Seul le prononcé fait foi
Messieurs les Ministres, cher Jean-Noël Barrot, cher Thani Mohamed Soilihi,
Madame la Vice-Présidente de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Député,
Madame la Présidente de l’Institut français, chère Eva Nguyen Binh,
Monsieur le directeur général de l’Agence française de développement, cher Rémi Rioux,
Madame la directrice de la Maison des Mondes africains, chère Liz Gomis,
Madame l’Ambassadrice, Monsieur l’Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les directeurs,
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Je suis heureuse d’être parmi vous ce soir. L’inauguration des locaux de la Maison des mondes africains marque une étape importante dans ce projet voulu par le Président de la République, Emmanuel Macron.
Ce projet s’inscrit dans la vision exprimée dès 2017, lors du discours de Ouagadougou, et réaffirmée lors du Nouveau Sommet Afrique-France organisé à Montpellier en 2021. Le Président de la République exprimait alors une volonté claire : renouveler en profondeur à la fois nos relations avec nos partenaires africains et la place que l’Afrique occupe dans notre conscience nationale.
Cette volonté était aussi liée à une conviction : la culture doit jouer un rôle central dans ce renouvellement, à la fois par sa capacité à porter un regard neuf et apaisé sur le passé ; et par sa capacité à nous projeter ensemble vers l’invention d’un avenir commun.
La Maison des mondes africains, la MansA, se situe au croisement de ces objectifs. Elle le fait déjà depuis plusieurs mois. Mais pour assurer la montée en puissance de ses activités, la MansA avait besoin d’un lieu qui marque son inscription dans notre paysage culturel.
Mesdames et Messieurs,
La MansA est une institution culturelle originale, bâtie autour de trois piliers.
La MansA c’est d’abord un lieu : hybride et pluridisciplinaire, ouvert à toutes et tous. Un espace où les disciplines se croisent, où la diversité des regards nourrit la création et le débat. C’est un espace de programmation culturelle bien sûr, et l’exposition inaugurée ce soir en témoigne avec force.
Je tiens à saluer le travail remarquable de Roxane Mbanga dont l’exposition Le Grand Salon est un manifeste en elle-même : elle pose les bases d’une maison qui raconte, qui relie et qui invente. Ce lieu, c’est aussi un espace d’incubation pour des projets d’entreprenariat en lien avec le continent africain : la MansA accueillera ainsi dès cette année une première cohorte de dix jeunes entrepreneurs et porteurs de projets créatifs.
La MansA, c’est ensuite un média : qui informe, diffuse et partage. Un média qui met en lumière la richesse des cultures africaines et afrodescendantes, qui en accompagne la visibilité et la reconnaissance dans l’espace public et dans les imaginaires collectifs.
La MansA, c’est enfin un réseau, à travers un écosystème mondial de partenaires, de passeurs et de créateurs, qui donne toute son ampleur au projet. Je veux saluer les musées et institutions qui sont nos partenaires naturels dans cette ambition : le Quai Branly, le musée de l’Homme, le Palais de la Porte Dorée, le Théâtre MC-93. Je souhaite que les synergies se multiplient et s’approfondissent, car nous savons que c’est en croisant les regards et les savoirs que nous avancerons.
Je veux aussi souligner la dimension internationale de ces partenariats et en particulier la deuxième édition du forum « Création Africa », qui sera organisé à Lagos, au Nigéria, du 15 au 18 octobre prochains. Cet événement fera de la MansA un acteur incontournable du dialogue entre la créativité africaine et les marchés internationaux.
L’ambition de MANSA est donc claire : s’installer dans le paysage culturel français comme une institution incontournable, devenir une référence internationale sur les mondes africains et contribuer à rassembler une société parfois fragmentée ou conflictuelle sur les questions d’identité, d’immigration ou d’histoire.
Pour ce qui concerne plus particulièrement le ministère de la Culture, je tiens à affirmer combien les objectifs fixés par le Président de la République sont aujourd’hui une priorité de notre action de la diplomatie culturelle à laquelle nous contribuons. Nous avons fait de la construction d’un nouveau dialogue avec le continent africain et ses diasporas un axe central de notre action internationale. Ce dialogue s’incarne notamment à travers des dispositifs d’accueil et d’échanges des professionnels africains de la culture, comme le programme « Courants du monde ».
Il se déploie aussi grâce à l’action de nos grands opérateurs : le musée du Quai Branly, le Centre national du cinéma, le Centre Pompidou, la Philharmonie de Paris, le Théâtre national de Chaillot, ou encore le Palais de la Porte Dorée, pour ne citer qu’eux. Tous ont pris toute leur part dans ce renouveau.
Ce dialogue s’exprime également à travers une politique de restitution des biens culturels aux Etats du continent africain qui en font la demande. Elle contribue directement à l’apaisement des mémoires. Je souhaite bien sûr que le projet de loi-cadre que j’ai présenté à la fin du mois de juillet dernier puisse être adopté dans les tout prochains mois.
Mesdames et Messieurs,
Vous le voyez, la MansA s’inscrit pleinement dans cette politique culturelle. Je souhaite que cette maison soit un laboratoire vivant, où artistes et chercheurs inventent ensemble de nouvelles formes de création et de compréhension ; une maison ouverte à toutes les disciplines, toutes les générations, tous les milieux sociaux et tous les territoires. Une maison qui donne à chacun la possibilité de dialoguer, de partager et de transmettre.
Je vous remercie.