Rachida Dati, ministre de la Culture, se réjouit de la restitution, le 16 septembre 2025, de trois tableaux de l’artiste Fédor Löwenstein, à sa famille :
- Les Peupliers, huile sur toile, 49 x 69 cm (inventorié R26P) ;
- Arbres, huile sur toile, 54 x 64 cm (inventorié R27P) ;
- Composition, huile sur toile, 64 x 108,50 cm (inventorié R28P).
La ministre de la Culture salue l’action conjointe des services du ministère de la Culture, du musée national d’art moderne et de la Commission pour la restitution des biens et l’indemnisation des victimes de spoliations antisémites (CIVS), qui ont rendu possible cette restitution. Celle-ci a également été facilitée par le travail de Généalogistes de France, l’organisation nationale représentative des professionnels de la généalogie, qui a participé à l’identification des ayants droit de Fédor Löwenstein dans le cadre d’un mécénat de compétence, et d’un généalogiste israélien mandaté par le ministère.
Ces trois œuvres appartenaient à l’artiste Fédor Löwenstein (1901-1946), tchécoslovaque et juif, installé à Paris avant-guerre. Elles ont été saisies, avec vingt-deux autres toiles, par les autorités d’occupation allemandes en décembre 1940, sur le port de Bordeaux. Elles ont ensuite été transportées au musée du Jeu de Paume à Paris, lieu de transit des œuvres d’art spoliées par le service de pillage allemand Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR). Les trois tableaux se trouvaient encore en 1973 dans une réserve du musée du Louvre. De provenance inconnue, ils ont alors été inscrits indument sur les inventaires du Musée national d’art moderne comme « don anonyme ». C’est seulement en 2010 que la provenance des tableaux a été établie par le ministère de la Culture, qui les a identifiés comme des œuvres spoliées à l’artiste. Les tableaux ont alors été radiés des collections du musée et inscrits sur l'inventaire spécial de la récupération artistique (œuvres « Musées nationaux récupération » - MNR) du Musée national d’art moderne.
Cette restitution est le fruit du travail de recherche proactif du ministère de la Culture, qui a identifié le propriétaire des trois œuvres et a souhaité retrouver ses ayants droit pour les leur restituer ; la restitution avait dans le même temps été demandée par un membre de la famille du peintre, désireux de faire connaître l’artiste et de diffuser son œuvre. La ministre de la Culture remercie le petit-cousin de Fédor Löwenstein pour le prêt à venir de ces trois œuvres, qui seront exposées au musée d’art et d’histoire du Judaïsme à partir du 19 février 2026.
Le nombre d’œuvres spoliées pendant la période nazie restituées depuis 1950, ou ayant fait l’objet d’un accord avec les ayants droit, s’élève aujourd’hui à 221, dont 200 biens MNR ou équivalents, 20 œuvres des collections publiques nationales ou territoriales et 1 livre des collections nationales. Sur ce total, 57 biens restitués l’ont été dans le cadre de recherches proactives de l’administration, des musées et des bibliothèques depuis dix ans.
Le ministère de la Culture, les musées et les bibliothèques poursuivent leurs efforts, en lien avec la Commission pour la restitution des biens et l’indemnisation des victimes de spoliations antisémites, pour identifier, tant parmi les objets « Musées nationaux récupération » que dans les collections publiques, les biens culturels spoliés et leurs propriétaires, et rendre possibles de nouvelles restitutions, en réparation des spoliations.
Les notices des œuvres restituées sont disponibles sur la base « Rose-Valland » des œuvres et objets « Musées nationaux récupération » :
https://pop.culture.gouv.fr/notice/mnr/R%2026%20P