compétition de huit films internationaux, tous en quête d’une narration alternative et d’une esthétique novatrice. Parmi eux, plusieurs premières européennes et avant-premières, ainsi que des réalisations marquées par une approche expérimentale ou hybride. Des cinéastes émergents, tels que Thibault Emin, Pedro Freire ou Saulė Bliuvaitė, viendront accompagner leurs œuvres, renforçant ainsi l’esprit d’échange et de transmission au cœur du festival.
Trois prix seront décernés : le Prix "Université des Créations / Paris VIII" (soutien à la distribution), le Prix SensCritique (mettant en valeur une cinéphilie participative) et le Prix du Public Xenia (basé sur l’impact émotionnel des films). Une séance spéciale "coup de cœur" sera également présentée par les jeunes ambassadeurs du dispositif Cinémas 93, soulignant l’importance du regard des nouvelles générations.
Projections exceptionnelles et rétrospectives
Le festival propose également des projections inédites en France des versions restaurées 4K de deux classiques américains : "Pi" de Darren Aronofsky et "Stop Making Sense" de Jonathan Demme. Ces séances seront accompagnées d’une rencontre avec des professionnels du cinéma et d’un pop-up store temporaire dédié aux éditions collectors d’A24.
Un hommage particulier est rendu à Sarah Maldoror, figure révolutionnaire du cinéma décolonial, dont l’engagement a profondément marqué l’histoire du 7e art. En reconnaissance de son héritage, la grande salle du Cinéma L’Écran sera rebaptisée "Salle Sarah Maldoror".
Soirée d’ouverture
Le festival s’ouvrira avec une séance spéciale présentée par Adirley Queirós, composée de deux films : "O cinema acabou" de Lincoln Péricles, inédit en France, et "A cidade é uma só ?" de Queirós, un puissant récit mêlant fiction et documentaire sur l’histoire alternative de Brasília. Une entrée en matière forte qui résonne avec l’esprit engagé de cette édition.
Regards brésiliens : rétrospectives et rencontres
Cette édition met à l’honneur les quartiers populaires brésiliens à travers le regard de cinéastes comme Adirley Queirós, Joana Pimenta et Lincoln Péricles. Leurs films, entre mémoire et militantisme, témoignent d’un cinéma indépendant en prise avec les réalités sociales et politiques du Brésil. Au programme : projections croisées, masterclass et table ronde sur la préservation du cinéma marginal et amateur.
Avec cette programmation riche et plurielle, Regards Satellites 2025 affirme son ambition : défendre un cinéma libre, inventif et résolument tourné vers l’avenir.
Découvrir toute la programmation du festival
Partager la page