Ce double évènement a réuni élus et personnalités du monde du livre et de la lecture en Bretagne à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) autour d’Amaury de Saint-Quentin, préfet de Région, à la faveur de la visite de Nicolas Georges, directeur adjoint du livre et de la lecture.
L’acquisition exceptionnelle du manuscrit de Locmaria
Une coopération efficace
Le retour sur ses terres du manuscrit de Locmaria a pu se faire grâce à la mobilisation exceptionnelle et rapide des chercheurs ayant identifié le manuscrit et des financeurs parvenus à réunir la somme : Rennes Métropole, l’Agglomération et la Ville de Quimper, le Département du Finistère, la Région Bretagne et le ministère de la Culture. Ce dernier a activé son dispositif d’aide aux acquisitions et restaurations patrimoniales d’intérêt national (ARPIN), ainsi que son fonds national du patrimoine, à plus de 60 %.
Le ministère reconnaît ainsi l’enrichissement inestimable que constitue l’acquisition de ce document pour les collections publiques bretonnes, pauvres en manuscrits du Haut Moyen-Âge. Quatre manuscrits de cette époque sont conservés dans les collections bretonnes, contre près de 500 en Normandie. Le retour dans sa région d’origine de ce manuscrit âgé de près de 1 000 ans, après de multiples pérégrinations, est un fait particulièrement remarquable. Il faut en effet remonter à 1830 pour la dernière entrée d'un manuscrit de cette époque dans les collections bretonnes.
Description du manuscrit
L’ouvrage mesure 21 x 13 cm et comporte 88 feuillets rédigés en latin sur un support de parchemin. Il est en excellent état de conservation. Il contient la copie du commentaire, en latin, sur l'Évangile de saint Marc rédigé au VIIIe siècle par Bède, dit le Vénérable, (vers 672-735), célèbre moine de l’abbaye de Jarrow (en Northumbrie au nord-est de l'Angleterre).
Cet auteur est également connu pour ses ouvrages scientifiques, hagiographiques (consacrés à la vie des saints) et historiques, largement diffusés. Ses commentaires de l’Évangile selon saint Marc étaient connus par fragments. Le manuscrit de Locmaria, probablement écrit dans le scriptorium (atelier de copistes) de l’abbaye de Landévennec, contient le texte complet. Quelques indices permettent de penser qu’il a été rédigé pour l’abbaye féminine de Locmaria proche de Quimper.
Cette abbaye est l’une des quatre seules abbayes féminines de Bretagne au Haut Moyen-Âge. Elle acquiert sa réputation et sa puissance à partir du XIe siècle, période de construction de l’église. Hodierne, fille du comte de Cornouaille Alain Cainiard, compte parmi les premières abbesses. Les 88 feuillets du manuscrit sont rédigés sobrement, sans décor en dehors de quelques lettrines. Cette sobriété fait penser à un manuscrit destiné à l’usage et à l’éducation de la communauté religieuse, plus qu’à la dévotion particulière ou au prestige de ses propriétaires.
Un manuscrit à étudier
Il importe que les universitaires participent, chaque fois que c’est possible, à l'exploitation scientifique de ce patrimoine, afin que les étudiants d’aujourd’hui et de demain ouvrent de nouveaux champs de recherche. Pour faciliter à la fois sa conservation, sa connaissance, son accès et la recherche, le manuscrit de Locmaria sera prochainement numérisé.
S’il a déjà fait l’objet de recherches fondamentales, notamment de la part des historiens Cyprien Henri et Julien Bachelier, il n’a cependant pas encore révélé tous ses secrets. L’analyse approfondie du fonds comme de la forme permettra d’affiner la connaissance de la nature du parchemin, la composition des pigments, sa datation, de confirmer son lieu de création et son destinataire.
Signature du contrat départemental lecture (CDL) d’Ille-et-Vilaine
La dynamique du secteur en Bretagne
Comptabilisant 1 060 lieux de lecture (soit 32 établissements pour 100 000 habitants), la Bretagne offre, selon l’Atlas des bibliothèques, la répartition la plus efficiente de France en ville comme en milieu rural. Ainsi, plus de neuf habitants sur 10 ont accès à une bibliothèque dans leur commune de résidence et 99 % des Bretons résident à moins de 10 minutes en voiture d’une bibliothèque. Ce maillage dense et structuré souligne l’importance de la mobilisation et de la contribution des collectivités territoriales.
L’importance de l’engagement de l’État pour la lecture publique
Les contrats départementaux lecture sont un cadre de coopération et de dialogue entre l’État et les Départements visant à renforcer la cohérence des stratégies territoriales en faveur du développement de la lecture. Il s’agit d’un cadre d’action souple, qui peut d’adapter à des contextes territoriaux divers. Il permet de mieux articuler les financements de l’État et des collectivités territoriales et d’inscrire dans la durée les moyens alloués aux politiques structurelles de développement de la lecture. C’est aussi un espace d’innovation, de créativité et d’expérimentation pour la lecture publique. En Bretagne outre le département de l’Ille-et-Vilaine, l’État a contractualisé avec le Département du Finistère, celui des Côtes d’Armor, et avec 4 communautés de communes.
Les objectifs 2024-2026 pour l’Ille-et-Vilaine
Quatre axes sont privilégiés dans l’orientation du partenariat département- État sur les trois prochaines années :
- Impulser et accompagner le changement des pratiques visant un impact de développement durable dans les bibliothèques ;
- Poursuivre le soutien au développement du rôle social et éducatif des bibliothèques pour renforcer l’élargissement des publics, notamment les plus éloignés de la lecture ;
- Poursuivre l’accompagnement des coopérations et leur formalisation pour garantir l’accès à des services culturels de qualité dans la durée ;
- Promouvoir les langues de Bretagne.
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