25.1328 - La Brunette II
Malpassé, nord-est de la ville, 13e arrondissement
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X : 1328, p 34. 2005
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : Résidence La Brunette
55 avenue de la Rose, quartier de Malpassé 13013
Lambert 3 : latitude 3.08274 ; longitude 43.3263
Accès : métro 1 : La Rose - La Timone
bus 7 : Malpassé - La Batarelle , bus 41 : Cinq avenue - La Rose
propriétaire : Syndicat des Copropriétaires de La Brunette. 55 avenue de la Rose, 04 91 06 71 43
programme : Ensemble de 168 logements, type LOGECO.
Maître d'ouvrage, Société Civile Immobilière La Brunette,
Ensemble de 4 immeubles, activités, commerces et garages, garderie, salle polyvalente, jardin intérieur, tennis.
dates, auteurs : Permis de Construire : 1964. Déclaration d'Achèvement des Travaux : 1968.
Jean Crozet, architecte.
Ingénieur conseil, Max Laupies.
site : Sur la rive ouest du Jarret, entre les villages de Malpassé et de La Rose. Entre le stade et le lit de l'Huveaune. Altitude entre 34,43 et 39,35 m. Terrain 2,06 ha. Secteur d'habitation discontinue E sur le Plan d'Urbanisme Directeur de 1949.
plan de masse : Ilot urbain ouvert, forme de plusieurs immeubles, se raccrochant à l'opération voisine, et reprenant les tracés de l'ancien jardin de la bastide éponyme. La variété du programme est exceptionnelle pour la période. Épannelage : hauteur constante, 10 étages sur caves.
bâti : Ossature en béton armé constitué de quatre files de poteaux, supportant les planchers. Façades en panneaux de remplissage divers selon le niveau de retrait par rapport aux balcons. Balcons assez continus. Très bon état général.
sources : AD : 2071 W 23 (67.830), 165 W 348
Contexte :
Le triangle Saint-Jérôme, La Rose, Saint-Just sur un penchant sud-est en rive du Jarret, est jusqu'au début du XIXe siècle un lieu de villegiature avec de nombreuses bastides : Château Vento, La Rose, La Valdonne. Elles céderont peu à peu la place aux moulins ainsi le propriétaire des terrains de La Brunette se trouve-t-il être un minotier. Le programme que nous décrivons ici fait suite, sur la même propriété, à une première tranche de 200 logements conçus par le même architecte : le Parc des Roses. Financé en Logements Économiques et Familiaux (LOGECO) initié par P. Courant en 1953 dans le cadre d'une loi visant à la fois à favoriser le marché foncier, développer l'accession populaire à la propriété et à normaliser le logement. La Brunette, 2ème tranche, sera aussi financée en LOGECO, l'autorisation de programme doit dater de 1963, dernière année pour ce financement sans plafond de ressource. À voir les deux programmes on peut mesurer, en moins de dix ans, l'évolution du logement en accession à la propriété, à la fois en terme de programme, de prestations et d'architecture. C'est sur le plan du programme que l'opération est exceptionnelle, puisqu'aux 168 logements s'ajoutent une garderie d'enfant, une salle polyvalente, un centre médical et, sur l'avenue de La Rose, un supermarché avec brasserie, pharmacie, boulangerie et bureau de tabac. Les équipements, y compris les équipements commerciaux, se développent dans le nord-est de la ville, qui s'est largement densifié après l'arrivée des rapatriés en 1962.
Description :
Le plan de masse s'agrège à la première tranche, reprenant le tracé de l'allée d'arbres de la bastide centrée sur un bassin. Cette direction paraît être celle qui mène au village de Saint-Jérôme. Cet entourage donne un plan en îlot formant un U ouvert nord-est et s'appuyant sur la diagonale nord-sud de l'allée d'arbres qui rejoint l'avenue de la Rose. Trois immeubles d'une dizaine d'étages bordent le coeur d'îlot aménagé en square arboré, où certains beaux sujets ont pu être conservés. Les trois bâtiments sont réunis par des galeries extérieures et des passages couverts sous immeubles, dessinant une sorte de déambulatoire qui ajoute au calme du jardin. Plus au sud, en bordure de l'avenue de la Rose, est implanté le supermarché encastré dans la pente (une dizaine de mètres entre l'avenue de Valdonne et l'avenue de la Rose) ménageant un parc de stationnement en toiture. Les parkings des logements sont accessibles depuis le point bas, et se développent sous et entre les immeubles.
Nulle part les dalles de couverture des garages n'apparaissent : ici c'est un tennis, là une salle polyvalente, ailleurs c'est le sol de la galerie. La galerie est elle-même très travaillée avec une toiture dont les rives dessinnent les plis des pentes de récupération des eaux de pluies ce qui lui donne une ligne de ciel ondulante. Enfin, flottant au-dessus du jardin central, accosté au déambulatoire et reprenant la direction de l'allée, un équipement sur pilotis, qui a dû être la garderie sert aujourd'hui de logement de gardien.
Dans ce cadre d'îlot urbain ouvert, les immeubles de logements ne sont pas en reste. On est loin des barres agençant les 3 et 4 pièces de la première tranche, les immeubles ont une distribution sur le modèle de la tour, avec six appartements par étage et une épaisseur de 16,00 m. Seuls, les 2 pièces sont mono-orientés, les autres appartements sont situés aux angles, bénéficiant de deux expositions. Le dernier étage accueille quelques appartements avec terrasse. La structure est constituée de quatre files de poteaux de 0,20 x 0,72 m tous les 3,00 m.
Enfin, les élévations ont cette particularité qu'on n'y lit pas la distribution intérieure : les baies de chambres sont condensées sur un pignon ou sur un pan de façade par groupe de quatre ou cinq et réparties en quinconce sur la paroi. Les séchoirs devant les celliers et les cuisines, possèdent des grilles qui reprennent celle des gardecorps créant encore un flou dans la lecture des niveaux.
Ainsi les façades, à travers ces différentes textures, donnent une lecture non domestique de chaque immeuble.
Auteur :
Jean Crozet,
né le 19 mars 1909 à Marseille, inscrit à l'ordre en 1941.
1952, école, boulevard Chave, Le Camas,
1959-62, immeuble d'habitation, Sainte-Marguerite, 121 chemin de Saint-Tronc avec A. Labbe et A. Promeyrat,
1954, immeuble d'habitation, Le Grand, Saint-Giniez,
1956-58, immeuble d'habitation, Le Belvédère, boulevard de la Glacière, Plombière, avec M. David,
1957-63, immeuble d'Habitation, rue Guibal avec M. David,
1957, ensemble immobilier, rue de Rome, avec M. David,
1958-65, immeuble d'habitation, Cité du Grand Vallat, Meyrargues (Bouches-du-Rhône),
1960-64, ensemble immobilier, La Brunette, La Rose,
1960-64, ensemble immobilier, rue Papety, Charras,
1962, immeuble d'habitation, avenue Delattre de Tassigny,
1962, ensemble Immobilier, chemin des Chutes Lavie,
1962, ensemble immobilier, 24 avenue de la petite Suisse,
1963, immeuble d'habitation, traverse Beausite,
1963, ensemble immobilier Le Vauban, Port Saint-Louis (Bouches-du-Rhône),
1963-64, immeuble d'habitation, Port-Saint-Louis (Bouches-du-Rhône),
1963-64, immeuble d'habitation, cours Gouffé Lodi,
1963-64, ensemble immobilier, boulevard C. Flammarion, Les résidences du Jardin,
1963, ensemble immobilier, Malpassé,
1963-64, immeuble d'habitation, Saint-Julien,
1964, immeuble d'habitation, boulevard des Chutes Lavie,
1964, ensemble immobilier, Château Gombert,
1964, immeuble d'habitation, Menpenti.
Fichiers associés :
- Carte du 13e arrondissement de Marseille
- Notice monographique documentée
© Thierry Durousseau, 2004-2005
Partager la page