Seul le prononcé fait foi
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Président du Conseil départemental, cher Jean-Marie Bernard,
Madame la députée, chère Marie-Josée Allemand,
Madame la Vice-Présidente du Conseil régional, chère Chantal Eymeoud,
Monsieur le Maire, cher Roger Didier,
Mesdames et Messieurs les Élus,
Monsieur le délégué général à la transmission, cher Noël Corbin,
Monsieur le Directeur régional des affaires culturelles, cher Edward de Lumley,
Monsieur le chef du service interministériel des archives de France, cher Bruno Ricard,
Monsieur le directeur des archives départementales, cher Pierre Fabry,
Mesdames, Messieurs,
Plus qu’une naissance, c’est une véritable renaissance que vient célébrer cette inauguration.
Cette ouverture du nouveau bâtiment des archives départementales des Hautes-Alpes, nous la devons d’abord aux équipes des archives, qui ont su traverser ce chantier complexe sans jamais cesser d’assurer la continuité du service public, mais aussi bien sûr à l’engagement sans faille du Département.
Je veux d’emblée les saluer, ainsi que tous les partenaires qui ont contribué à faire de ce projet une véritable réussite.
Par leur maillage territorial, les Archives départementales sont des lieux de savoir et de citoyenneté, au plus près des habitants, dans les métropoles comme dans les zones rurales.
Elles sont des lieux de rassemblement, des lieux de mémoire et c’est pour cela que j’ai à cœur que mon ministère accompagne activement les départements dans leur mission de conservation des archives. Cela passe bien sûr par la construction de nouveaux bâtiments mais aussi par le développement de l’archivage électronique ou la réalisation de programmes de numérisation.
***
Le lieu que nous inaugurons aujourd’hui incarne une ambition : offrir au département des Hautes-Alpes un service d’archives pleinement inscrit dans son territoire et résolument tourné vers l’avenir.
Ce bâtiment, désormais agrandi, modernisé et conforme aux normes les plus exigeantes en matière de conservation, illustre l’engagement résolu du Département et de l'État qui a contribué à son financement à hauteur de 1,5 million d'euros.
Cette rénovation, c’est aussi l’histoire d’un projet architectural qui s’insère dans l’espace qui l’entoure.
En effet, le choix qui a été fait est celui d’une réhabilitation et d’une extension du bâtiment déjà existant, préservant ainsi l’ancrage historique des Archives au cœur du quartier de Molines-Saint-Mens.
Cette implantation dans un quartier prioritaire de la politique de la ville, voisin d’équipements sociaux et éducatifs, est un signal fort : celui d’une culture partagée, transgénérationnelle, accessible à toutes et tous.
En témoigne l’architecture de ce bâtiment elle-même : un espace ouvert, accueillant, qui invite à en pousser les portes et à faire de nouvelles découvertes. Et par des programmes avec les écoles du quartier, des rencontres avec les habitants et des expositions participatives, cette vision s’étend bien au-delà des murs. Au fond, un équipement qui répond à une ambition à laquelle j’attache énormément d’importance : celle de rapprocher la culture des citoyens.
Le projet « Les Archives se la racontent » et l’exposition inaugurale du même nom illustrent parfaitement cette approche. En recueillant la mémoire du quartier de Molines-Saint-Mens à travers des témoignages et des ateliers, il s’agissait non seulement de raconter l’histoire des Archives, de leur bâtiment, de leurs missions mais aussi de recueillir les mémoires de celles et ceux qui sont, au quotidien, les acteurs de ce quartier.
Car un service d’archives n’est pas un lieu figé, tourné uniquement vers le passé : c’est un espace de dialogue, de récits partagés où notre histoire collective d’aujourd’hui se construit avec les habitants.
Avec cette ouverture, il s’agit également d’accompagner un service public innovant et solidaire.
Pour les archives des Hautes-Alpes, l’État a mis en place un système d’archivage numérique mutualisé qui permet aux plus petites communes de préserver leur patrimoine documentaire numérique tout en respectant leurs obligations légales.
Les Archives départementales des Hautes-Alpes sont aussi engagées dans l’intelligence artificielle (IA) en ayant adhéré au projet national « Socface », soutenu par le ministère de la Culture, qui mobilise l’IA pour analyser et exploiter l’ensemble des recensements de la population française entre 1836 et 1936.
Cette première mondiale permettra de constituer une immense base de données qui offrira de formidables perspectives pour la recherche – notamment en retraçant les migrations, les évolutions de l’activité agricole ou artisanale, en bref la vie des familles de ce territoire rural et montagnard sur un siècle. C’est une façon d’explorer l’histoire, de la redécouvrir et je crois que c’est aussi cela la vocation de la culture.
Dans un contexte où les grandes bases de données mondiales d’intelligence artificielle approchent de leur limite d’exploitation, il devient essentiel de continuer à collecter, classer, préserver et diffuser – physiquement et numériquement - des sources nouvelles et inédites.
À l’heure où les archives jouent un rôle clé pour comprendre les enjeux de notre époque et anticiper les défis de demain – qu’il s’agisse d’accès à la culture, de transition numérique, ou de continuité territoriale – il est essentiel de leur donner les moyens d’agir. C’est pourquoi l’État entend poursuivre et renforcer son soutien à ces équipements, pour qu’ils disposent des moyens nécessaires à leur mission, sur tous les territoires.
À nouveau, je souhaite adresser mes sincères félicitations à toutes celles et ceux qui ont permis de faire de cette réhabilitation un véritable succès. Grâce à vous, les habitants des Hautes-Alpes ont l’opportunité d’explorer leur passé dans un lieu vivant et tourné vers l’avenir : c’est une formidable perspective !
Je vous remercie.