L'Oympiade culturelle
Après avoir décroché, le 24 mai, le record du monde de la longueur en ralliant sur une slackline le Mont-Saint-Michel (2 200 mètres), Nathan Paulin, funambule professionnel, a profité de la fête du Fleuve de la ville de Rouen pour une traversée olympique et patrimoniale, entre la cathédrale et la tour des archives de Rouen. Cet exploit s'inscrivait également dans le cadre de l'Olympiade culturelle des jeux olympiques de Paris 2024.
Allier l’art et le sport, « le muscle à l’esprit »
Pierre de Coubertin.
En lien avec le comité d’organisation des Jeux Olympiques, le ministère de la Culture met progressivement en place une programmation riche où le sport est l’occasion de mettre en avant des projets culturels aux formats variés.
La performance de Nathan Paulin a ainsi permis de valoriser le travail considérable réalisée sur la flèche de la cathédrale de Rouen, l'aide de France Relance et la récente protection apportée à la tour des archives de Rouen.
La performance de Nathan Paulin, à Rouen, ce 1er juillet 2022, est le premier événement normand de l’Olympiade culturelle.
Nathan Paulin
Nathan Paulin est un highliner, un funambule moderne, français. Il est né en 1994 et habite le village du Reposoir en Haute-Savoie. Passionné par les sports de montagne depuis son plus jeune âge, Nathan débute la slackline en 2011. Il trouve une véritable paix intérieure dans cette activité mêlant concentration intense et maîtrise du corps. Ce bien être lors de la pratique le rend très vite passionné, sa progression est rapide. Il compte parmi les meilleurs mondiaux de la discipline dès 2013.
©Bertrand Delapierre - Nathan Paulin au Mont Saint Michel lors de son record du monde
Nathan Paulin détient une dizaine de records mondiaux. Sa plus grande traversée est une highline longue de 2200 mètres à une centaine de mètres de hauteur, au Mont Saint-Michel le 24 mai 2022.
Repousser les limites de ce sport est l’une des raisons qui l’incite à entreprendre des traversées de plus en plus longues. La recherche d’endroits nouveaux, inexplorés, l’esthétique de ces sites est sa principale motivation.
Il vit aujourd’hui de sa passion grâce aux sponsors, aux spectacles ainsi qu’en intervenant dans différentes manifestations (démonstrations, séminaires d’entreprise, conférences…).
La performance de Nathan Paulin, à Rouen, ce 1er juillet 2022, est le premier événement normand de l’Olympiade culturelle.
La cathédrale Notre-Dame de l'Assomption
Bâtiment emblématique de la région et de la ville de Rouen, la cathédrale s’est vue attribuer 1,7 million d’euros dans le cadre de France Relance. Cette dotation doit permettre l’accélération de la restauration de la flèche dite « Alavoine », la restauration et sécurisation des combles en cas d’incendie, et des travaux de renforcement des voûtes.
La construction de l’édifice s’étale entre 1145 à 1544. Au fil du temps, plusieurs éléments d’ampleur sont venus compléter sa silhouette : la tour Saint-Romain, la Tour au Beurre et la flèche de la croisée du transept.
La flèche de la cathédrale de Rouen : l’une des plus hautes d’Europe
Entre le XVIe et le XIXe siècle, une flèche de bois habillée de plomb surplombait la cathédrale. En 1822, la foudre tombe sur la flèche et déclenche un incendie, qui endommage également la charpente de la nef de la cathédrale.
La flèche de la cathédrale, dite flèche d’Alavoine du nom de l’architecte en charge de sa reconstruction est inaugurée en 1876. Elle se caractérise par son style néo-gothique et une construction entièrement en fonte. Elle s’élève à une hauteur de 151 mètres, ce qui fait d’elle l’une des plus hautes d’Europe. Malheureusement, la fonte qui la constitue se dégrade au fil des siècles. En 1970, il est décidé de la doubler d’acier Corten pour la renforcer. Ces travaux de consolidation n’ont pas été menés à leur terme.
Le mauvais état de la flèche, ainsi que l’état dégradé des combles, endommagés lors de l’incendie de 1822 nécessitaient la mise en œuvre de travaux de grande ampleur, à la hauteur de la majesté de l’édifice.
La poursuite de la restauration de la flèche de la cathédrale de Rouen : 1 330 000 €
Du fait de l’élévation de la flèche (151 mètres), les travaux ont été découpés en sept tranches : deux préparatoires, achevées, et cinq opérationnelles, en cours. Ces travaux, initiés en 2016 doivent durer sept ans. La réfection de la flèche vise à remplacer la totalité des éléments cassés, la restauration des éléments abîmés, le changement complet des assemblages (soit plusieurs milliers de boulons) et des connexions entre éléments en acier Corten et en fonte. A l’issue de la réparation des éléments en métal, un décapage très complet est planifié, afin de remettre en peinture la flèche. Elle avait été repeinte pour la dernière fois en 1914. Les rouennais retrouveront donc une flèche de couleur verte.
Grâce au plan de relance, la 4e tranche de travaux de consolidation et de restauration de la flèche, qui concerne la partie intermédiaire, a pu être enclenchée.
Le recoupement des combles de la cathédrale de Rouen : 430 000 €
Les travaux initiés sur les combles de la cathédrale, endommagés, lors de l’incendie de 1822, visent à assurer une sécurité supplémentaire à l’édifice : installation d’un mur porteur séparatif, isolation coupe-feu, afin de limiter les risques de propagation à l’ensemble de la charpente.
En moins de 40 minutes, le "slackliner" a rejoint la tour des archives, site protégé aux titres des monuments historiques depuis 2020.
La tour des archives
D'un aspect très sobre, ce gratte-ciel qui abrite les archives de la municipalité de Rouen, se situe sur la rive gauche de la Seine, en fond de vallée, sur le quai haut Jean Moulin, entre les ponts Boildieu et Corneille. Surplombant la Seine de 104 mètres de hauteur, elle constitue avec la cathédrale Notre-Dame, l’un des plus grands bâtiments de la ville.
Cette situation en ville et proche du centre ancien établit un dialogue entre ces immeubles modernes et ceux anciens de la rive droite : les tours et le clocher de la cathédrale répondent à la tour des archives dans de nombreux points de vue.
Initialement conçue pour accueillir la préfecture de Seine-Maritime, elle est devenue la propriété du conseil départemental de la Seine-Maritime suite aux lois de décentralisation en 1982 et le départ de la préfecture en 1995.
Une architecture futuriste
Construite entre 1956 et 1966 dans le sillage de l’installation des services de l’Etat et du département sur la rive gauche de la Seine, elle est l’œuvre des architectes Henri Barhmann, Raoul Leroy et Rodolphe Dussaux. Elle s’insère dans l’ensemble architectural que constitue l’Hôtel du département.
Qualifiée de « préfecture de l’an 2000 » par le journal Présence Normande en 1966.
Les différents bâtiments constituant l’Hôtel du département remplissent différents usages : accueil du public, espaces de travail, conservation des archives départementales, logements privés. L’importance donnée à la lumière, à la qualité des matériaux et du mobilier et à la fonctionnalité des espaces est visible dans tous les aspects de l’édifice. Chaque bâtiment par ses formes et son agencement traduit son usage. Son architecture s’inspire ainsi du courant moderne promulgué par le Corbusier et Marcel Lods notamment.
La tour des archives, haute de 30 étages (deux niveaux de rez-de-chaussée et 28 étages carrés), s’imbrique de manière efficace dans ce programme.
Profitant d’une élévation particulière en lien avec sa fonction, cet espace de conservation des archives culmine à 90 mètres de haut. Ses deux façades principales, Est et Ouest, sont lisses et légèrement convexes ; tandis que ses pignons sont ajourés de claustra de béton formée par un module carré. Le dernier étage est constitué de deux salles en retrait par rapport à l’aplomb des façades ce qui ménage un vide souligné par le toit terrasse en forme d’ailes reposant sur des piliers trapézoïdaux recouverts de pierres de serpentine vertes.
L’importance donnée à la lumière et à la qualité des matériaux et du mobilier, à la fonctionnalité des espaces est visible dans tout le bâtiment.
Un pôle archives contemporaines
La tour des archives accueille essentiellement des archives communales et hospitalières (sauf les archives anciennes de Rouen) et la presse. Les collections de presse, conservées à la Tour des Archives, sont essentiellement locales. Les plus anciens titres remontent au XVIIIe siècle, tel le Journal de Rouen, devenu en 1947 Paris Normandie, conservé dans son intégralité, depuis 1785. Les 2 000 titres de presse et les magazines sont cotés par thème.
Les revues administratives (le Bulletin des lois, le Journal officiel...) sont également conservées sur le site.
L’hôtel du département, ainsi que sa tour, a officiellement été inscrit au titre des monuments historiques le 28 octobre 2020.
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