1.Vallauris - Parc de la Mirandole
références documentaires : Pré-inventaire des Trente Glorieuses - Alpes-Maritimes, 2005-2008
dénomination : Architecture domestique, immeubles
rédacteurs : Jean-Lucien Bonillo & Raffaella Telese / Laboratoire INAMA / Ensa Marseille
auteurs, dates : Claude Parent, architecte avec André Bloc, plasticien, Louis Lafond, architecte, 1er PC 1964, 2éme PC 1965, chantier 1966-1975
protection, label : édifice non protégé
Historique :
La réalisation de la résidence de la Mirandole s'intègre dans le climat de développement touristique que connaissent les Alpes maritimes au cours des "Trente Glorieuses''. En 1963 un important promoteur immobilier parisien charge Claude Parent de la construction de 160 logements sur la côte, à proximité de Cannes, pour une clientèle aisée. En opposition aux modèles les plus répandus de barres et de tours, Claude Parent impose des petits blocs décalés et étalés sur le terrain très arboré et pentu. Les impératifs du marché l'obligeront toutefois à simplifier la complexité initiale du plan de masse. C'est ainsi que, déçu par cette banalisation imposée de l'esprit du projet d'origine, Claude Parent ne suivra la construction que du premier bâtiment et laissera à Louis Lafond la charge d'édifier les autres. Depuis l'origine le processus d'évolution du projet s'oriente vers une simplification - banalisation des formes. En témoigne la différence entre la radicalité de la maquette d'étude conçue avec André Bloc (boites superposées avec des porte à faux franchement décalés) et le caractère plus conventionnel (volumes "sages" et horizontalité des garde corps blancs et filants) de la réalisation.
Description :
La résidence de haut standing est composée de trois ensembles d'immeubles d'environ 8 étages. L'implantation des bâtiments prend en compte l'ensoleillement, les vues et la création d'un parc central. Le terrain escarpé et scindé par un boulevard (bd de Maure) conduit à localiser deux bâtiments en partie basse tandis que le troisième, situé sur le haut, est relié aux autres par une rampe hélicoïdale pour les voitures, particulièrement expressive et mise en scène. Dès le début du processus de conception, les courbes de niveaux poussent Claude Parent et André Bloc à développer la notion de blocs décalés (Claude Parent parle "d'espaces fracturés"). Elle donne à l'ensemble une forte connotation sculpturale et permet à chaque logement d'avoir une vue dégagée vers la mer. Ainsi les façades semblent dictées par un jeu de pliage qui décale les bâtiments sur des lignes brisées. Les immeubles sont très ouverts sur leur façade principale orientée vers la mer. Les lignes horizontales marquées par les dalles de béton en porte-à-faux des terrasses filantes constituent le caractère dominant de cette architecture. Elles induisent une ombre portée très accentuée par la profondeur de la terrasse et renforcent encore plus la perception du jeu savant de bâtiments décalés les uns par rapport aux autres. La façade arrière, plus massive, est composée d'éléments en béton assemblés. Le rejet d'eau, pincé entre deux voiles, est utilisé comme élément architectural rythmant la façade. Les appartements vont du T2 au T5. Ils sont traversant et possèdent une vaste terrasse à l'avant et une loggia à l'arrière. La distribution s'effectue par un escalier et un ascenseur qui desservent deux à trois logements par palier. Leur disposition est simple : la majorité des chambres est située à l'arrière du bâtiment alors que le séjour est orienté vers la mer.
Deux trames constructives permettent de moduler des dispositions types. Les toitures sont des terrasses allouées aux appartements du dernier étage. Le parc a été aménagé de façon à créer un véritable parcours : la nature y est tantôt domestiquée, tantôt luxuriante et sauvage. Au coeur de la végétation se trouvent un petit cours d'eau, des cascades et une magnifique piscine aux contours brisés.
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