La présence de la culture dans les lieux de soin contribue à la qualité de vie, à l’estime de soi et au lien entre professionnels et usagers. Cela permet à chacun, quelque soit son âge, son état de santé ou son niveau d'autonomie, d'exercer ses droits culturels : accéder aux œuvres, participer à la vie culturelle et développer sa pratique artistique.
Dans cette conviction, la convention régionale « culture-santé-handicap » 2025-2030 engage la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) et l’Agence Régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France à renforcer l’accès à la création dans tous les lieux où l’on soigne, accompagne et vit. La signature de cette convention régionale, le 4 décembre 2025 à Arras intervient dans la continuité de la convention nationale du 21 juillet 2025 entre le ministère de la Culture et le ministère chargé de la Santé. Elle prolonge également un programme structurant, le programme « Culture-Santé », initié en 1999 afin d’ouvrir la culture aux personnes hospitalisées, âgées, en situation de handicap, ainsi qu’à leurs proches et aux professionnels du soin. Ainsi, comme le souligne Hugo Gilardi, directeur général de l'ARS Hauts-de-France, « La culture appartient pleinement aux parcours de soins. »
Une ambition renouvelée pour les Hauts-de-France
La convention régionale 2025-2030 liant l'ARS Hauts-de-France et la DRAC Hauts-de-France vise à structurer une dynamique commune, stable et ouverte à l’expérimentation. Elle fixe quatre priorités territoriales :
- favoriser l’accès aux pratiques artistiques des publics accompagnés ou vulnérables ;
- soutenir des projets portés par des équipes artistiques et culturelles en lien avec des établissements sanitaires ou médico-sociaux ;
- organiser un réseau régional réunissant acteurs culturels, professionnels du soin et collectivités pour garantir la qualité et la cohérence des actions ;
- mobiliser l’ensemble des dispositifs : résidences, interventions artistiques, formations croisées, appels à projets, fonds d’accessibilité, jumelages entre lieux de culture et lieux de soin.
Chaque établissement pourra proposer des projets co-construits, adaptés aux besoins des personnes accueillies. Les démarches expérimentales seront suivies à l’échelle régionale afin de favoriser la circulation des méthodes et l’évaluation partagée.
La DRAC et l’ARS Hauts-de-France consacrent chacune 150 000 euros par an pour garantir la mise en œuvre opérationnelle du programme.
Une journée d’échanges et d’engagement
La signature de la convention a eu lieu dans le cadre de la journée interprofessionnelle organisée à l’Atelier Canopé d’Arras, en partenariat avec l’ARS Hauts-de-France, Canopé et le BIP Arts & Santé. L’événement a ouvert un espace d’analyse collective sur l’évolution de la participation des personnes en situation de handicap dans la création artistique et culturelle depuis 2005.
La première séquence, consacrée au panorama de ces évolutions, a été introduite par le témoignage d’Arthur Aumoite, réalisateur malvoyant et vice-président du Conseil national consultatif des personnes handicapées. Par son regard d’expert du vécu, il a rappelé l’importance de l’accessibilité, de l’autonomie, et de la représentation des personnes concernées dans les espaces et les créations culturels. Ensuite, les intervenants ont présenté des gestes artistiques, des parcours d’artistes, des retours d’expériences issus d’établissements culturels et médico-sociaux.
L’après-midi a été consacrée à des ateliers d’échanges de pratiques. Les participants y ont travaillé sur des enjeux tels que l’accessibilité des établissements d’enseignement artistique, l’engagement des institutions pour l’inclusion ou encore la formation des professionnels du soin, de l’éducation et de la culture. Une façon de croiser les approches, d’identifier des freins concrets et d’ouvrir des pistes d’action, dans un esprit de coopération entre acteurs du territoire.
Une vision partagée
En signant cette convention, la DRAC et l’ARS réaffirment leur volonté commune de faire des Hauts-de-France un territoire où chacun - accompagné, soigné, aidant ou professionnel du soin - peut accéder, participer et contribuer à la vie culturelle. Hilaire Multon, directeur régional des affaires culturelles des Hauts-de-France, explique : « La culture soutient la dignité humaine et accompagne tous les parcours de vie. Là où la vulnérabilité se fait sentir, elle ne s’interrompt pas : elle ouvre des espaces pour exprimer, ressentir et imaginer. Elle relie les individus, donne de la force, et affirme que chacun est reconnu dans sa dignité. Cette convention porte une conviction essentielle : la culture est partie prenante du soin apporté aux personnes et du soin que nous portons à la société. »
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