Ce 16 septembre 2025 est un jour spécial pour l'archéologie dans l'ex-Franche Comté. Le Centre de conservation et d’étude archéologique (CCEA) de Besançon est inauguré par Paul Mourier, préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté et Christian Mourougane, président de l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (OPPIC), en présence de Jean-François Hébert, directeur général des patrimoines et de l’architecture du ministère de la Culture. Le chantier de ce bâtiment situé dans le quartier « Les Graviers Blancs » à Besançon et d’un coût de 10,3 millions d’euros, a été entièrement financé par l’État (ministère de la Culture). Il a vocation à conserver les biens archéologiques et la documentation scientifique (archives des fouilles) à charge de l’État sur le territoire de l’ex-Franche-Comté pour en favoriser l’étude et la valorisation.
Les principales missions du CCE sont :
- assurer la conservation et le traitement :
- des « archives du sol » constituées par les objets et écofacts issus des opérations archéologiques, une grande partie de ces vestiges n’ayant pas vocation à intégrer de façon permanente les collections des musées ;
- de la documentation scientifique, produite à la fois sur le terrain et au cours des études et analyses effectuées pour la rédaction des rapports d’opérations et publications scientifiques ;
- assurer l’accès de la communauté scientifique (chercheurs, étudiants, professionnels du patrimoine et des musées, bénévoles, etc.) aux données pour favoriser l’étude et la valorisation des vestiges. Des espaces spécifiques sont réservés à l’étude du mobilier et à la consultation de la documentation ;
- permettre le prêt des objets pour des expositions et actions de médiation.
Ce lieu sera ainsi ouvert, sur rendez-vous exclusivement, à des professionnels (étudiants, chercheurs, personnels des musées, etc.) ainsi qu’aux publics scolaires dans le cadre d’actions ciblées, le bâtiment disposant d’une salle de médiation.
Un projet exemplaire en matière de transition écologique
Dès le départ, en plus des aspects fonctionnels du bâtiment, adaptés à ses usages, le ministère de la Culture et l’OPPIC, en charge du chantier, ont souhaité inscrire une dimension de développement durable au projet.
L’agence nunc architectes a été retenue à l’issue d’un concours d’architecture lancé en 2020. Louis Piccon et Emma Le Guellec ont présenté un projet répondant aux attentes de durabilité et de sobriété énergétique. Une attention particulière a ainsi été accordée, lors de la construction à l’utilisation de matériaux biosourcés, à l’économie circulaire et à la réduction des émissions de carbone. Le bâtiment se fond dans le paysage : la partie consacrée aux réserves semble être le prolongement du terrain, avec son toit terrasse empierré, les locaux dédiés à l’étude, à la médiation et à la gestion des collections sont en ossature bois. Le bâtiment, sobre et durable, dispose également de panneaux solaires sur le toit, ainsi que d’une cuve de récupération des eaux de pluie. Enfin, la façade du bâtiment est constituée de panneaux composés de vestiges archéologiques déclassés afin d’évoquer la fonction du lieu.
Ce chantier, débuté en 2023, s’est achevé en juin 2025.
Le CCEA accueillera, dès l’automne 2025, 125 mètres linéaires d’archives scientifiques, puis en 2026, environ 9 500 contenants de vestiges archéologiques à charge de l’État pour l’ex-Franche-Comté qui sont, en partie, conservés dans un dépôt ayant atteint ses limites de stockage ; l’autre part étant en attente de versement vers le CCEA chez les opérateurs d’archéologie préventive.
Elles s’enrichiront ensuite des données collectées lors des opérations archéologiques conduites dans la région.
Le 1 % artistique
L'obligation de décoration des constructions publiques dite du « 1 % artistique » est une procédure spécifique de commande publique d'œuvres d'art qui impose aux maîtres d'ouvrage publics de consacrer un pour cent du coût de leurs travaux à la commande ou à l'acquisition d'une œuvre existante d'un artiste vivant. L’OPPIC a mis en place un comité artistique qui a défini le cahier des charges mettant l’accent sur le dialogue entre le projet architectural, l’œuvre et la conservation préventive.
Le projet de Rafael Serrano a été retenu. L’œuvre, intitulée Au seuil des objets, est composée de quinze photographies illustrant la fusion entre une sélection d’objets archéologiques provenant des collections du CCEA et les différents types de conditionnement utilisés dans leur réserve, liant objets archéologiques et métiers associés.
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