Après une rénovation profonde menée entre 2021 et 2025, La rose des vents, scène nationale de Villeneuve-d’Ascq, accueille à nouveau les publics dans un bâtiment repensé pour la création contemporaine, le confort des spectateurs et l’ensemble des collaborations artistiques qui structurent ce lieu depuis près de cinquante ans.
Cette réouverture marque l’aboutissement d’un chantier architectural ambitieux, porté par l’État, les collectivités territoriales et un large réseau de partenaires culturels. Elle célèbre également un projet artistique affirmé, dirigé depuis 2023 par Audrey Ardiet, qui inscrit cette scène nationale dans un paysage élargi : spectacle vivant, cinéma, actions transfrontalières, accueil d’artistes associés et forte attention portée à la pratique artistique des habitants.
Un projet artistique consolidé
Depuis 2023, la directrice de la Scène Nationale, Audrey Ardiet, conduit une orientation reposant sur la pluridisciplinarité, l’attention portée aux écritures contemporaines, aux formes documentaires et au théâtre d’objets, ainsi que sur le développement de propositions qui déplacent les regards. Un temps fort consacré à la magie contemporaine prolonge cette ouverture esthétique.
Quatre artistes associés - Cyril Teste, Nathalie Béasse, Jeanne Lazar et Thierry Collet - poursuivent leurs créations et leurs rencontres avec les habitants, assurant une continuité artistique et un lien direct au territoire.
L’institution maintient une politique active d’accessibilité : audiodescription, Langue des Signes Française, surtitrage adapté, dispositifs Culture Relax et Souffleurs d’images.
Les actions d’éducation artistique et culturelle liées au théâtre et au cinéma s’appuient notamment sur Le Méliès, salle labellisée « Art et essai » et « Europa cinémas ».
Un bâtiment métamorphosé
En 1976, La rose des vents surgissait au milieu des prairies villeneuvoises, cube brutaliste de béton, symbole de rupture et d’audace architecturale signé Bernard Bougeault. Sa façade, animée par l’œuvre "Le Sourire de Nadja" de Béatrice Casadesus, est devenue emblématique de la ville. Aujourd’hui, ce cube historique se pare d’une nouvelle énergie : hall lumineux, mezzanine ouverte sur la terrasse, café, foyer et espaces administratifs modernisés.
Villeneuve‑d’Ascq, une ville nouvelle où La rose des Vents s’inscrit dans un patrimoine vivant
Villeneuve‑d’Ascq a souvent été décrite comme un laboratoire d’architecture. Plusieurs de ses édifices témoignent de l’audace des concepteurs et de l’ambition urbaine de la ville.
L’implantation de La Rose des Vents dans ce paysage urbain ne relève pas du hasard : en dialogue avec ces édifices, elle ancre la scène nationale au cœur d’un territoire pensé pour la culture, l’urbanisme et la vie collective. En renouant avec ses racines, en modernisant ses espaces et en s’ouvrant à tous les publics, La Rose des Vents participe à cette dynamique de ville‑culture, où architecture, arts vivants et citoyenneté se répondent.
Ce cadre rend visible la dimension politique et sociale du projet : un théâtre, mais aussi un choix d’aménagement, à l’échelle d’une ville nouvelle.
La rose des vents a quitté ses murs en novembre 2021, portée par un chantier inscrit dans le Contrat de plan État-Région 2015-2020. La rénovation menée de 2021 à 2025 a conservé cette identité visuelle tout en ouvrant l’édifice sur la ville par un hall lumineux, une mezzanine donnant sur une terrasse et des espaces de travail modernisés.
Les deux salles ont été entièrement repensées :
- une salle de 436 places assises, jusqu’à 1000 personnes debout,
- une salle modulable de 114 places.
S’y ajoutent un studio de répétition, des loges, un foyer, un café et des bureaux repensés. L’architecture, signée Maria Godlewska, répond aux enjeux de fonctionnalité, d’accessibilité et de performance énergétique. L’ensemble atteint désormais 3 630 m².
Chaque détail participe à la dignité retrouvée d’un équipement culturel structurant. Ce retour dans les murs constitue une étape essentielle : la scène nationale retrouve un outil conçu pour accueillir les œuvres et les artistes dans des conditions renouvelées.
L’État, garant du temps long
La scène nationale relève d’un label défini par le ministère de la Culture, qui engage les structures à :
- accompagner la création,
- favoriser la rencontre entre artistes et habitants,
- proposer une programmation exigeante
- et garantir un accès élargi au spectacle vivant.
L’opération de rénovation représente un coût total de 20,5 M€ TTC, financé par la ville, l’État, la Région Hauts-de-France, la Métropole européenne de Lille et le Département du Nord.
La participation de l’État comprend 4,4 M€ pour les travaux et un appui constant au projet artistique. Ce rôle permet d'assurer la continuité, la stabilité et l’exigence du label. Dans le paysage français, les scènes nationales constituent des points d’ancrage essentiels, des lieux de création, de transmission, de diffusion. Elles forment un réseau d’intérêt général où la création traverse les territoires et où les artistes disposent de lieux pour inventer.
Dans une région marquée par la densité culturelle de la métropole lilloise, l’action de l’État articule les énergies communales, départementales, métropolitaines et régionales. Elle permet que chaque structure s’ancre dans un paysage commun.
L’engagement de l’État incarne la volonté de garantir aux scènes nationales des conditions stables pour la création et la diffusion artistique, mais aussi de renforcer la participation des publics et l’aménagement culturel des territoires.
Un retour dans les murs, une géographie élargie
Entre 2021 et 2025, le nomadisme artistique a conduit l’équipe dans l’ensemble de la métropole lilloise, tissant un réseau renforcé de partenaires associatifs et culturels. Cette géographie d'actions, faite des collaborations avec Le Grand Bleu, Le Gymnase, Latitudes Contemporaines, Le Grand Mix, l’Idéal-Tourcoing ou la Condition Publique, a vocation a être pérennisée.
La rose des vents s’inscrit par ailleurs dans le Pôle International de Production et de Diffusion (PIPD) des Hauts-de-France, également porté par les scènes nationales de Valenciennes, Amiens et Maubeuge : « Scènes unies du Nord », dit SUN, incarnent un modèle innovant de coopération artistique et culturelle à l’échelle internationale.
Une réouverture pensée pour les publics
Les 6 et 7 décembre 2025, un week-end de découverte a permis aux habitants de parcourir les nouveaux espaces grâce à des visites guidées, ateliers, rencontres, un bal populaire et divers temps conviviaux.
Les circulations repensées, l’accessibilité accrue et la lisibilité des espaces facilitent l’accueil de tous. Dans un quartier où le logement social est majoritaire, l’ouverture élargie du lieu répond à un objectif d’égalité d’accès à la vie culturelle.
La rose des vents retrouve ainsi un outil fonctionnel, un lieu de travail adapté à la création et un espace où les publics de la métropole peuvent découvrir des formes artistiques multiples.
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