Roland Pidoux nous a quittés à l’âge de 78 ans. Avec lui disparaît une figure majeure du violoncelle français, dont le parcours a profondément marqué la vie musicale de notre pays.
Né en 1946, il avait fait ses classes au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, auprès d’André Navarra, mais aussi du pianiste Jean Hubeau et du violoniste Joseph Calvet, héritant ainsi de leur exigence et de leur goût de la transmission.
En 1968, il avait fondé avec Jean-Pierre Wallez l’Ensemble instrumental de France, avant d’intégrer l’orchestre de l’Opéra de Paris puis de devenir, en 1978, violoncelle solo de l’Orchestre national de France. Pendant près d’une décennie, il avait incarné, au sein de cette prestigieuse formation, l’excellence et la vitalité de l’école française du violoncelle.
Chambriste raffiné, il se déployait avec la même intensité dans les formations les plus intimes : en trio avec Régis et Bruno Pasquier ou encore avec Jean-Claude Pennetier, mais aussi au sein du Quatuor Via Nova. Sa sonorité ample, sa musicalité sensible et sa générosité de jeu en avaient fait un partenaire recherché et admiré.
Mais Roland Pidoux avait aussi été un maître. À partir de 1988, il avait enseigné au Conservatoire de Paris, où il y avait transmis à des générations d’élèves un savoir patiemment acquis et une passion intacte. Son fils Raphaël, comme tant d’autres, avait bénéficié de cette exigence jamais exempte de bienveillance.
En 1989, soucieux de contribuer à la vie culturelle d’un territoire qu’il affectionnait, il avait fondé dans le Lot les Rencontres de violoncelle de Bélaye et les avait dirigées jusqu’en 2025.
Avec sa disparition, la musique française perd l’un de ses plus grands talents qui, bien au-delà de la France, avait offert ses sonorités au monde entier.
J’adresse mes condoléances les plus sincères à sa famille et à ses proches.
Rachida DATI
Ministre de la Culture